jeudi 9 février 2012
Encore du Kazakhstan (ce blog, ça tourne en rond)
-40°C à Astana, mon record personnel à ce jour.
Une petite scène comique se répète chaque matin dans le hall des immeubles de bureaux: sur un sol en marbre immaculé débarque une horde d'employés en moonboots laissant des traces de neige, de boue et de gravats. Deux employées avec un traîneau en Kärcher tentent d'effacer les traces, mais c'est un travail sans fin.
Enfin compris qu'il ne fallait pas employer kazakh (l'ethnie) pour kazakhstanais (kazakhstani en anglais, la nationalité).
(là-bas aussi, ça bouge).
dimanche 7 novembre 2010
Kazakhstan #4: quelques fortes considérations culinaires
Ai mangé
- beaucoup de cheval, sous toutes les formes imaginables (surtout de la charcuterie, en fait);
- du lait de chameau fermenté (mais pas de kumys): ça a un goût, comment dire....., un peu trop présent et je doute que ça passerait les normes européennes
- de l'okrochka dans une variante kéfir + concombre + échalote + oeuf dur. C'est vraiment délicieux, et j'avoue que je préfère cette soupe froide au borchtch.
- du tchak tchak: un gâteau très craquant (un peu comme certains tourons en Espagne) et très pénible à confectionner (c'est pour cela qu'on n'en fait que pour les mariages, au Tatarstan)
- Et rien que pour le plaisir des yeux, une photo de mon petit déjeuner dans l'avion Almaty Astana, jeudi. La crème en haut à droite avait l'odeur et la consistance d'un shampoing à la pêche.
Kazakhstan #4: Astana
Jeudi, nous étions à Astana, deuxième capitale la plus froide au monde, derrière Oulan-Bator. Pluie et neiges mêlées, et surtout un vent affreux venu des steppes. Si je compare par rapport à l'an dernier (mais c'était en février et il faisait -30°C), j'ai trouvé la ville plus animée, et ressemblant moins à un chantier. Enfin, vu les contraintes climatiques, certains bâtiments commencent déjà à donner l'impression d'avoir été bâtis dans les années 50, ce qui n'est pas franchement encourageant. J'ai découvert l'existence d'une rivière (la rivière Ishim, un affluent de l'Irtych), qui est tellement canalisée qu'elle donne l'impression d'un lac artificiel. Entre deux rendez-vous, nous sommes montés au sommet de la tour Baiterek d'où on a une vue sur ceci
ou ceci;
On dirait que Nazarbaiev a bien réussi sa punition collective....
Kazakhstan #4: Almaty
Mercredi, il faisait un temps superbe et j'avais encore oublié l'appareil photo, il faut me croire sur parole quand je dis que la ville est dominée par une chaîne de montagnes enneigées (ressemblant à ceci). Vendredi, j'avais l'appareil photo, mais le ciel était couvert et on ne voyait pas les montagnes, sauf en de brèves échappées:
dimanche 15 mars 2009
Tulpan, de Sergey Dvortsevoy
L'histoire d'un jeune éleveur en quête d'une épouse pour fonder un foyer et échapper ainsi à son beau-frère, qu'il énerve, et qui l'héberge. La steppe kazakh est dépeinte comme un milieu hostile et désert; ravagé par des cyclones impressionnants, c'est un waste land où les brebis n'ont pas assez d'herbe à manger, où les troupeaux se perdent et où les hommes - et les filles à marier - sont rares. Dans la plupart des séquences, le sens se construit progressivement tandis que l'écran se remplit: ainsi une scène où se dévoile tout le troupeau (après les brebis et les vaches, les ânes, puis deux chevaux, des chameaux.... et le petit gamin sur son balai); ainsi, deux étonnantes scènes d'accouchement de brebis; ainsi, une scène où la caméra se concentre d'abord sur un jeune homme racontant avec beaucoup de conviction comment se comporter face à un poulpe, élargit le champ à son beau-frère qui coupe là et explique brutalement les intentions du jeune homme, puis associe les parents de la jeune fille (et on comprend tout de suite que ce n'est pas gagné). Le film est passionant aussi dans sa description des relations familiales (la vie dans la yourte) et sociales (le grand chef qui décide des mouvements de troupeaux). C'est la chronique d'un mode de vie en voie de disparition (la fin est ouverte, où ce jeune homme ira-t-il ? à Almaty? à Kashagan?) mais ce n'est ni passéiste, ni désespéré, ni mièvre ni folklorisant. Du très beau cinéma, fort et inspiré.
dimanche 1 mars 2009
Avant/après
Almaty, février 2009: quelques immeubles en plus (et quelques grues qui vont rester là peut-être encore) et quelques degrés en moins qu'en juin 2006:
Quelques heures au congélateur
La verte campagne où les habitants d'Astana vont, à vélo le dimanche, piqueniquer ou baguenauder ; pas besoin de glacière (oh! pratique!) On approche de la grande ville... quelle densité on va être juste à temps à la grande mosquée pour la prière du matin un style éclectique oh! des gens! revenez! revenez! la tour Baiterev - une tour musicale (eh oui! Nazarbayev se prend pour Siegfried) avec les tours Kazyna la nuit tombe sur Astana
jeudi 13 septembre 2007
De retour d'Almaty
Suis rentré particulièrement décalqué: l'avion qui part d'Almaty à 1h30 a eu l'idée idiote d'aller faire le plein à Astana, entre 3h30 et 4h du matin ... et il ne l'a pas fait discrètement, c'est malin. Vu enfin sans la perturbation du moindre nuage la chaîne de montagnes qui domine la ville, toute enneigée (no foto, désolé). Par rapport à l'an passé, plus de bouchons, plus de 4x4 Toyota Land Cruiser (il paraît qu'en hiver c'est utile dans ce pays, notamment hors d'Almaty), plus de restaurants ouzbek (où on mange du cheval sous toutes ses formes), plus de banques, de logements flambant neufs et de tours de bureaux, mais mon petit doigt (qui va se coucher et vous dit bonsoir) me dit qu'à mon prochain voyage, il y aura moins de tout cela....
dimanche 3 décembre 2006
Borat, de Sacha Baron Cohen
Vu Borat. Souvent consternant. Mais souvent aussi extrêmement drôle. Le village décrit dans le prologue (c'est le quartier gitan d'une petite ville roumaine) n'a rien à voiravec le Kazakhstan. Au fond, il aurait suffi de parler de Syldavie ou de n'importe quel pays imaginaire pour que ça passe comme une lettre à la poste (mais SBC a dû penser qu'une vraie crise diplomatique ne nuirait pas à la carrière du film (auquel cas il aurait mieux fait de taper sur ces "cons d'ouzbeks" (je cite Borat) qui sont plus susceptibles que les kazakhs, je crois)). Les deux scènes "antisémites" (la chasse au juif sur le modèle des fallas de Valence et la scène terrifiante où une mamie-gâteau juive se réincarne en cafard) sont évidemment de l'humour juif-antisémite (en un mot) traditionnel..... Mais le film tape aussi, avec un sens rare de la nuance, sur tout ce qui bouge, retardés, retraités, homos, collégiens, pentecôtistes, noirs et j'en passe. Ma scène favorite: une scène de repas dans la bonne société du Sud, qui apprend les bonnes manières à Borat. Celui-ci s'est éclipsé aux toilettes pour quelques instants, et l'une des convives parle avec componction et émerveillement des différences culturelles, ajoutant qu'il ne manque plus que très peu de choses pour faire de Borat un vrai Américain....quand celui-ci revient un étron à la main (enveloppé dans du papier). C'est plus drôle et plus efficace, dans la provocation, que de voir comme chez Resnais une bourgeoise catholique tourner en douce du porno. Aussi: ici ici (assez peu curieusement le film ne déchaîne pas l'enthousiasme dans la pédéparigoblogosphère)
samedi 1 juillet 2006
2-3 trucs sur les kazakhs (après promis j'arrête)
- Le voyageur est accueilli à l'aéroport par un tapis vert persan, puis par une foule de képis verts à la courbure étonnante. La ville est très verte; de très grands arbres masquent les maisons, vu du haut on se croirait dans une forêt. Après 10 ans d'arrêt de tout investissement après la fin de l'URSS, la ville est de nouveau un gigantesque chantier. - C'est inutile d'apprendre le kazakh: personne ne le parle. Même au sein de familles d'ethnie kazakh, on parle le russe. L'accent kazakh est un des grand sujet d'amusement des russes (qui gloussent en prononçant Kyrghystan à la sauce kazakh, avec une voyelle intermédiaire entre E et U; exercice: essayer avec Zvezdülükü). - les escaliers commencent souvent par une demi-marche (superstition ? baisse générale du niveau en maths ?) - Pas vu la cathédrale Zenkov (ce sera mon pas-vu-Symi à moi). Essayé d'y aller à toute banane en taxi (on verra plus tard pour la biscotte, j'ai encore un peu peur des rasoirs), entre deux rendez-vous, mais j'ai dû rebrousser chemin à cause des bouchons. Seule consolation, une discussion intéressante avec un chauffeur de taxi sympa. Enfin tout de même, un peu du genre pénible, qui me demande au bout de 2 échanges si je crois en Dieu, quelle religion, etc.... puis un peu plus tard un interrogatoire serré sur le thème pas marié ? quel âge ? pourquoi 37 ans pas marié ? pourquoi les filles ne veulent pas de vous ? Interrogatoire où je commençais à avoir très chaud mais j'étais bien décidé à ne pas lâcher le morceau. Donc pour résumer sur le chapitre religion: Il y a environ 40% de musulmans, mais très mous (on a arpenté Almaty dans tous les sens, pas vu de mosquée ni entendu d'appel à la prière), 30% de chrétiens (des orthodoxes mais aussi des protestants - dont mon chauffeur de taxi, qui s'est converti dans les années 90 - et quelques catholiques) + quelques juifs et athées. La fille de Nazarbaev (celle qui tient les media) est passée récemment à la télé pour chanter une "sorte de chant religieux avec des Alleluia" (dixit mon cab driver). Nazarbaev est attaché à son image de bisounours oecuménique, qu'il a eu l'occasion de peaufiner juste après le 11 Septembre.