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zvezdoliki
30 juin 2006

Quelques images d'Epinal d'Almaty

(tiens! pourquoi la voiture n'est pas sous verre)

(oh, un aigle)

(oh, la Haute-Savoie)

(oh, un centre ville)

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27 juin 2006

Fidelio au Châtelet


On est toujours un peu tout fou en sortant de Fidelio, mais ce soir au Châtelet, c'était l'émeute, le feu au lac, l'explosante fixe, avec un plateau de rêve: Chung/Mattila/Heppner/Salminen et quelques autres. En vrac (j'ai pas le temps, je file au Kazakhstan):

  • le quatuor qu'aime tant Philippe: un thème varié, avec un sol majeur qui rompt avec les tonalités chaudes singspielesques du début; en introduction, les cordes graves seules; puis Marcelline (qui tient les parties de dessus avant que Léonore n'émerge)+ clarinette; Léonore + flûte; Rocco plus cordes en pizz, Joaquino (ténor) avec tout le monde. L'épaississement de la musique souligne les divergences d'intérêts des personnages (1+3 contre 2+4). Sous l'idéalisme, quelque chose d'un peu trouble comme le finale de l'acte I de don Giovanni.
  • Du Abscheulicher, pris à toute berzingue, triomphe de la Mattila, lionne dans cette scène de chasse, encore une héroïne à la Mouret qui monte sur ses grands chevaux dès qu'un cor la titille. C'était complètement bouleversant (alors que l'air n'est pas le plus intéressant de l'opéra)
  • Le jeu des tonalités. On part en mi (très chaud), on finit en do (très lumineux), et on va se perdre entretemps dans un cul de bas-de fosse avec des tonalités très froides, genre sib mineur. Il peut arriver que l'on rebrousse chemin temporairement: après le quatuor en sol, on atterrit en sib via l'air de Pizarro en ré mineur.
  • Il y a une forme sonate avec un développement long dans Fidelio: c'est le rustique ensemble en la du deuxième acte, avec Florestan qui remercie pour le vin (exposition) puis le pain (réexposition). Souvent, dans les ensembles de Fidelio, le deuxième thème est très opposé au premier (changement de tempo, de caractère). On est très loin des subtilités et de la cohérence du moindre ensemble des Noces. Mais bon. Il y a un tel enthousiasme....
  • Quelle version c'était ? (on s'y perd avec tous ces musicologues) Au début tout va bien, c'est bien l'ouverture de Fidelio (que j'ai écoutée comme jamais; le thème est déceptif, comme dans certaines symphonies de Mozart dont on est infichu de chanter le thème....). Mais Chung joue l'ouverture Léonore III après O namenlose Freude pris à toute vapeur (les solistes quittent la salle et reviennent pour le grand finale qui passe comme une lettre à la poste joué à toute biture : champagne); ça fait doublon, car on sait bien que c'est le sib des trompettes en coulisse qui va sauver Florestan.
  • C'est-y pas malheureux; yapas de mise en scène, hébin pourtant ils ont tous le physique du rôle : Pizarro a l'air d'une brute (et il se fait ostensiblement chsuer quand les autres chantent); Salminen fait gentil geôlier qui serait à la retraite s'il n'y avait pas cette p*** de retraite à 70 ans; Joaquino et Marcelline font très chouchou-et-loulou, petit couple tout mimi. Quant à Heppner, beau fauve fatigué (le Tristan de la Bastoche l'an passé), il va bien avec cette lionne de Mattila, la star du jour (rah, cette voix !).
  • Note pour moi: croisé deux fantômes des temps anciens, J.-M. et J.-Cl. (et aussi Roland Dumas, d'ailleurs)

 

26 juin 2006

Tournons subrepticement casaque

Demain soir je serai dans ce coin-là (pour faire la promotion de la coiffe bigouden):

j'envoie par avance une carte postale de ceci (un souvenir de cela) avant d'avoir à constater que je n'ai pas pu le voir.

Soyez sages ! sinon vendredi je reviens avec la horde d'or (ou bleue, au choix)

25 juin 2006

Changement d'adresse, d'Emmanuel Mouret

Vu Changement d'adresse, le dernier film d'Emmanuel Mouret. Un film joué, réalisé et monté par des mecs poilus, incontestablement une garantie de qualité ! Enfin, je ne sais pas si Dany Brillant est poilu, mais je sais qu'il tient là un de ses grands rôles (quelle extase de pouvoir écrire Dany Brillant sur ce blog; allez, zou, encore un petit coup, Dany Brillant Dany Brillant Dany Brillant- j'en connais au moins une que ça pourrait amuser). Le film est très drôle, très très léger sous ses airs de révérence aux Grands Anciens, Truffaut et Rohmer. Mouret est très doué pour faire tomber les petites cuillères dans les baignoires et les cigarettes dans les vases, sans avoir l'air d'y toucher.

16 juin 2006

Qui c'est ? (quizz)

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14 juin 2006

Concert Boulez/ Jessye Norman au Châtelet: Ravel et Bartok

  • Daphnis et Chloé de Ravel: c'est une oeuvre que je n'aime pas beaucoup (elle était pourtant autop 10 des oeuvres françaises les mieux exportées en 1998), et que je ne comprends pas (la rythmique de certains morceaux et la structure générale); il faudrait vraiment jeter un oeil à la partition. Ce soir, orchestre et choeur pléthoriques pour le ballet intégral. Je vois l'oeuvre comme un patchwork de moments sublimes (les trémolos des cordes pianissimo et le vent à la fin de la première partie ; le lever du jour; le tout début avec ses quintes, rien à voir avec le début des Gurrelieder ou de l'Or du Rhin....) et de danses bizarres, excentriques. Pas loin de partager l'avis de ***, qui résume à l'entr'acte, sûr de son effet : c'est chiant, Daphnis.
  • Le château de Barbe-Bleue de Bartok. Mais c'est bien sûr ! Jessye EST Judith. C'est l'histoire d'une diva qui s'invite chez un compositeur hongrois dont elle ne parle pas la langue, mais dont, avec toutes les ressources de la féminité, elle veut cerner le mystère ! .....Au fond, peu importe que la voix soit fatiguée, couverte par l'orchestre, que les graves soient moches, que le hongrois soit aussi incompréhensible que du kazakh: l'expression est là, elle est le personnage. Quant à Peter Fried, c'est un roc, il surclasse nettement Ramey dans le rôle de Barbe-Bleue.
  • Musicalement, peu de choses à ajouter à ces souvenirs-là. Dès le début, il faut suivre le fil rouge des cordes, avec ce thème de quartes qui figure à la fois le maillage d'un château impénétrable et le fil d'Ariane de l'obstination féminine. A chaque ouverture de porte, c'est un nouveau monde qui apparaît, une musique différente, systématiquement souillée, corrompue par une dissonance récurrente (ces appels stridents de bois, avec une seconde qui frotte, qui figure le sang). Etonnement à l'ouverture de la quatrième porte ; l'orchestre joue longtemps avant que Judith n'explicite la situation: il s'agit de fleurs et d'un jardin (mais ce pourrait être autre chose, peu importe ; en y réfléchissant, le lien entre la salle d'armes et le faux brandebourgeois aux vents, à la seconde porte, n'est pas si évident). Cinquième porte: effet stéréo maximal pour la démonstration de force de Kékszakallu, Boulez met les cuivres, tous pavillons levés, au poulailler : Norman chante bien l'indifférence, l'effacement face à ce mur de cuivres, cette terre vaste qui s'étend au loin. Après la sublime scène des larmes, c'est la dernière porte: la stridence que l'on entendait à la fin de chaque musique de porte revient, apaisée (c'est un conflit qu'il va bien falloir résoudre....) puis agitée (c'est un conflit qu'il va bien falloir résoudre !).

A lire aussi : luiluilui et lui.

13 juin 2006

La Damnation de Faust, à la Bastille

  • Un opéra qui a longtemps été mon über-opéra (avant que je ne découvre Pelléas-Boris-Wozzeck et les grands Janacek). Hier comme aujourd'hui j'en aime toujours les couleurs vives, mais j'y reconnais maintenant ce mélange inimitable (et qui peut déplaire) d'emphase dix-neuxièmiste et d'invention sonore géniale, le plus exemple étant pour moi Voici des roses, l'air de Méphisto accompagné d'un choral de cuivres : à la fois génial et pompeux.
  • Le début ! quelle entrée en matière ce soir, avec l'air qui circule aux cordes, la musique qui prend corps : une vraie ouverture (avec la voix de Faust, off, derrière le grand livre).
  • Les morceaux de bravoure orchestraux : la marche de Rahoczy, avec des ophicléides qui faisaient hier soir un de ces raffûts (!) ; la chanson de la puce, avec ses morsures de violons dans l'aigu; D'amour l'ardente flamme, avec son cor anglais solo et ses somptueux hoquets beethovéniens....
  • Hier je n'ai pas su quoi répondre à M qui me demandait quel était mon top 10 des mises en scène. Souvent, je m'en moque de la mise en scène, c'est déjà bien qu'elle ne m'irrite pas et ne m'empêche pas d'écouter la musique. En faisant un effort, je pourrais citer en exemple Braunschweig avec Fidelio et Jenufa, Sellars avec The Rake's Progress, Nordey avec son Saint-François, et je ne sais plus qui avec sa petite Renarde rusée du Châtelet il y a quelques années. Et bien je sais ce soir que je peux rajouter cette mise en scène de Lepage à ce top10 personnel. C'est une réussite d'autant plus éclatante que la Damnation est l'oeuvre par excellence réputée impossible à mettre en scène....
  • La grande idée de Lepage est de subdiviser l'espace scénique en trois bandes elle-mêmes séparées en petites cases sur lequel il projette des décors vidéo, un espace à la fois bibliothèque, machinerie de théâtre, décor industriel, piscine et pellicule de cinéma (on retrouve Méliès et Marrey....). Le propos est souvent littéral, restant proche du texte et assumant ses naïvetés. Ainsi, dans D'amour d'ardente flamme, la maison de bois de bouleau un peu équivoque des amours de Marguerite et Faust est littéralement consumée, il n'en reste plus à la fin que l'armature. Les scènes de musique militaire et de ballets sont traitées comme des boîtes à musique, souvent réglées de façon surprenante (la marche de Rahoczy: les militaires défilent à reculons, à contretemps !). Gros succès public avec le ballet des feux follets : ce sont des diablotins à la Spiderman qui viennent titiller des ballerines en tutu et utilisent le mur comme un damier horizontal (une idée déjà utilisée intelligemment auparavant, le damier faisant écho aux deux dimensions du choeur, français-ternaire et latin-binaire)
  • Si on peut oublier Faust (le roi de la contrepéterie, qui transforme, "Quel air pur je respire", pic de pollution oblige en "Quel air pire....") et Marguerite (avec son vibrato trop large, elle chante presque toujours trop haut), le Méphisto de Van Dam, à la fois classe et toxique, restera dans mes annales personnelles.

11 juin 2006

L'élixir d'amour de Donizetti, à la Bastille

Le genre d'opéra champagne, qui rend joyeux d'une joie sans nuage ; ça commence comme une farce paysanne un peu lourdaude et ça devient carrément brillant en deuxième partie, après l'entr'acte (un petit côté Fiancées en folie). Une musique qui accumule de l'énergie par paliers ; quand le choeur scande ses syllabes, on approche du climax. Quelques très beaux airs de bel canto (dont un accompagné au basson ! c'est justement celui de la larme furtive - à écouter chez juju). Sur scène, beaucoup de foin, mais je suspecte que c'était de la peluche (ouf, pas besoin de Zyrtec), et un petit chien (pas en peluche) qui a fait un aller-retour remarqué (sans doute un petit besoin urgent). La fête !

Add: la liste des compte-rendus est ici....

1 juin 2006

Retour sur Tristan

J'ai l'ambition (insane) de comprendre un jour quelque chose à Tristan ; par ailleurs, je prends des notes pour ne pas oublier quand je comprends quelque chose (ceci est aussi un blog pense-bête); doncques, voici cette note.

Franchement, je trouve cette musique bien difficile à décortiquer ; les thèmes y sont peu nombreux (la liste des leitmotive tient en une page), ils nourrissent 4h30 de musique (...et de quelle musique), ils sont très corrélés les uns aux autres, et changent de tête comme moi de chemise.

Par exemple en ce moment je rumine comme un aliéné dans le métro et me demande si

n'est pas une resucée du thème dit du jour, l'un des thèmes les plus plastiques et des plus répandus dans toute l'oeuvre :

Il est partout ! Il apparaît au second acte et figure la douleur des amants d'être au grand jour quand ils attendent les promesses de la nuit.

Il revient beaucoup au IIIème acte, mais surtout dans une scène fascinante et nodale, parfaitement dépressive, que je veux mentionner ici (à écouter dans la radiotoutcourt), où Tristan, musicologue en herbe, interroge sa blessure à partir de la "vieille mélodie" du cor anglais.

Cette alte Weise (pour reprendre l'allemand weird de Wagner), cette plaie suppurante s'irrite au contact de deux thèmes:

  • d'abord justement celui du Jour (l'impossible mort), qui prend un nouveau relief alors que Tristan se remémore la mort de sa mère en couches,
  • puis au contact du thème de la première maladie de Tristan en Irlande, un thème entendu au Ier acte dans le récit d'Isolde.

C'est Isolde la magicienne qui avait sauvé le blessé de la mort ; pas étonnant, le thème d'Isolde (ou du désir) est le renversement de ce thème de blessure:

Chez Py (que j'écoute jusqu'à l'intoxication, en boucle), le plateau du IIIème acte est entièrement inondé, Tristan gît sur un lit comme une île; une femme et son enfant couronné disparaissent alternativement dans l'eau ; le cor anglais, un personnage à part entière comme l'alte Weise du livret, s'avance à la limite de l'eau (et reste là pour interpréter le chant de joie, quand le bateau arrive....). Une mise en scène figurative jusqu'au naïf (Py croit au théâtre, tant mieux), limpide et forte.

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