vendredi 20 octobre 2017

Kurtag/ Sciarrino

C'est Kurtag qui gagne, facilement, avec. ....quasi una fantasia.... opus 27 n°1, ce chef d'oeuvre qui convoque Beethoven, Bach et Schumann, mais on y entend aussi Bartok et Ligeti. L'Aria finale est sublime. Les musiciens sont dispersés autour de la salle. Dans les Messages de feu mademoiselle Troussova, remarquable adéquation des idées musicales (souvent très simples) avec un texte court et percutant. Pour ne prendre qu'un exemple, dans le n°14, des chaînes de noires qui s'interrompent figurent les trous de mémoire du texte (Tes disparitions/ C'est comme de noirs trous de mémoire. Des non-liens dans l'action/ Mais de lien, il y en a un autre, qu'on appelle le temps).  Partie érotique (n°3 à 7) particulièrement violente (vocalises dans Fièvre, le n°3; sarcasme a cappella dans le n°5 (Pourquoi ne pousserais-je pas des cris de cochon/ Quand autour, tout le monde grogne) suivi de la musique de bastringue du n°6. De Sciarrino (Gesualdo senza parole, Il sogno di Stradella, Omaggio a Burri), c'est la dernière pièce (flûte, clarinette et violon) que je retiendrai, avec ses bruits de clapets et une musique qui tarde à naître.

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samedi 9 juin 2007

Da gelo a gelo, de Sciarrino


Vu Da gelo a gelo de Salvatore Sciarrino à Garnier. Un spectacle précieux, très lisible et... passablement assommant.

Une succession de très courtes scènes d'amour, pour l'essentiel des lettres avec de courts poèmes entrelardés par des séquences de prose dites par deux flûtistes parlant dans leurs flûtes (et oui). Sciarrino parle d'un "voile sonore à travers lequel se fait l'écoute (...) qui ferait presque penser à une mauvaise liaison téléphonique". Pendant quelques scènes censées avoir lieu en extérieur, un percussioniste s'attaque à un grand radiateur avec des roulements de mailloche : effet très réussi, on se croirait sur une terrasse d'aéroport, avec un barouf couvrant efficacement les voix (mais peut-être pas les sacs plastiques (malheureusement pas de mami joueuse ce soir là pour tenter l'expérience))). La musique m'a séduit: bruitiste, avec des coups de griffe des cordes, des glissandi de cuivres épars au-dessus de longues tenues des vents. Malheureusement le texte est pauvre (avec un lexique qui tient en une dizaine de noms, dont ramier, coucou, charmille, pluie) et l'oeuvre est trop répétitive pour ne pas susciter l'ennui.... sauf peut-être un passage où la soprano, dans un grand moment de solitude, s'adresse directement au public, rompant les codes - stricts- du reste de l'opéra (celui/celle qui écrit la lettre chante dos au public dans le noir, celle/celui qui lit reste face au public, éclairé).

Une soirée qui a rendu un taiseux lyrique mais pas ramené à l'addiction une blogostar à la retraite...

Posté par zvezdo à 23:47 - opéra - Commentaires [0] - Permalien [#]
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