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zvezdoliki
14 octobre 2004

Le quatuor Ysaye dans Beethoven et Stravinski


Concert du quatuor Ysaye à l'auditorium du Louvre. Beethoven - opus 95 en fa mineur et opus 59 n°1 en fa majeur - et au milieu, Stravinski, avec un mélange curieux, le Concertino de 1920 en un mouvement, le Double Canon de 1960 puis les géniales Trois Pièces de 1914; en bis un mouvement lent de Schumann. Je trouve que Stravinski convient mieux que Beethoven à la délicatesse de jeu et au raffinement sonore des Ysaye, que je découvrais. Notamment dans la première pièce de 1914 (celle où le 1er violon est dans l'aigu de la corde de sol, comme un bouc qu'on égorge) et la dernière pièce, Cantique (qui est complètement homophonique, avec des harmonies qui rappellent le Sacre).

Dans le 1er mouvement de l'opus 59 n°1, la façon de jouer des Ysaye met bien en lumière le phénomène suivant: le thème initial, qui sonne comme un paquebot en croisière dans la plupart des versions, est en fait très profil bas (en clair, ce n'est pas le quintette à cordes en sol de Brahms); à la fois en termes de dynamique (il est joué piano 2 fois de suite) et harmonique (la tonique n'est pas énoncée, le V2 et l'alto jouent des batteries sur la-do, le violoncelle chante à partir du do alors qu'on est en fa). Il y a un long crescendo qui amène à la maison, en fa, un peu plus loin. Ce n'est qu'à la fin du mouvement, au début de la coda, que le thème apparaît fortissimo avec des fa en bourdon, en position de tonique. Mais alors il y a des accents sur les temps faibles (2 et 4)....la dernière tension à résoudre avant le nirvana. Les Ysaye ont très bien fait ressortir ça, cette progression d'un petit machin de rien du tout qui devient la base d'une grande arche.

 

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