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zvezdoliki

16 juin 2006

Qui c'est ? (quizz)

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14 juin 2006

Concert Boulez/ Jessye Norman au Châtelet: Ravel et Bartok

  • Daphnis et Chloé de Ravel: c'est une oeuvre que je n'aime pas beaucoup (elle était pourtant autop 10 des oeuvres françaises les mieux exportées en 1998), et que je ne comprends pas (la rythmique de certains morceaux et la structure générale); il faudrait vraiment jeter un oeil à la partition. Ce soir, orchestre et choeur pléthoriques pour le ballet intégral. Je vois l'oeuvre comme un patchwork de moments sublimes (les trémolos des cordes pianissimo et le vent à la fin de la première partie ; le lever du jour; le tout début avec ses quintes, rien à voir avec le début des Gurrelieder ou de l'Or du Rhin....) et de danses bizarres, excentriques. Pas loin de partager l'avis de ***, qui résume à l'entr'acte, sûr de son effet : c'est chiant, Daphnis.
  • Le château de Barbe-Bleue de Bartok. Mais c'est bien sûr ! Jessye EST Judith. C'est l'histoire d'une diva qui s'invite chez un compositeur hongrois dont elle ne parle pas la langue, mais dont, avec toutes les ressources de la féminité, elle veut cerner le mystère ! .....Au fond, peu importe que la voix soit fatiguée, couverte par l'orchestre, que les graves soient moches, que le hongrois soit aussi incompréhensible que du kazakh: l'expression est là, elle est le personnage. Quant à Peter Fried, c'est un roc, il surclasse nettement Ramey dans le rôle de Barbe-Bleue.
  • Musicalement, peu de choses à ajouter à ces souvenirs-là. Dès le début, il faut suivre le fil rouge des cordes, avec ce thème de quartes qui figure à la fois le maillage d'un château impénétrable et le fil d'Ariane de l'obstination féminine. A chaque ouverture de porte, c'est un nouveau monde qui apparaît, une musique différente, systématiquement souillée, corrompue par une dissonance récurrente (ces appels stridents de bois, avec une seconde qui frotte, qui figure le sang). Etonnement à l'ouverture de la quatrième porte ; l'orchestre joue longtemps avant que Judith n'explicite la situation: il s'agit de fleurs et d'un jardin (mais ce pourrait être autre chose, peu importe ; en y réfléchissant, le lien entre la salle d'armes et le faux brandebourgeois aux vents, à la seconde porte, n'est pas si évident). Cinquième porte: effet stéréo maximal pour la démonstration de force de Kékszakallu, Boulez met les cuivres, tous pavillons levés, au poulailler : Norman chante bien l'indifférence, l'effacement face à ce mur de cuivres, cette terre vaste qui s'étend au loin. Après la sublime scène des larmes, c'est la dernière porte: la stridence que l'on entendait à la fin de chaque musique de porte revient, apaisée (c'est un conflit qu'il va bien falloir résoudre....) puis agitée (c'est un conflit qu'il va bien falloir résoudre !).

A lire aussi : luiluilui et lui.

13 juin 2006

La Damnation de Faust, à la Bastille

  • Un opéra qui a longtemps été mon über-opéra (avant que je ne découvre Pelléas-Boris-Wozzeck et les grands Janacek). Hier comme aujourd'hui j'en aime toujours les couleurs vives, mais j'y reconnais maintenant ce mélange inimitable (et qui peut déplaire) d'emphase dix-neuxièmiste et d'invention sonore géniale, le plus exemple étant pour moi Voici des roses, l'air de Méphisto accompagné d'un choral de cuivres : à la fois génial et pompeux.
  • Le début ! quelle entrée en matière ce soir, avec l'air qui circule aux cordes, la musique qui prend corps : une vraie ouverture (avec la voix de Faust, off, derrière le grand livre).
  • Les morceaux de bravoure orchestraux : la marche de Rahoczy, avec des ophicléides qui faisaient hier soir un de ces raffûts (!) ; la chanson de la puce, avec ses morsures de violons dans l'aigu; D'amour l'ardente flamme, avec son cor anglais solo et ses somptueux hoquets beethovéniens....
  • Hier je n'ai pas su quoi répondre à M qui me demandait quel était mon top 10 des mises en scène. Souvent, je m'en moque de la mise en scène, c'est déjà bien qu'elle ne m'irrite pas et ne m'empêche pas d'écouter la musique. En faisant un effort, je pourrais citer en exemple Braunschweig avec Fidelio et Jenufa, Sellars avec The Rake's Progress, Nordey avec son Saint-François, et je ne sais plus qui avec sa petite Renarde rusée du Châtelet il y a quelques années. Et bien je sais ce soir que je peux rajouter cette mise en scène de Lepage à ce top10 personnel. C'est une réussite d'autant plus éclatante que la Damnation est l'oeuvre par excellence réputée impossible à mettre en scène....
  • La grande idée de Lepage est de subdiviser l'espace scénique en trois bandes elle-mêmes séparées en petites cases sur lequel il projette des décors vidéo, un espace à la fois bibliothèque, machinerie de théâtre, décor industriel, piscine et pellicule de cinéma (on retrouve Méliès et Marrey....). Le propos est souvent littéral, restant proche du texte et assumant ses naïvetés. Ainsi, dans D'amour d'ardente flamme, la maison de bois de bouleau un peu équivoque des amours de Marguerite et Faust est littéralement consumée, il n'en reste plus à la fin que l'armature. Les scènes de musique militaire et de ballets sont traitées comme des boîtes à musique, souvent réglées de façon surprenante (la marche de Rahoczy: les militaires défilent à reculons, à contretemps !). Gros succès public avec le ballet des feux follets : ce sont des diablotins à la Spiderman qui viennent titiller des ballerines en tutu et utilisent le mur comme un damier horizontal (une idée déjà utilisée intelligemment auparavant, le damier faisant écho aux deux dimensions du choeur, français-ternaire et latin-binaire)
  • Si on peut oublier Faust (le roi de la contrepéterie, qui transforme, "Quel air pur je respire", pic de pollution oblige en "Quel air pire....") et Marguerite (avec son vibrato trop large, elle chante presque toujours trop haut), le Méphisto de Van Dam, à la fois classe et toxique, restera dans mes annales personnelles.

11 juin 2006

L'élixir d'amour de Donizetti, à la Bastille

Le genre d'opéra champagne, qui rend joyeux d'une joie sans nuage ; ça commence comme une farce paysanne un peu lourdaude et ça devient carrément brillant en deuxième partie, après l'entr'acte (un petit côté Fiancées en folie). Une musique qui accumule de l'énergie par paliers ; quand le choeur scande ses syllabes, on approche du climax. Quelques très beaux airs de bel canto (dont un accompagné au basson ! c'est justement celui de la larme furtive - à écouter chez juju). Sur scène, beaucoup de foin, mais je suspecte que c'était de la peluche (ouf, pas besoin de Zyrtec), et un petit chien (pas en peluche) qui a fait un aller-retour remarqué (sans doute un petit besoin urgent). La fête !

Add: la liste des compte-rendus est ici....

1 juin 2006

Retour sur Tristan

J'ai l'ambition (insane) de comprendre un jour quelque chose à Tristan ; par ailleurs, je prends des notes pour ne pas oublier quand je comprends quelque chose (ceci est aussi un blog pense-bête); doncques, voici cette note.

Franchement, je trouve cette musique bien difficile à décortiquer ; les thèmes y sont peu nombreux (la liste des leitmotive tient en une page), ils nourrissent 4h30 de musique (...et de quelle musique), ils sont très corrélés les uns aux autres, et changent de tête comme moi de chemise.

Par exemple en ce moment je rumine comme un aliéné dans le métro et me demande si

n'est pas une resucée du thème dit du jour, l'un des thèmes les plus plastiques et des plus répandus dans toute l'oeuvre :

Il est partout ! Il apparaît au second acte et figure la douleur des amants d'être au grand jour quand ils attendent les promesses de la nuit.

Il revient beaucoup au IIIème acte, mais surtout dans une scène fascinante et nodale, parfaitement dépressive, que je veux mentionner ici (à écouter dans la radiotoutcourt), où Tristan, musicologue en herbe, interroge sa blessure à partir de la "vieille mélodie" du cor anglais.

Cette alte Weise (pour reprendre l'allemand weird de Wagner), cette plaie suppurante s'irrite au contact de deux thèmes:

  • d'abord justement celui du Jour (l'impossible mort), qui prend un nouveau relief alors que Tristan se remémore la mort de sa mère en couches,
  • puis au contact du thème de la première maladie de Tristan en Irlande, un thème entendu au Ier acte dans le récit d'Isolde.

C'est Isolde la magicienne qui avait sauvé le blessé de la mort ; pas étonnant, le thème d'Isolde (ou du désir) est le renversement de ce thème de blessure:

Chez Py (que j'écoute jusqu'à l'intoxication, en boucle), le plateau du IIIème acte est entièrement inondé, Tristan gît sur un lit comme une île; une femme et son enfant couronné disparaissent alternativement dans l'eau ; le cor anglais, un personnage à part entière comme l'alte Weise du livret, s'avance à la limite de l'eau (et reste là pour interpréter le chant de joie, quand le bateau arrive....). Une mise en scène figurative jusqu'au naïf (Py croit au théâtre, tant mieux), limpide et forte.

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30 mai 2006

Audra McDonald, au Châtelet

Je confirme : Audra McDonald, c'est la grande classe, ce que Broadway peut produire de mieux. Une aisance confondante à passer du registre le plus déjanté (I Can't Stop Talking) à celui le plus sombre.... Le marché n'est vraiment pas efficient: si la salle est aussi peu pleine jeudi que ce soir, les radins auront le bonheur suprême de payer moins de 10€ pour des places de corbeille... (quand je pense à tout ce cirque à la Bastille pour avoir une place !) (Note pour moi : penser à faire une note pour louer James Baldwin)

28 mai 2006

Ronde de nuit, d'Edgardo Cozarinsky

Et quand il eut passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre....

Vu Ronde de nuit au Brady (hihi). Une nuit d'un tapin, Victor, à Buenos Aires. Une nuit de plus en plus menaçante, d'où surgissent les fantômes du passé. Le film oscille entre l'euphorie (quand Victor est debout avec d'autres sur un camion, sous les illuminations) et la terreur (la mort est prête à surgir de partout - par exemple des moments de tendre intimité ; ainsi, le retour de la femme aimée devient le pire des cauchemars, juste avant l'aube). Deux anges gardiens veillent sur Victor : un commissaire amoureux et une marchande dans la rue, sortie tout droit d'un film muet, qui arrose ses fleurs au pistolet (sur une bande-son de sirènes). Après la nuit, la joie sans tache du matin: Victor expédie deux petites vieilles rigolardes au cimetière de la Chacarita (en autobus), puis se fait un petit foot avec les gamins du coin (et une pelota d'ordures).

C'est aussi un portrait sensible de Buenos Aires, sur fond de tango. Un très bon film, vivant et savoureux.

27 mai 2006

Volver, de Pedro Almodóvar

Vu Volver (et non pas : bu bol bear). Je vais faire abscons, pour ne pas gâcher.

  • Mildred Pierce + Histoire de fantômes chinois = un film très ibère ("ne vous en mêlez pas, on va régler ça entre nous")
  • Le congélateur refroidissant un homme trop chaud devient le réacteur nucléaire d'un restaurant à succès (tchak tchak tchak fait elle en faisant un sort aux poivrons rouges...avec le couteau fatal, avant d'aller chanter Volver).
  • Chialé comme un veau 1) quand Cruz chante Volver, 2) à la grande scène Cruz-Maura ; secoué de rires spasmodiques pendant le vaudeville avec la Russe et la cliente au shampoing ; le reste du temps, j'ai été d'une tenue irréprochable.
  • Cruz est bien, évidemment, mais Lola Dueñes (la soeur) : quel talent comique ! Et Bianca Portillo : le regard de la Paredes.
  • Un film inspiré par le vent qui rend fou et fait tourner les éoliennes ; un grand crû Almodóvar, un rouge corsé et puissant.

25 mai 2006

Mildred Pierce, de Michael Curtiz

C

L'amour monstre d'une mère pour sa fille ; l'ascension et la chute, à la César Birotteau, d'une chaîne de restaurants. On l'aura compris, Mildred Pierce est l'Ancien Testament, la matrice de Volver (enfin vu ce soir).

Le visage de Joan Crawford, comme celui d'une star du muet : l'écran sensible sur lequel s'écrivent toutes les émotions possibles. Tous les autres personnages, aux rôles distribués dès le début, sont bien pâles ou veules à côté d'elle.

23 mai 2006

Quelques suites à des épisodes précédents

  • d'un lecteur admirable, cette contribution étonnante à un jeu des sept erreurs (on ne compte pas les chapeaux chinois) :

septzerreurs

Il ne reste plus qu'une erreur à dépister, la retrouveras-tu ?
  • J'avais complètement oublié que j'avais un disque Schumann par le subliiiiime Matthias Goerne; c'est que, dans Mein Wagen rollet langsam, il ferait passer Hampson pour un gros balourd. Il faudrait trouver à Goerne un nom de totem scout, genre Velours agile (à ce jeu-là, Fassbaenderva avoir du mal à échapper à Gazon Toxique). Brisons les monopoles dans la radiolied, donc.
  • Juste pour le plaisir (histoire de démentir ceux qui ne trouvent pas d'émotion chez les néo-classiques) et pour faire écho au finale des Dialogues, je mets dans la radiotoutcourt celui de l'Oedipus Rex (qui finit aussi sur des tierces en folie), du King Igor (cf photo en action ci-dessus).

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