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zvezdoliki
30 juin 2010

Bousieyas Roya

Deux cols faciles aujourd'hui: le col de la Colombière et celui d'Anelle. Belles vues rétrospectives sur le Pas de la Cavale, qui apparaît maintenant comme un décrochement dans une muraille noire compacte. A midi, nous comptions sur l'épicerie de Saint Delmas le Selvage, un bien joli village, mais celle-ci est malheureusement fermée. Nous poursuivons vite vers Saint Etienne de Tinée, un gros bourg dans la vallée, où nous mangeons à l'espagnole. Transfert à Roya (nous sautons l'étape par Auron dont tout le monde dit le plus grand mal). Nous perdons de vue les trois savoyards et nous sommes seuls au refuge de Roya (ma petite école), tenu par un autochtone marié à une québecoise (ils ne sont pas là mais c'est ce que nous apprenons dans le tableau d'origine des viandes)

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29 juin 2010

Larche Bousieyas

Une grande - et mythique - étape qui fait quitter l'Ubaye (et le bassin de la Durance) pour les Alpes-Maritimes et le bassin de la Tinée (donc du Var). Nous commençons à flipper car je n'arrive plus à remonter l'un de mes deux bâtons (l'expérience Girardin a montré que nous avions absolument besoin chacun d'un bâton dans les névés en pente). Heureusement, l'un de deux savoyards nous explique comment faire. Sauvés. Enfin, presque. C'est un gigantesque névé que nous apercevons depuis le lac du Lauzannier. Montée longue, mollissante et fatigante dans la neige.... au fond, ce n'est pas si terrible, une fois passé, d'autant que nous sommes loin d'être seuls dans cette terriiiiible épreuve. Au Pas de la Cavale, vue magnifique sur l'autre versant. C'est très très raide côté sud, nous rentrons dans le cirque du Salso Moreno avec ses dolines (comme de gigantesques trous d'obus....cette roche est tellement friable que n'importe quel ruisseau rentre comme dans du beurre). Après un dernier col (des Fourches) nous rejoignons la route de la Bonnette. Petite averse. A Bousieyas, nous nous retrouvons en dortoir à quatre avec deux dames, une parisienne et une chamoniarde, très toniques et un peu grande gueule. Orage à 16h: le déluge.

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28 juin 2010

Maljasset Larche

On démarre en taxi avec les deux septuagénaires pour aller à Fouillouse (deux heures de marche sur la route goudronnée économisées). De là, montée vers le col du Vallonnet et de le col de Mallemort. Avec le premier col, on rentre dans une vallée d'altitude, immense, comme vierge, où gambadent les marmottes (un peu fofolles après l'hibernation; j'arrête solennellement de prendre des photos de marmotte, car il y en a partout, et fort peu farouches). Très peu de randonneurs. Vers Mallemort, nous croisons les ruines d'une caserne et des casemates d'altitude. Le désert des tartares. Longue descente pénible vers Larche (dans la vallée de l'Ubayette). Au refuge, nous dormons dans une chambrée de 13 avec un groupe de 11. Ils sont arrivés après nous, on leur a dit qu'ils dormiraient avec "deux messieurs" mais ils ne nous ont pas identifiés (alors que nous, si). C'est leur sujet de plaisanterie favori ce soir. La gardienne du refuge (qu'on voit au Tibet, sur une photo dans la grande salle) est une femme formidable à l'humour corrosif; une vraie montagnarde qui galvanise les troupes à l'approche du Pas de la Cavale (je flippe sa race velu, silencieusement: il faudra être fort, petit). A table, nous nous retrouvons avec trois savoyards qui démarrent leur GR5 et avec qui nous sympathisons bien.

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26 juin 2010

Ceillac Maljasset

Le Queyras, c'est déjà fini; nous prenons la route de l'Ubaye, un peu effrayés par ces récits de névés apocalyptiques. Grimpette très raide, vers le lac Miroir (sublime). Le long d'une piste de ski, nous nous dirigeons vers le lac Sainte-Anne, dans un paysage complètement enneigé. Le col Girardin est moins affreux qu'attendu. Lente redescente vers Maljasset et la vallée de l'Ubaye (un beau V alpin). G a mal au genou en fin de journée. A Maljasset, la route est coupée par des travaux censés être terminés fin juin; c'est mal parti vu la taille du trou.... Nuit à la Cure; très bonne cuisine. Nous dormons dnas un dortoir de 4 avec deux anglaises très discrètes; l'une d'elles me parle très vite de son mari, on ne sait jamais; elle est impeccable de façon suspecte en toutes circonstances (notamment après une montée de 1200m de dénivelé). L'autre a une voix de souris de dessin animé, se dit francophile et lit Danielle Stelle au lit. A table, nous sommes avec deux septuagénaires très en forme (l'un me parle avec effusion de l'Alpe de Longon et de Vignols, où nous passerons) et avec un sportif qui est venu de Guillestre en un jour et file vers le col Mary. Discussion intéressante sur l'utilisation du solaire dans les refuges (en un mot, ça marche mal et le recyclage des panneaux va poser de gros problèmes). Après la pluie, coucher de soleil psychédélique (ça diffuse à des endroits bizarres des couleurs violettes): j'adeure.

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25 juin 2010

Montbardon- Ceillac

Depuis l'hôtel Latour (où nous avons dormi lors d'un précédent tour du Queyras, je ne sais plus quand, et que j'aime bien à cause de sa proximité avec la gare de Montdauphin), nous montons en bus à Montbardon, un hameau à 1600m, très joli et où nous avions passé une journée, lors de ce tour du Queyras passé, à attendre qu'il arrête de pleuvoir. Il fait très beau aujourd'hui pour monter au col Fromage (à 2500m) et nous montons sur la crête vers la col de Bramousse. A la petite station météo, c'est le dernier salon où l'on cause; nous discutons avec un Liégeois qui finit son tour du Queyras, qui a des lèvres comme des steaks tartares et nous raconte la tempête de neige qu'il a subie il y a une semaine et les névés de 30cm de profondeur qu'il a dû traverser. On voit de loin le col Girardin, l'étape du lendemain, et ce n'est pas engageant. Du coup, à Ceillac, nous achetons moi deux bâtons, G des guêtres. Pris le thé chez "FarnienThé". Orage impressionnant à 21h30. Nuit à l'hôtel des Veyres à Ceillac.

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24 juin 2010

Fermeture pour cause de transhumance

(Si toutefois nous arrivons à décoller, un jour)

Il se pourrait que nous nous croisions, ces deux semaines à venir, au col des Ayes, au col Fromage, au col de Bramousse, au col Girardin, au col de Mallemort, au Pas de la Cavale, au col de la Colombière, au col d'Anelle, au col de Crousettes, au col des Moulines, au col de Veillos, au col du Barn, au col de Salese, au Pas des Roubines de Maïris, au col de Prals, au Pas de l'Arpette, au col du Raus, à la Baisse du Camp d'argent, au col de Turini, au col du Razet ou au col Saint-Bernard. Ou pas.

20 juin 2010

En très bref

  • Déchiffrage: aux Concerts gais, une symphonie pastorale, à vrai dire plus grave que fantastique, avec deux fois plus d'altos que de violons 1 (venez, les gens!). On retrouvera plus tard une vieille connaissance.
  • Mauvaises pioches: au cinéma: le dernier Goupil (éreinté très justement ici) et l'Illusionniste: deux reflets bien pâlichons de films qu'on a aimés (les premiers films de Goupil et ceux de Tati, le vrai).
  • Bande annonce: demain, vers 20h30, sous les arcades place des Vosges, avec trois camarades, nous devrions jouer ceci (ils sont très fan - à juste titre - du sublime mouvement lent - mais j'avoue avoir un faible pour l'accumulation d'énergie à l'extrême fin du finale).
15 juin 2010

Pelléas à l'Opéra Comique (Braunschweig Gardiner)

Je donne encore une fois ici dans le rapport de police (à ne pas lire, donc, si vous allez voir le spectacle, je ne fais ici que spoiler)

  • Premier choc: Golaud (Marc Barrard). Dans la première scène, il frappe par son élégance et sa jeunesse – et c’est important pour la suite de comprendre qu’il puisse y avoir un lien entre Mélisande et lui. (Exactitude géométrique : l’entrée dans le château… à l’intersection de deux droites.)
  • Scène 2. Tiens (ce n’est pas une surprise), Stutzmann fait une magnifique Geneviève – timbre (poste) très doux pour la scène de la lettre, sans la rugosité à la Electre que mettent certaines contraltos. Définition : on définit le lieu d’Yniold comme une ellipse inclinée, de proportions modestes, dotée d’un petit phare.
  • Deuxième choc : l’apparition de Pelléas dans la 3ième scène. Choc amplifié par la mise en scène, avec le dévoilement du phare, version géante (un lieu d’Yniold dilaté), enfin de l’espace, premier moment de grand air, l’orchestre aussi change de dimension. Pelléas (Philip Addis) voix jeune, puissante, avec une belle amplitude (de beaux graves et des aigus pas gueulards). Dramatiquement parfait. Je serais Mélisande, je le laisserais tomber, ce bouquet.
  • Acte II scène 1 : la fontaine, encore le lieu de l’acte I scène 3. Exactitude topographique du dispositif : "mes mains ne touchent pas l’eau".
  • Acte II scène 2 : la scène Golaud-Mélisande avec ses ruptures de tons. Subtil Golaud : il chante pianissimo subito sur sang dans « Je suis fait de fer et de sang ». Est-ce la bonne lecture de ce passage ? Pas sûr, c’est l’orchestre qui est noté pianissimo, sur une musique qui commente déjà l’intervention de Mélisande. Mais l’effet obtenu est incroyable : on sent que le sang sera sa perte.
  • Acte III scène 1 : l’idée de génie est de mettre cette scène de la chevelure dans le lieu d’Yniold, celui de l’enfance… l’ellipse mineure de l’acte I scène 2. Du coup, le jeu des deux jeunes gens apparaît comme un jeu d’enfants (« Vous êtes des enfants ! »), un jeu dangereux (la strangulation n’est pas loin). Braunschweig reste, encore une fois, littéral, fidèle au texte (« Mes cheveux sont aussi longs que la tour ») sans sombrer dans le ridicule.
  • Acte III scène 2 : le cri de Pelléas au sortir des souterrains, complètement bouleversant….. Debussy n’aurait pas aimé, mais oui bien sûr, c’est Fidelio ! magnifiques lumières… un des sommets de cette production.
  • Acte III scène 3 : là encore, la mise en scène est exacte : Golaud n’est pas assez grand pour arriver à la fenêtre, mais G+ Y, oui.
  • Acte IV : là, ce qui change tout, c’est de montrer une femme enceinte (idée géniale, littérale, pourquoi donc personne ne respecte ?) : dès le début de l’acte, on comprend que tout va être fichu, que l’horizon se rétrécit. Première scène agitée (Gardiner est à fond de train, Braunschweig fait cavaler Pelléas). Dans la scène 2 (Absalon, Absalon), Golaud manque un peu de folie à mon goût. A la fin de la scène 3, il ne reste plus de l’espace d’Yniold (celui des jeux d’enfant des amants) qu’une ombre, et un ballon rouge, que Pelléas prend en main pour le liquider. Logiquement, Braunschweig place l’action de la grande scène finale dans l’espace de l’acte II, scène 1. Ciel rouge de sang, qui disparaît derrière un rideau noir (« on ferme les portes, nous ne pouvons plus rentrer »)), avant que n’arrive la mort (couleur verte d’hôpital). Aucun contact entre Pelléas et Mélisande, dans toute cette scène, sauf, littéralement, sous la pression de Golaud, qui les pousse à s’embrasser (« Ta bouche…. »)
  • Acte V. Incroyable moment a cappella de Golaud dans l’aigü (Mélisande ! ……). Souvenirs sélectifs de Mélisande.

 

J’ai du mal à rendre compte (ceci est un rare moment de lyrisme de ma part) de l’intelligence et de la richesse de la mise en scène  - c’est beau, c’est cohérent, ça fonctionne avec peu de choses.  Pour le reste, très haut niveau à quelques réserves près (on ne sent pas vraiment en sécurité avec tous ces pains aux vents, et je ne suis pas complètement emballé par Mélisande – diction parfaite mais un timbre un peu trop fade à mon goût).

13 juin 2010

En bref

  • Copie conforme: curieux ratage d'un grand cinéaste. Contrairement à beaucoup, j'ai préféré la partie A à la partie A', où le personnage masculin peine à faire contrepoids à Madame Binoche.
  • Adieu Falkenberg: avec des jeunes gens suédois (une raison suffisante d'aller le voir) et très, très très ch***t (une raison déterminante pour s'en abstenir).
  • Les fraises sont beaucoup moins sucrées que les cerises, nous disent les diabétiques.
  • Délicieux et salutaire ébranlement de quelques certitudes récemment ancrées, chez G (qui ne jure plus que par fruits et légumes depuis cet automne où ça n'allait plus): son meilleur ami d'enfance, qui est endocrinologue, prône un régime avec BEAUCOUP de viande et PEU de légumes (il faut dire qu'il a trois adolescents particulièrement affamés et carnivores à table)
  • Je suis avec une certaine inquiétude (mâtinée d'un soupçon de dégoût) le feuilleton de la recapitalisation du Monde (que je ne peux, pour cause, suivre dans mon journal - jusqu'à maintenant - favori).
  • En vrai garçon sensible, j'ai une peur bleue des plantes vertes.
  • Mais qui est donc ce Fabien Levy? (oui, c'est une question, une vraie question, comme on dit, même)
  • Demain, Pelléas. Youpitralala.
6 juin 2010

Ramon

Lu (en Corse) le livre de Fernandez sur son père, Ramon. Troublant à plusieurs titres: 1/ c'est le jugement que porte un homosexuel de 76 ans sur ses parents plus jeunes que lui (quelle drôle d'idée de se repencher sur son roman familial) 2/ c'est la tentative de restitution de ce qu'a été quelqu'un à travers quelques traces écrites: celle de la mère (un carnet lapidaire et un mémorandum écrit très tardivement), ainsi que l'oeuvre du père (et là je comprends le pourquoi de cette manie qu'a Fernandez dans ses autres livres - je pense aux pages sur Eisenstein, mettons, dans le dictionnaire amoureux de la Russie - d'éclairer l'oeuvre par l'arrière-plan biographique - manie que je n'aime pas beaucoup, mais qui donne quelques résultats lumineux dans le cas de son père) 3/ je commence à comprendre un peu mieux ce que veut dire ma mère quand elle critique le jugement que portent les gens de ma génération sur cette génération-là (à l'occasion du procès Touvier, par exemple). On se rend mieux compte en lisant ce Ramon de l'amplitude très large du spectre politique, à cette époque-là (cf la trajectoire de Mauriac sur la guerre d'Espagne; cf la proximité de RF avec Duras, jusqu'à la fin); on se rend compte que le Doriot anticommuniste et antinazi de 1937 n'était pas le petit gangster qu'il est devenu plus tard. Tout cela laisse la question de ce que l'on aurait fait, à cette époque-là, encore plus ouverte....

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