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zvezdoliki
16 décembre 2009

Beethoven à la Cité

Krivine et la Chambre Philharmonique, dans l'ouverture d'Egmont, le triple concerto et la 3ième symphonie.

Quelle fougue, quels tempos (très rapides, mais proches de ceux de Beethoven), quelle articulation. Je suis épaté par les violons qui sonnent comme un seul instrument, c'est très juste malgré l'absence de vibrato et ça sonne étonnamment rond - le 1er violon solo, Alexander Janiczek (qui joue aussi le solo du triple concerto), n'y est pas pour rien. Dans le 1er mouvement de l'Eroica, on entend comme jamais certains détails structurants comme les accents sur le second temps (à la fin de l'exposition). Un tempo rapide permet d'éviter l'enlisement dans les passages les plus minéraux et répétitifs et de garder la direction. Moins emballé par le triple concerto (et c'est la faute à Peter Wispelwey).

Pour ceux qui ont raté ce grand moment, les vidéos des symphonies 1 à 5 sont accessibles ici jusqu'au 18. 

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15 décembre 2009

Platée à Garnier

Fini par voir, après la bataille, Platée (et je crois bien que c'est la première fois que je vois cet opéra, en vrai). Vu de la troisième loge de côté (au surplomb de la fosse). On voit le chef s'agiter avec énergie; les flûtes se faire rabrouer par une grenouille pour leur charivari (quand Jupiter arrive en chouette), un crapaud semer la zizanie dans la fosse (que l'on imagine humide). Sur scène, on voit Mercure descendre (c'est de saison), on rigole franchement de ces beaux ballets nuts, sur le thème de l'amour vache et plus généralement de la mise en scène (le début, avec ces ouvreuses ravagées qui replacent frénétiquement les spectateurs!). On s'imagine bien en Junon furieuse, prête à faire un carton avec sa pétoire. On aime bien Paul Agnew, mi clochard, mi reine d'Angleterre, diction impeccable. L'orchestre est très fort et on trouve les équilibres bizarres, mais c'est peut-être l'effet du placement.

14 décembre 2009

Une jolie histoire d'amour en un plan, vue d'un placard

 

(Parfois je rêve Que je suis une vache)

 

12 décembre 2009

Une merveille

Plus tard, je serai Orphée; et puis Pluton aussi.

12 décembre 2009

Au secours! les Bienveillantes attaquent

(Aïe! je suis victime d'une attaque brutale de didiergouxisme)

Il y a un point commun à deux pétitions qui ont circulé ces derniers jours - ici et ici - sur des sujets qui n'ont rien à voir, une combinaison curieuse d'enflure, d'arrogance morale et d'indigence intellectuelle. 

Indigence intellectuelle quand on préfère pontifier sur des généralités (les humanités, c'est bon pour la santé, comme les carottes et la piscine et puis ça rend intelligent, alors que les maths et la physique ça abrutit) plutôt que débattre du détail d'une réforme qui se traduira par une augmentation des heures de cours d'histoire géographie en première. C'en est au point qu'on se dit que c'est sans doute mieux, effectivement de réduire les heures de cours de cette discipline si ses thuriféraires en sont à ce niveau là.

Même processus à l'oeuvre contre Besset: on avoue ne pas comprendre en quoi la nomination de quelqu'un d'aussi intéressant que lui (pourquoi personne ne lui a jamais proposé un tel poste? ça me dépasse) au poste de directeur d'un théâtre public à Montpellier ferait rompre "les digues" "établies sous Malraux" (sans doute contre le faSSisme) ou serait un viol intolérable de la Blanche Mystique du Théâtre Public. On en est à un tel niveau de délire et de pose ! Pauvre Besset. Dites-le franchement, vous ne l'aimez pas parce qu'il est pédé ET bourgeois (oh! ce que c'est sale) et qu'il veut travailler avec son mec. 

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10 décembre 2009

Bach/Eisler par Goerne et alii au TCE

Comme il s'agit d'un concert, intéressons nous à la chorégraphie: le chanteur s'enroule en des torsades baroques (sur glauben, par exemple) ou manque de s'envoler, tandis que la violoniste a de très subtils mouvements de rotation (on dirait qu'elle est composée de plusieurs sphères de diamètre différents posées les unes sur les autres). Les autres musiciens sont assis, un peu chavirés par tous ces mouvements (et se raccrochent souvent à l'archet de la violoniste). Au fond, quatre chanteurs chantent sporadiquement un choral.

Du Bach d'abord:

* Der Friede sei mit Dir BWV 158: une cantate très courte avec un air de bravoure pour le violon solo - qui fatigue le baryton ("Welt, ade, inch bin müde") et, bien davantage, le choeur (qui chante, détaché du monde, un choral lointain)

* Ich will den Kreuzstab gerne tragen BWV 56: celle avec l'air à envol initial (Ich will den Kreuzstab...) et le mélisme accablé (traaaaaaaaaaaaaaaagen); et aussi un bel air avec hautbois solo.

* Ich habe genug BWV82: celle comme une symphonie en trois mouvements avec une immense aria existentielle pour commencer, une allemande-berceuse au milieu, et une gigue pour finir.

L'homme à la voix engorgée et assez grise enchaîne sans interrompre (c'est la permanence de l'expérience existentielle allemande) sur un cycle de Eisler, sept chants sérieux (avec orchestre à cordes). L'épilogue est sirupeux et raté, mais le reste est intéressant, parfois spectaculaire. Goerne (que je n'avais pas trop aimé dans le Hollywood Songbook, à l'auditorium du Louvre, il y a longtemps) est ici à son meilleur et chante cette musique avec une humanité bouleversante.

7 décembre 2009

Vus:

  •  Strella: "j'ai voulu connecter deux fils, mais j'ai oublié de couper le courant" Ai trouvé l'intrigue téléphonée (mais je ne sais plus qui m'avait vendu la mèche, sachez que c'est mieux de ne rien savoir); j'ai bien aimé la scène initiale (beaucoup d'information en très peu de choses), mais je n'ai pas aimé 1/ la représentation de la prison (un aimable club de rencontres), 2/ l'unique scène de prostitution (complaisante au possible) et 3/ la fin familialiste (tout ça pour finir sur la Sainte Famille, moi qui croyais échapper deux heures seulement aux guirlandes de Noël). Mon venin ayant été craché, je dois reconnaître que le film est tonique, étonnant (il permet un peu d'imaginer la vie d'un transsexuel pré-opératoire grec, ce qui n'est pas rien) et il est porté par deux excellents acteurs (une Callas-Magnani aux larges épaules et un vieux de loup de mer ayant beaucoup bourlingué). 

strella_fond_alex_copie..19189572..

  • Rapt "Si vous voulez de l'affection, achetez-vous un chien", disait fort justement mon ancien boss. Drôle de retour pour un Ulysse dont seul le chien a une compréhension intime de l'épreuve qu'il vient de subir.

 

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