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zvezdoliki
4 octobre 2005

Chaînes conjugales, de Joseph Mankiewicz (les amours du frigo et du train)

Dans Chaînes conjugales, la cuisine modeste de l'appartement de la mère de Lora May (Linda Darnell) est située juste au bord d'une voie ferrée : chaque passage du train suscite littéralement une onde de choc dévastatrice.

Au premier passage du train le spectateur prend conscience de l'étendue du problème: la vaisselle tremble, l'égouttoir finit par glisser dans l'évier, le frigo s'ouvre, la mère de Lora May et sa soeur (une créature vacharde à la Pauline Carton), l'air impavide, clope au bec et bock de bière à la main, sont secouées de spasmes qui ne s'interrompent qu'une fois le train passé. La deuxième fois, Lora May, une jeune femme brune décidée à sortir de sa condition, a rendez-vous avec son patron, un divorcé de 45 ans qui doit passer la prendre pour dîner: prétextant un oubli, elle laisse finement son prétendant subir l'expérience existentielle d'une attente dans la cuisine; le train passe et le patron est secoué de tremblements, tout comme la mère de Lora May qui le jauge d'un air soupçonneux. Il est très embarrassé mais retrouve sa contenance quand le frigo s'ouvre; il reconnaît, divine surprise, émotion irrépressible, un frigo qui provient du supermarché dont il est le gérant.

La troisième fois, c'est la veille du Nouvel An, Lora May le passe seule puisqu'elle a éconduit son soupirant qui lui refuse le mariage; mais celui-ci revient ! Le dernier passage du train donne une ampleur inattendue au baiser de réconciliation de Lora Mae et de celui qu'il faut désormais appeler son mari.

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