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zvezdoliki
8 octobre 2005

La toile d'araignée, de Vincente Minnelli

- Une clinique psychiatrique où la seule différence entre les malades et le personnel, c'est que les malades, eux, guérissent.

- L'enjeu du film: comment remplacer les rideaux de la bibliothèque. C'est évidemment une question de vie et de mort, et la matière d'une chronique aussi complexe que Richard II ou une comédie de Lubitsch. Trois lignes s'affrontent: la ligne "bourgeoise" (Gloria Grahame, la femme du directeur médical de l'institution, une peste qui s'ennuie, corrompt le maillon faible, Charles Boyer, pour imposer son choix de tissu); la ligne "psychiatrique" (Richard Widmark et Lauren Bacall veulent donner l'occasion de s'exprimer à l'un des patients, doué d'un réel talent artistique): la ligne "économique" (Lillian Gish veut avant tout minimiser le coût de l'opération).

- Lillian Gish: un petit bout de femme monté sur des ressorts, qui a la manie de raccrocher le téléphone en pleine conversation, prête à fusiller du regard les importuns (sans fusil pour barrer la voie au Mal ici). Elle incarne avec obstination la volonté inébranlable de sauvegarder ce qui peut l'être des valeurs traditionnelles, la fidélité à l'esprit des pionniers dans un monde qui se délite. Et, puisqu'on est en Technicolor, des yeux bleus qui se noient quand il s'agit d'accepter la victoire des Modernes....(des Modernes, oui, mais pourvu qu'ils soient idéalistes).

C

PS: c'est aussi ici et  qu'il faut lire.

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