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zvezdoliki
19 février 2007

Deux ou trois choses en passant sur la 39ième de Mozart (en mi bémol)

  • Dans le 1er mouvement de la 39ième de Mozart, pour peu que le chef adopte pour l'allegro un tempo exactement double de celui de l'introduction adagio, la descente des violons à l'introduction

est très exactement identique aux déluges descendants de la partie modulante de l'exposition.....

mais l'effet est radicalement différent, dans un cas c'est une longue levée en suspens (5+3=8), dans le registre piano, en creux entre deux accords pleins et royaux de mi bémol; dans l'autre c'est quelque chose de bien installé, sans ambiguïté, forte, bien inscrit dans une mesure à 3 temps. L'auditeur a l'impression fausse que ce sont deux musiques différentes, que ça va plus vite dans le deuxième cas. Cet effet d'illusion qu'on appelle l'agogique est un des ressorts préférés des classiques, les champions des trompe-l'oeil perceptifs (chez Haydn ici)..... pas totalement un hasard.

  • Autre source d'émerveillement, la variété de cette musique. Prenons en particulier les trois présentations successives de mi bémol. Celle de l'introduction, lente et splendide (cf plus haut), une musique royale à quatre temps, termine dans une incertitude chaotique terrible. Celle du début de l'allegro à trois temps, une conversation en musique, en demi-teinte, est étonnante de simplicité démocratique.

Enfin, après tout cela arrive le thème que tout le monde retient habituellement, forte à trois temps, auquel Beethoven a sans doute pensé en écrivant l'Eroica....

(zou ! dans la radio.)

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12 février 2007

Dieu, Bush, Poutine et Chirac

(via jlf à qui vous pouvez souhaiter de bonnes vacances)

Dieu convoque Bush, Poutine et Chirac et leur dit: J'en ai marre, vous avez foutu le bordel sur la planète: la guerre au Liban, en Irak, en Afghanistan, en Tchétchénie, au Soudan. J'en ai marre, ça suffit maintenant, vous êtes des incapables, ça ne peut pas durer comme cela; je décrète que dans deux mois ce sera la fin du monde".

Bush retourne à Washington, convoque le Congrès et déclare: J'ai deux nouvelles, une bonne et une mauvaise: la bonne, c'est que j'ai rencontré Dieu, il existe bien comme on l'a toujours pensé, la mauvaise, c'est que dans deux mois c'est la fin du monde.

Poutine rentre à Moscou, convoque son gouvernement et déclare: J'ai deux nouvelles, une bonne et une mauvaise: la bonne, c'est que contrairement à ce que l'on a voulu nous faire croire pendant longtemps, Dieu existe, je l'ai rencontré, et la mauvaise c'est que ce sera la fin du monde dans deux mois.

Chirac de retour à Paris convoque la télévision et déclare : J'ai deux bonnes nouvelles, la première c'est que la France est bien un grand pays comme nous le pensions tous, Dieu m'a convoqué avec Bush et Poutine et j'étais le seul chef d'état européen à participer à cette réunion; la seconde c'est que Sarkozy ne sera jamais Président de la République.

11 février 2007

Amandine Beyer et Pierre Hantai dans Bach aux Billettes

Cinq sonates pour violon et clavier de Bach vendredi soir: un concert dont je suis sorti tout simplement heureux, c'est assez rare pour être mentionné.

Aux Billettes, une simple bougie sur scène, devant le clavecin, projette le crucifix sur la grande croix toute nue. Amandine Beyer et Pierre Hantai arrivent, on se croirait dans un tableau de La Tour. La bougie projette aussi l'ombre de la tête d'Amandine Beyer, énorme, un peu fantastique, sorte de méduse floue, toute en mouvement.

Ce ne sont pas là les seuls doubles de la soirée. Hantai fait sonner un lab, sur lequel s'accorde Amandine Beyer..... Et le programme débute par une sonate que j'entends en lab. Comme décidément il ya beaucoup de cordes à vide en lab, je décide que nous sommes en la, mais dès que ça module un peu, comme un canard sans tête je ne sais plus à quel étage j'erre.

Je suis resté captivé par la technique d'archet d'Amandine Beyer, cette façon de faire vivre les tenues sans que ça vire au chichiteux (comme c'est un peu le cas avec mon enregistrement avec Goebel), cette façon de faire danser la ligne mélodique.... le tout avec une sonorité très pleine, très ronde, très intime (jurant un peu avec le jeu très rentre-dedans de Hantai). C'était aussi simplement tout un spectacle que de voir le beau visage de la violoniste, à la Maria Joao Pires, ses sourires magnifiques quand une note tenue prend son envol, ou son regard malicieux pendant les interventions de Hantai.

Au menu: la la majeur n°2 (avec deux mouvements lents à pleurer); la mi mineur sans numéro BWV1023 (celle en 3 mouvements avec une intrada à bariolages, très virtuose, prise à toute vibure, une vraie émulsion de notes); la sol majeur (n°6), en cinq mouvements dont un où le violon se tait (la plus archaïque). Après l'entracte, la si mineur (n°1, avec un beau mouvement liminaire); et la do mineur (n°4) (sa sicilienne me fait grimper aux rideaux en ululant).

Je mets dans la radio et dans l'ordre du concert, l'allegro de la la majeur (qui donne une envie irrépressible de danser), le 1er mouvement de la mi mineur (baroque et virtuose), le 1er mouvement de la si mineur (avec ses tenues infinies) et le deuxième des mouvements lents de la do mineur.

Merci beaucoup Joël, et bonne fin de séjour en Inde......

 

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