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zvezdoliki
brahms
17 juillet 2009

Brahms Beffa Schönberg à l'hôtel Soubise

Je cède à mes penchants les plus réactionnaires en allant au concert de l'ensemble Hypnos à l'hôtel de Soubise. Au programme, le sextuor n°2 de Brahms, le quatuor de Beffa, et La nuit transfigurée de Schönberg.

Les programmateurs croient utile de présenter La nuit transfigurée comme une perle rare de Schönberg: une musicologue monte sur scène pour nous introduire dans cet univers (well well... faut pas pousser quand même); en revanche ils jugent inutile tout commentaire sur l'oeuvre de Beffa (qui est pourtant présent dans l'assistance) - il n'y a rien non plus dans le programme imprimé, qui est plus disert sur la contribution de Charpentier à l'histoire de la musique à l'hôtel de Soubise. Bon.

Pour la première fois depuis que je fréquente ces concerts Jeunes talents, le concert a lieu dans une des cours de l'hôtel Soubise - très bonne idée, et très bonne surprise acoustique (oui, curieusement, parfois, le plein air, ça marche). Les Jeunes Talents du jour sont l'ensemble Hypnos (un sextuor avec quatre très belles jeunes femmes).

Heureux d'entendre le Brahms (que je n'ai pas en disque). C'est celui avec le gigantesque premier mouvement sous tension avec sa pédale ornée (le sol-fa#-sol-fa#-sol-fa# sol de l'alto) qui stabilise le beau thème en sol qui file tout de suite dans le décor (en mib).....il ya un moment beethovénien dans le développement où la pédale prend le pouvoir (pédales brodées' pawa). Le dernier mouvement est coquinou avec son petit jeu à la Haydn (je démarre sur la ... mais en fait je vais retomber en sol).

Le quatuor de Beffa: une alternance de mouvement très brefs (genre nocturnes avec des modes de jeux différents) et des mouvements élégiaques plus nourris. Le premier de ces mouvements longs m'a paru très pauvre (figures répétitives au violon 2 et à l'alto à la tierce, ploumploums à la basse, mélodie à la Messiaen au violon 1). Le dernier mouvement m'a fait penser à de la musique répétitive ou des néoromantiques polonais (hum).... mais je dois dire que sa fin est très réussie: elle convoque le petit mouvement flûté, tandis que le violoncelle sonne le glas, avec des pizz réguliers. Le langage est souvent tonal, il y a quelques belles idées harmoniques. L'ensemble est plaisant à écouter.

La tension accumulée pendant Schoenberg s'est résolue dans un gigantesque orage, avec grêlons ovoïdes convoqués sans aucun doute par Boulez et sa clique, avec un timing raté (trop tard pour perturber le concert).

 

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5 avril 2007

Brahms/ Brahms au Musée d'Orsay...


... ce soir (et non Brahms / Fauré comme annoncé, tant pis pour moi qui salivais comme une bête à l'idée du 5+5+9+9+8).

J'ai roupillé comme un retraité pendant la sonate en sol op.78 pour violon et piano : encore unemusica practica plus amusante à jouer qu'à écouter ? En revanche, j'étais remonté comme une pendule pendant le trio opus 87 en do majeur, un chef d'oeuvre de bout en bout.

Magnifique mouvement lent: un thème hongrois (un peu populaire) et ses cinq variations. Le thème ressemble un peu au lassu des variations sur un thème de Haendel: le piano s'oppose avec des contretemps systématiques aux deux cordes, de façon si virulente qu'on ne sait plus trop où est le bas et le haut (et où sont les temps forts). La fin est d'une amertume saisissante; après une variation majeure, le thème revient en mineur, mezza voce, crépusculaire.

La fin du finale (sa coda) est l'une des plus efficaces que je connaisse chez Brahms. Le thème du finale a un petit côté lapin Duracell avec sa pulsation haletante. A 1'30'' de la fin, ça se calme, on converge vers do, on sent donc la fin, le piano devient nébuleux (dormez ! je le veux). Mais Brahms orchestre une poussée graduelle vers l'aigü, comme une pile qui se recharge, à coups de contretemps qui se prolongent, de tensions harmoniques à résoudre; évidemment, la façon dont il décharge tout cela est proprement irrésistible - et déclenche à juste titre l'enthousiasme du public. Cette coda est presque aussi belle que celle du 1er mouvement du 1er quatuor opus 51 (à 7'07"), autre grand moment d'électricité (avec son violon hystérique dans l'aigü).

(En bis un tube, extrait du trio Dumky de Dvorak. Des personnages bien typés qui ne communiquent pas entre eux, un peu comme chez Janacek, la violoniste (Isabelle Faust) avec ses croches piquées, le violoncelle lyrique, lyrique de Marc Coppey.)

(Dans la radio: les 2ième et 4ièmes mouvements du trio, suivis l'un du lassu et friss des variations Haendel, l'autre du 1er mouvement de l'opus 51)

 

18 mars 2007

Goerne à Pleyel dans Schumann et Brahms


Vendredi soir.

Goerne (saurez vous le reconnaître sur la photo ci-dessus ? un indice: il est pourvu d'une glotte): une voix de velours, souple et chaude, des grumeaux et de l'air. Pas un poil d'afféterie: c'est plus Prey que Fischer Dieskau. On ne comprend pas nécessairement tout le texte, mais on s'en fout, tant c'est la ligne qu'on écoute. J'étais un peu comme un lapin médusé dans un champ magnétique (tous poils dressés), surtout quand Goerne confie à l'auditeur des douceurs comme Wie bist du, meine Königin(pour lequel il serait sans conteste une de mes voix d'Eros). C'était bien aussi de le voir bouger car on le voit bien dessiner la ligne musicale avec tout le corps (S. n'était pas d'accord).

Au menu, que du bon.... De Schumann, des lieder sur des textes de Heine (trois lieder isolés, dont le sublime mein Wagen rollet langsam, plus le Liederkreis op.24). De Brahms, les lieder op 32 et les quatre chants sérieux op. 121. Dans les Schumann (résolutions toujours retardées, révélations contenues dans les postludes du piano, alors que la voix s'est tue), j'ai été impressionné cette fois par le dernier chant du cycle, Mit Myrthen und Rosen (l'écriture du poème puis sa réception, au futur antérieur). Dans les Brahms, le texte souvent plat de von Platen (hum) ne vaut pas Heine. Mais ça redécolle avec l'Ecclésiaste et les trois premiers Chants sérieux (le dernier du cycle reprend les Epîtres aux Corinthiens, autre monde, autre tonalité). Le sommet du cycle, c'est ce troisième chant, où la musique (deux parties, l'une en mineur, l'autre majeur; ce thème en tierces descendantes, préparé dans le lied précédent, qui est renversé dans la deuxième partie - un cryptogramme qui s'entend très nettement, je trouve) se marie génialement avec le texte (la mort amère/ douce).

J'ai mis une petite sélection dans la radio Lied: dans le désordre, Fischer Dieskau dans l'opus 32 de Brahms et l'opus 24 de Schumann; Goerne dans Belshazzar (et d'autres lieder de Schumann, plus bas dans la radio); Fassbaender dans les Chants Sérieux.

 

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