Voilà... c'est fini. Cela a été un beau moment de cristallisation, à plusieurs titres: d'abord parce qu'un concert est toujours le moment où les musiciens se rendent le plus compte des beautés des partitions qu'ils jouent..., et aussi parce que c'était le premier concert d'orchestre de l'association (il ya un an, nous étions loin d'imaginer une pareille fête). Un beau moment que nous avons été heureux de partager avec les amis qui sont venus nous voir. Résumé (parce que le monde, oui, le monde, doit savoir)
Vendredi soir. C'est la générale, avec du public. Début de panique quand je vois, dans le public, une grande perche de prise de son vaciller. Ouf, il y a quelqu'un à quatre pattes qui maîtrise la situation. Paule a fait sauter les plombs avec toutes ses quiches: le buffet est très intime avec toutes ces bougies, c'est parfait pour un complot schubertien. Je suis fasciné par les couilles vertes en peluche qui trônent au premier plan de l'excellent buffet. C'est très très joli, évidemment, mais est-ce un machin pour déstresser? Ce n'est pas nécessaire, en tous cas ça donne une envie irrépressible d'aller palper. Côté musique, nous sommes encore timides (c'est affreux! j'entends toutes les notes que je joue), mais ça va venir.
Samedi. Je m'affaire à une tarte aux poires, en veillant à ce qu'elle soit bien cuite. Raccord à 18h30: il y a deux-trois passages à améliorer (tu m'étonnes). Dans la bio de Pierre (qui continue de me faire glousser, c'est malin), je me rends compte que Klari a coupé des passages cruciaux (par exemple Pierre a délaissé sur le tard les "superordinateurs et autres gadgets sans avenir pour le métier sérieux de violoniste" tout comme M. Hamel père ne s'était orienté vers la médecine qu'à l'âge de trente ans: une famille, donc, de vocations tardives). J'en vois quelques uns, surtout dans les premiers rangs, qui ont la fièvre des lampes. Moi, pas du tout.... je me repose aveuglément sur Djac (notamment dans le fuckin' larghetto). Juste avant de monter sur scène nous nous gavons de délicieux petits knackis, samossas et autres quichelettes made by Paule and Marie-Pierre. C'est qu'avec toutes ces notes.... ce n'est pas de refus, hein. Et nous veillons à ce que les vents n'en prennent pas (rapport aux (h)anches). Je sens B. (dont la maman, ce douloureux problème, est "flamboyante") d'humeur badine. Marc est un modèle de zénitude, c'est zénial. Aime-t-il les tulipes roses? Dans le largetto du Beethoven: comme c'est bon de se faire masser l'échine par les doux ronronnements des bassons (mesure 26). Pause: excellent pain d'épices aux écorces confites (par Ivan, à qui je demande la recette). Schubert: la liesse populaire est telle que nous reprenons le menuet et la sublime fin du sublime finale. C'est fini: il faut supprimer toute trace du culte de Marc K., et remettre l'autel à sa place.
Dimanche. La salle du complexe liturgique où nous sommes changés la veille est occupée par un gang de Philippins en adoration (il y a aussi une odeur de pizza, ça doit faire partie de l'exercice mystique; il y a aussi une musique très entraînante, tagalog et castagnettes; si on monte Carmen à Manille, on pensera à eux). Nous croyons bien faire en panachant chaises beigeasses et orangeasses, mais le Président est très chatouilleux sur les questions d'harmonie visuelle; ce sera du beigeasse pur et sans compromis, à l'image des Concerts gais. A l'entracte, mélange improbable de nageurs, de très très anciens du RSO, de blogostars et de mères. En bis, nous reprenons ce merveilleux moment du développement du finale, où le thème inquiet du début s'illumine en la majeur, au basson et au hautbois avant d'aller cavalcader ailleurs et changer de couleur. Vivement le deuxième concert gai.
Add1: le moment de vérité ici avec deux extraits du concert de samedi
Add2: Aussi: ici et là.