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zvezdoliki
28 mai 2007

Haydn à l'Epau (24h au Mans (et ailleurs))

Ce week-end, petite balade au Mans pour découvrir le festival de l'Epau, consacré cette année à Haydn. L'Epau: un festival à la programmation impeccable, plus gommettes que paillettes, dans le beau décor d'une abbaye cistercienne, en banlieue du Mans. Le hasard du calendrier a voulu que nous assistions, les deux Philippe et moi, à la soirée rigolade de ce festival: dans le dortoir des moines, un programme de vendredi saint, avec la météo qui allait avec.....

  • à 18h30, le Stabat Mater (de Haydn):

Oratorio en treize numéros d'un Haydn qui en 1767 n'a pas encore sauté le pas du style classique. Une musique contemporaine des grands Stabat italiens, pas vraiment passionnante. Il faut bien convenir que sur un texte aussi mauvais, c'est difficile d'écrire une belle musique. L'intérêt de l'auditeur se porte surtout sur chacun des douze excellents choristes du choeur Bernard Têtu, que l'on a l'occasion d'entendre chacun séparément ou par petits ensembles. J'ai aimé les deux airs de basse (complètement Sturm und Drang et Dieu sait pourquoi moins gnangnan que le reste) et les morceaux avec choeurs, surtout le n°7, juste au centre.

  • à 21h, Les Sept Paroles du Christ en croix.

Grand concert, magnifique interprétation du quatuor Ysaÿe que je n'avais jamais vu aussi en forme. Chacune des paroles du Christ en croix était commentée par Michel Serres (une lecture au plus près des textes) et illustrée par des photographies de Gérard Rondeau. De quoi laisser respirer chacun de ces mouvements lents particulèrement denses. Pas évident de mettre en lien le texte et le commentaire, parfois aussi étrangers l'un à l'autre que les deux textes de W. Néanmoins, jubilation intense quand Serres explique que "Aujourd'hui, tu seras avec moi au paradis", c'est la croyance que la vie du bon Larron, une vie encore plus ratée que le naufrage social complet que représente la vie du Christ, peut être transfigurée in extremis par une parole. Et bien la musique de Haydn c'est exactement ça : dans cette forme sonate, le second thème succède sans transition aucune au premier thème, dont il reprend exactement la musique, mais en majeur, aussi héroïque et beethovénienne que le début était désolé et catatonique. J'ai aussi un faible pour "J'ai soif" et ses pizz étranges. Il faudrait citer les beautés de tous ces mouvements lents météoriques.

Et aussi

  • Roulé sur le circuit des 24h du Mans (avec Philippe[s] comme pilote dans la ligne (presque) droite des Hunaudières)
  • Ai croisé dans les allées de l'abbaye deux blogostars à la retraite, l'homme aux chaussures rouges (ce soir-là sans chaussures rouges ni gommettes (mais pas non plus va-nu-pieds)) et le très-souriant H (qui incidemment cherche une pension de famille avec piano près de la rue de Madrid, écrire à la rédaction qui transmettra).
  • Vu des fresques plus anciennes et plus belles que celle-ci, dans une vallée du Loir moins endormie qu'il n'y parait.

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28 mai 2007

Les chansons d'amour, de Christophe Honoré

Un petit prince breton (Grégoire Leprince Ringuet, le gamin des Egarés, il a bien poussé, on est content pour lui) vient consoler un veuf inconsolable (Louis Garrel), pas mécontent d'assigner à distance une belle-famiglia telllllllllllllllllllement sympathique (grande prêtresse: la Roüan; première vestale adjointe: la Mastroianni, pas arrangée la pauvre). Vu cet opus-ci du jeune Honoré avec un plaisir sans nuage.

ici ici ici aussi

24 mai 2007

Mozart Chostakovitch à Pleyel

Programme éminemment mbresque (et pour cause):

  • le 17ième concerto de Mozart, en sol: une petite merveille que je n'avais plus en tête. Les deux premiers mouvements sont des sonates; le finale est un thème et variations, une allemande un peu lourde qui se déboutonne petit à petit. Champagne !
  • la 13ième symphonie de Chostakovitch (celle avec basse et choeur d'hommes sur des poèmes d'Evtouchenko). Un discours de l'Etat de la Russie et des maux qui la minent: antisémitisme, grandiloquence, corruption, règne de la terreur, culte du faux. Une musique très inspirée, dépressive, avec des basses omniprésentes: choeur d'hommes, basse solo, cordes graves toujours sur la brèche.
  1. Babi Yar: on change de monde après la poussée insoutenable de l'épisode Anne Frank ("- Ils cassent la porte. - Non, c'est la glace qui rompt"). A la fin, désespoir paroxystique, grimaçant sur "Mais sur moi pèse la hideuse haine de tous les antisémites comme si j'étais un Juif: Et voilà pourquoi je suis un vrai russe !"
  2. L'Humour: c'est un personnage qui s'en sort toujours, comme Till Eulenspiegel ou le Feuerreiter de Wolf. Une sorte de ballade désabusée et plébéienne.
  3. Au Magasin: le cliquetis des bidons et des casseroles, aux percussions, peut aussi s'entendre comme cette monnaie qu'on vole aux femmes. Moment emphatique de révolte, qui retombe brutalement (sur: Quand j'empoche mes pâtes farcies)
  4. Peurs: l'omniprésence de cette pédale sinistre à l'orchestre contredit l'optimisme du texte de dégel d'Evtouchenko.
  5. Une Carrière: le heurt de deux musiques (car l'orchestre est souvent seul dans ce beau finale): a) la sicilienne désabusée des flûtes (le vrai savant, Galilée ?), qui reviendra, fantômatique et réprimée, en pizz; b) la musique prétentieuse et pérorante des faux prophètes (qui rappelle le tout début de Peter Grimes), qui culmine dans une fugue mécanique. Fin curieuse (renvoyant au début, à Babi Yar ?) qui cite une mélodie juive (?) au célesta. C'est le glas qui a le dernier mot.

24 mai 2007

J'ai tout de suite pensé à toi farf en voyant cette affiche

La photo est ratée car c'était de nuit, j'ai dû la retoucher. C'était une publicité en allemand pour les Gauloises, une certaine vision de la France: un quai avec des passagers en attente, indolence et farniente. Le panneau indique : Montpellier retardé.

D'autres photos ici.

24 mai 2007

Deliciae Coloniensis

Ici. (c'est dommage, on ne voit pas bien les fraises des bois par terre et les petits cheveux blonds de ces angelots - un peu maigrichons, tout de même)

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12 mai 2007

L'affaire Macropoulos à la Bastille

Revu l'affaire (enfin, la chose, la formule, le secret) Macropoulos. Anja Silja campait un monstre sacré, Angela Denoke est d'une séduction plus animale, directe. Une soeur (grand-mère ? aïeule ?) de Lulu, avec toute la ménagerie qui va avec : un King Kong, une jeune chanteuse en mal d'identification, comme dans All about Eve, des quinquagénaires fous d'amour. Le marché conclu avec Prus (à grands renforts de timbales) rappelle la brutalité de la scène du Tambour Major, dans Wozzeck. Makropoulos a plus d'excuses que Lulu tout de même: elle séduit pour une lettre un père et son fils (qui se suicide, au passage) mais elle a eu une affaire vraiment sérieuse avec leur arrière arrière grand-père

Elina ne s'intéresse - comme nous - qu'à la musique de 1827 et de 1585 (+ 16). Je lis (car je ne l'entends pas, je n'entends ici que du Janacek, du meilleur Janacek, le vieillard amoureux fou d'une jeune femme) que les fanfares du prélude figurent pour Janacek la musique de l'époque de l'empereur Rodolphe (Schütz ou Gabrieli ?). Mais quelle trace reste-t-il alors de la musique du contemporain de Pepi Prus, Ludwig van ?

Curieuse expérience d'auditeur, comprendre quelles situations illustre une musique déjà connue. On a quelques surprises. Je n'avais pas souvenir qu'à l'acte III, la révélation du secret se faisait sur une musique aussi acide (un thème de toccata entrelardé des éclats de rire d'une femme saoule). Cette scène conduit à une séquence apaisée, lyrique, par laquelle EM finit par accepter de mourir (car elle est grillée avec toutes ces manoeuvres grossières). Scène magnifique dans la mise en scène de Bastille, glissade dans une piscine froide, minérale.

8 mai 2007

J-2

Adieu gentil rosier

La canicule du printemps 2007 t'aura été fatale

7 mai 2007

Avant/ après

J'ai voté dans cet état d'esprit et j'ai regardé la soirée électorale hier soir dans celui-là. Mais qu'elle dégage, bon sang ! Cette façon de considérer à la serbe que cette rouste est la mère de toutes les victoires futures est une insulte pour tous ceux qui voulaient vraiment une victoire de la gauche cette fois-ci. Non, madame Royal, nous n'avons pas voté pour vous installer comme la figure de proue de la gauche des 30 ans à venir.

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