Quelques images d'Epinal d'Almaty
(tiens! pourquoi la voiture n'est pas sous verre) (oh, un aigle) (oh, la Haute-Savoie) (oh, un centre ville)
(tiens! pourquoi la voiture n'est pas sous verre) (oh, un aigle) (oh, la Haute-Savoie) (oh, un centre ville)
On est toujours un peu tout fou en sortant de Fidelio, mais ce soir au Châtelet, c'était l'émeute, le feu au lac, l'explosante fixe, avec un plateau de rêve: Chung/Mattila/Heppner/Salminen et quelques autres. En vrac (j'ai pas le temps, je file au Kazakhstan):
Demain soir je serai dans ce coin-là (pour faire la promotion de la coiffe bigouden): j'envoie par avance une carte postale de ceci (un souvenir de cela) avant d'avoir à constater que je n'ai pas pu le voir. Soyez sages ! sinon vendredi je reviens avec la horde d'or (ou bleue, au choix)
Vu Changement d'adresse, le dernier film d'Emmanuel Mouret. Un film joué, réalisé et monté par des mecs poilus, incontestablement une garantie de qualité ! Enfin, je ne sais pas si Dany Brillant est poilu, mais je sais qu'il tient là un de ses grands rôles (quelle extase de pouvoir écrire Dany Brillant sur ce blog; allez, zou, encore un petit coup, Dany Brillant Dany Brillant Dany Brillant- j'en connais au moins une que ça pourrait amuser). Le film est très drôle, très très léger sous ses airs de révérence aux Grands Anciens, Truffaut et Rohmer. Mouret est très doué pour faire tomber les petites cuillères dans les baignoires et les cigarettes dans les vases, sans avoir l'air d'y toucher.
Le genre d'opéra champagne, qui rend joyeux d'une joie sans nuage ; ça commence comme une farce paysanne un peu lourdaude et ça devient carrément brillant en deuxième partie, après l'entr'acte (un petit côté Fiancées en folie). Une musique qui accumule de l'énergie par paliers ; quand le choeur scande ses syllabes, on approche du climax. Quelques très beaux airs de bel canto (dont un accompagné au basson ! c'est justement celui de la larme furtive - à écouter chez juju). Sur scène, beaucoup de foin, mais je suspecte que c'était de la peluche (ouf, pas besoin de Zyrtec), et un petit chien (pas en peluche) qui a fait un aller-retour remarqué (sans doute un petit besoin urgent). La fête ! Add: la liste des compte-rendus est ici....
J'ai l'ambition (insane) de comprendre un jour quelque chose à Tristan ; par ailleurs, je prends des notes pour ne pas oublier quand je comprends quelque chose (ceci est aussi un blog pense-bête); doncques, voici cette note. Franchement, je trouve cette musique bien difficile à décortiquer ; les thèmes y sont peu nombreux (la liste des leitmotive tient en une page), ils nourrissent 4h30 de musique (...et de quelle musique), ils sont très corrélés les uns aux autres, et changent de tête comme moi de chemise. Par exemple en ce moment je rumine comme un aliéné dans le métro et me demande si n'est pas une resucée du thème dit du jour, l'un des thèmes les plus plastiques et des plus répandus dans toute l'oeuvre : Il est partout ! Il apparaît au second acte et figure la douleur des amants d'être au grand jour quand ils attendent les promesses de la nuit. Il revient beaucoup au IIIème acte, mais surtout dans une scène fascinante et nodale, parfaitement dépressive, que je veux mentionner ici (à écouter dans la radiotoutcourt), où Tristan, musicologue en herbe, interroge sa blessure à partir de la "vieille mélodie" du cor anglais. Cette alte Weise (pour reprendre l'allemand weird de Wagner), cette plaie suppurante s'irrite au contact de deux thèmes: C'est Isolde la magicienne qui avait sauvé le blessé de la mort ; pas étonnant, le thème d'Isolde (ou du désir) est le renversement de ce thème de blessure: Chez Py (que j'écoute jusqu'à l'intoxication, en boucle), le plateau du IIIème acte est entièrement inondé, Tristan gît sur un lit comme une île; une femme et son enfant couronné disparaissent alternativement dans l'eau ; le cor anglais, un personnage à part entière comme l'alte Weise du livret, s'avance à la limite de l'eau (et reste là pour interpréter le chant de joie, quand le bateau arrive....). Une mise en scène figurative jusqu'au naïf (Py croit au théâtre, tant mieux), limpide et forte.