3 films ratés

* Honeymoons: deux histoires, celle d'un couple albanais et celle d'un couple serbe, cherchant à émigrer pour des raisons différentes (pour fuir la misère et la pression du clan dans un cas, pour un poste de violoncelliste d'orchestre dans l'autre). La partie albanaise est assez réussie mais j'ai trouvé la partie serbe lourdingue et niaiseuse. Et la morale de ces histoires (puisque c'est un film à morale et c'est bien ça le problème) tombe à plat quand on sait que la circulation des Serbes dans l'UE vient d'être facilitée ... (ceux qui ont un vrai problème de passeport et de circulation, ce sont bien les Kosovars, mais alors ça, les Serbes s'en soucient comme d'une guigne)

* Hadewijch: l'itinéraire d'une novice renvoyée de son couvent pour excès de mortification. Je ne vais pas détailler mais le film déraille complètement à un certain moment, avec des ellipses injustifiables qui camouflent mal l'invraisemblance totale du propos (Dumont dit dans des interviews que tout le monde sait ce qui se passe au Moyen Orient, je ne suis pas sûr de savoir que qu'il faut savoir; je ne suis même pas certain d'avoir compris si la fin est un flashback ou pas!)  Et puis moi qui ai bien peu de foi, j'ai du mal à croire qu'une novice, étudiante en théologie puisse se retrouver dans cette solitude et cette confusion totale des sentiments (elle se prend pour le puddle du Christ). La fin (dans un jardin clos) est magnifique et j'aime bien aussi la façon dont Dumont filme Aubervilliers comme les hauteurs de Paris.

* Canine: l'histoire d'une famille grecque enfermée par un pater familias dans une villa. L'aspect le plus plaisant du film est l'ensemble des règles absurdes régissant la clôture (qui rappelle une certaine histoire de logothètes). Tout ça m'a laissé quand même terriblement froid.

Comments

[zvezdo]

Ah... Hadewijch, c'est bien le "meilleur film 2009 pour s'engueuler", comme dit Joachim.

http://365joursouvrables.blogspot.com/2009/12/on-finit-le-match.html

Merci pour le lien sur ta note; acceptons que la jeune femme soit un spectre à la fin du film, qui effectivement est remarquable, comme son début. Cela n'enlève rien aux faiblesses de tout ce centre parisien du film, depuis l'expulsion du couvent jusqu'au retour. Je n'ai pas recensé tout ce qui m'a exaspéré, mais le rayon de soleil (durant la visite au couvent avec le jeune théologien musulman) ou l'épiphanie sonore (pendant le voyage au Liban) m'ont simplement paru toc, faux. Je pense que Dumont est très, très, très loin de son sujet...

[P/Z]

Nous ne sommes bien entendu en complet désaccord sur Hadewijch qui est pour moi l'un des meilleurs films de l'année.
Ce qui fait la beauté de la séquence finale (le dernier plan est sublime), c'est que justement son statut est ambigu : elle apparait vraiment comme un spectre d'où paradoxalement la force charnelle du fameux dernier plan.
Film magnifique.
http://ruinescirculaires.free.fr/index.php?2009/12/04/528-la-pesanteur-et-la-grace#co