Le temps qui reste, de Elia Suleiman.
Le roman familial du cinéaste, qui apparaît dans l'ombre dès la mémorable première scène (un taxi israélien paniquant dans les intempéries). La reconstitution de la prise de Nazareth en 1948 (par exemple, la scène où les soldats s'approprient les souvenirs familiaux dans cette vieille maison patricienne arabe). L'histoire de la Palestine comme celle de la lobotomie du père. L'histoire des Arabes israéliens (à l'école, lieu de contact et de formation; à la pêche, scènes d'humiliation douce où les pêcheurs sont sans cesse dérangés par la jeep des militaires israéliens, du pur comique de répétition, presque de la musique, ce sont les personnages rythmiques du Sacre!). La dernière partie ne manque pas de scènes fortes (la tourelle du char qui se déplace sur le jeune homme au téléphone) mais à mon sens souffre de la trop grande présence de Suleiman lui-même (où on se dit qu'il nous refait son cinéma).... Aussi: ici et ici
et pour la bonne bouche ceci vu ici