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zvezdoliki
30 mai 2006

Audra McDonald, au Châtelet

Je confirme : Audra McDonald, c'est la grande classe, ce que Broadway peut produire de mieux. Une aisance confondante à passer du registre le plus déjanté (I Can't Stop Talking) à celui le plus sombre.... Le marché n'est vraiment pas efficient: si la salle est aussi peu pleine jeudi que ce soir, les radins auront le bonheur suprême de payer moins de 10€ pour des places de corbeille... (quand je pense à tout ce cirque à la Bastille pour avoir une place !) (Note pour moi : penser à faire une note pour louer James Baldwin)

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28 mai 2006

Ronde de nuit, d'Edgardo Cozarinsky

Et quand il eut passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre....

Vu Ronde de nuit au Brady (hihi). Une nuit d'un tapin, Victor, à Buenos Aires. Une nuit de plus en plus menaçante, d'où surgissent les fantômes du passé. Le film oscille entre l'euphorie (quand Victor est debout avec d'autres sur un camion, sous les illuminations) et la terreur (la mort est prête à surgir de partout - par exemple des moments de tendre intimité ; ainsi, le retour de la femme aimée devient le pire des cauchemars, juste avant l'aube). Deux anges gardiens veillent sur Victor : un commissaire amoureux et une marchande dans la rue, sortie tout droit d'un film muet, qui arrose ses fleurs au pistolet (sur une bande-son de sirènes). Après la nuit, la joie sans tache du matin: Victor expédie deux petites vieilles rigolardes au cimetière de la Chacarita (en autobus), puis se fait un petit foot avec les gamins du coin (et une pelota d'ordures).

C'est aussi un portrait sensible de Buenos Aires, sur fond de tango. Un très bon film, vivant et savoureux.

27 mai 2006

Volver, de Pedro Almodóvar

Vu Volver (et non pas : bu bol bear). Je vais faire abscons, pour ne pas gâcher.

  • Mildred Pierce + Histoire de fantômes chinois = un film très ibère ("ne vous en mêlez pas, on va régler ça entre nous")
  • Le congélateur refroidissant un homme trop chaud devient le réacteur nucléaire d'un restaurant à succès (tchak tchak tchak fait elle en faisant un sort aux poivrons rouges...avec le couteau fatal, avant d'aller chanter Volver).
  • Chialé comme un veau 1) quand Cruz chante Volver, 2) à la grande scène Cruz-Maura ; secoué de rires spasmodiques pendant le vaudeville avec la Russe et la cliente au shampoing ; le reste du temps, j'ai été d'une tenue irréprochable.
  • Cruz est bien, évidemment, mais Lola Dueñes (la soeur) : quel talent comique ! Et Bianca Portillo : le regard de la Paredes.
  • Un film inspiré par le vent qui rend fou et fait tourner les éoliennes ; un grand crû Almodóvar, un rouge corsé et puissant.

25 mai 2006

Mildred Pierce, de Michael Curtiz

C

L'amour monstre d'une mère pour sa fille ; l'ascension et la chute, à la César Birotteau, d'une chaîne de restaurants. On l'aura compris, Mildred Pierce est l'Ancien Testament, la matrice de Volver (enfin vu ce soir).

Le visage de Joan Crawford, comme celui d'une star du muet : l'écran sensible sur lequel s'écrivent toutes les émotions possibles. Tous les autres personnages, aux rôles distribués dès le début, sont bien pâles ou veules à côté d'elle.

23 mai 2006

Quelques suites à des épisodes précédents

  • d'un lecteur admirable, cette contribution étonnante à un jeu des sept erreurs (on ne compte pas les chapeaux chinois) :

septzerreurs

Il ne reste plus qu'une erreur à dépister, la retrouveras-tu ?
  • J'avais complètement oublié que j'avais un disque Schumann par le subliiiiime Matthias Goerne; c'est que, dans Mein Wagen rollet langsam, il ferait passer Hampson pour un gros balourd. Il faudrait trouver à Goerne un nom de totem scout, genre Velours agile (à ce jeu-là, Fassbaenderva avoir du mal à échapper à Gazon Toxique). Brisons les monopoles dans la radiolied, donc.
  • Juste pour le plaisir (histoire de démentir ceux qui ne trouvent pas d'émotion chez les néo-classiques) et pour faire écho au finale des Dialogues, je mets dans la radiotoutcourt celui de l'Oedipus Rex (qui finit aussi sur des tierces en folie), du King Igor (cf photo en action ci-dessus).

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22 mai 2006

encore Dialogues

Revu chez Kozliquette (qui a des ambitions pour moi, aïeaïeaïeDialogues des Carmélites, enfin, le DVD de la version Opéra du Rhin mise en scène par Marthe Keller.

Je relis mes notes de la dernière fois ; s'il est difficile de rater cette figure ascendante qu'on entend de part en part dans l'opéra, on entend aussi tout au long de l'oeuvre une figure descendante, composée d'octaves (la grâce qui est donnée ?) ; par exemple à la fin, quand Blanche vient prendrein extremis le relais de Constance : la descente d'octaves brise le cercle infernal des tierces qui accompagnent le Salve regina (hoplageiss! c'est dans la radio, à 5'13").

Chez Marthe Keller, la première scène entre Blanche et Madame de Croissy (Nadine Denize) est d'une dureté incroyable ! Un examen de passage terrible, s'interrompant sur le choc que constitue pour la Prieure la révélation du choix du nom de Blanche de l'Agonie du Christ. Belle scène aussi, plus tard dans l'opéra, celle où le chant de Madame Lidoire, rassurant et maternel, conforte les Carmélites condamnées : dans cette mise en scène, elles se passent un bâton de suie noire et dessinent chacune une grande croix noire sur leur vêtement, signe d'acceptation du martyre. C'est beau comme une démonstration par récurrence.

A propos de Madame Lidoire, il faut lire ce texte magnifique de Jérôme (c'est en bas de la page et il ne faut pas avoir peur des hurlements de la Tosca - elle ne mord pas) ; il est vraiment inspiré par cesDialogues.....

21 mai 2006

L'invasion des chapeaux chinois

avant (circa 2000 après JC)

maintenant (mai 2006)

C'est dingue, non ? Il ne manque plus qu'un chapeau chinois à mettre à la Tour Eiffel....

(je sais....la première photo est hypramoche et on n'y voit rien...mais c'est un témoignage HISTORIQUE...d'avant l'invasion des chapeaux chinois !)

20 mai 2006

TransAmerica, de Duncan Tucker

Murray OsborneYour mother and I both love youElizabeth OsbourneBut we don't respect you!

 

(aaah...ouf...on se sent tout de suite mieux)

Transamerica remonterait le moral au maniaco-dépressif le plus sinistré. Un film américain comme on les aime, doux, démocrate et avec une pêche d'enfer. Et aussi un humour queer bien acide.....(à la fin: elle est une vraie femme désormais; elle travaille toujours comme serveuse au restaurant mexicain, mais maintenant l'exploitation sexiste peut commencer.....)

J'ai un petit faible:

  1. pour la soirée transgenres à Dallas, où l'on voit (aussi) une GG (genuine girl).
  2. pour la scène où il suffit qu'une petite noire de 8 ans demande "Are you a boy or a girl ?" pour déclencher l'apocalypse nucléaire......(petites causes, grands effets)

Lire aussi matoo et chori.

20 mai 2006

Mein Wagen rollet langsam


Je découvre avec éblouissement ce lied, que Schumann avait placé dans la première moûture desDichterliebe juste avant Ich hab' im Traum geweinet. Il a fini par être publié plus tard, isolément, comme n°4 de l'opus 142. Je ne crois pas que le lied a été retiré des Dichterliebe pour cause de baisse de régime par rapport aux autres lieder du cycle. Au contraire, c'est un condensé de ce qu'il y a de mieux chez Schumann : qualité du vagabondage harmonique, autonomie de la partie de piano, stratégie subtile d'évitement des temps forts et des basses (je laisse le soin aux psychanalystes de délirer sur ce point).

Mieux, cette carriole cahotante, au rythme persistant jusqu'au postlude, est une sorte d'emblême de la trajectoire de Schumann lui-même (de l'amour qui emplit cette année 1840, celle de la belle floraison de lieder, aux hallucinations puis à la folie). Comme l'écrit justement Stricker, aucun coup de théâtre, donc ; le sens caché du poème est dit par la musique : penser à la bien-aimée fait apparaître des visions fantomatiques.

Hoplageiss ! dans la radiolied (ce n'est pas bien lourd....)

 

19 mai 2006

Himmler sur l'homosexualité

Hallucinant comme c'est modéré et irréfutable, comme du Vanneste, quoi (lu via Chronolog).

En ce qui concerne les postes administratifs qui sont également occupés par des femmes, aucun homme de bonne foi ne pourra prétendre que l'on y accède uniquement grâce à ses qualifications professionnelles, car, soyez honnêtes (nous sommes entre hommes et nous pouvons donc parler franchement ), si vous cherchez une sténodactylo et que vous avez deux candidates, l'une affreusement laide, âgée de cinquante ans, qui fait trois cents syllabes (presque un génie en ce domaine, donc) et une autre, mignonne, de bonne race, âgée de vingt ans, mais qui ne fait que cent cinquante syllabes, vous prendrez certainement votre air le plus sérieux (ou je ne vous connais pas du tout ) et trouverez mille raisons très morales pour engager la candidate de vingt ans qui fait moins de syllabes à la minute. L'autre est âgée, direz-vous, et pourrait tomber malade plus facilement. Que sais-je encore ? Bien. On peut en rire. Ce n'est pas méchant et cela n'a pas d'importance, car si elle est jolie, elle ne va pas tarder à se marier et de toute façon un poste de sténodactylo ne détermine pas la politique de l'État.

Mais la destruction de l'État commence lorsque, intervenant un principe érotique (je le dis avec le plus grand sérieux), un principe d'attirance sexuelle entre hommes, la qualification professionnelle, l'efficacité ne jouent plus dans cet État d'hommes le rôle qu'elles devraient jouer. Je vais vous citer un exemple pris dans la vie quotidienne(...). Le conseiller ministériel X est homosexuel et cherche parmi ses assesseurs un conseiller gouvernemental, mais il ne cherche pas nécessairement le plus efficace. Il ne choisira pas le meilleur juriste, (...) il ne prend pas un assesseur qualifié, ni de bonne apparence physique. Il choisit celui qui est lui aussi homosexuel. (...)

La chose n'en reste pas là, car l'assesseur, qui est désormais conseiller gouvernemental, va procéder de la même manière. Si vous trouvez à un poste quelconque un homme qui a ce penchant et si cet homme a un pouvoir de décision, vous pouvez être sûrs de rencontrer autour de lui trois, quatre, huit, dix individus ou plus encore qui ont le même penchant, car l'un entraîne l'autre, et malheur aux hommes normaux qui vivent avec ces gens. Ils sont condamnés. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, ils seront anéantis. (...)

L'homosexualité fait donc échouer tout rendement, tout système fondé sur le rendement. Elle détruit l'État dans ses fondements. A cela s'ajoute le fait que l'homosexuel est un homme radicalement malade sur le plan psychique. Il est faible et se montre lâche dans tous les cas décisifs. Je crois qu'à la guerre il peut faire preuve de courage de temps à autre, mais dans le domaine civil, ce sont les hommes les plus lâches que l'on puisse imaginer.

(j'ai repris les extraits soulignés par Chronolog, mais il ya aussi un couplet "les homosexuels sont structurellement menteurs" et un autre "les homosexuels ont un besoin compulsif de faire des confidences" qui valent leur pesant de cacahuètes)

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