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zvezdoliki
21 janvier 2010

A la mémoire de Camille Maurane

Je suis triste d'apprendre la mort de Camille Maurane, le grand baryton français, à l'âge de 99 ans (c'était une jeunesse à côté de Hugues Cuénod). Pour moi il restera l'incarnation parfaite de la voix du beau-jeune-homme, en français...

C'était d'abord et surtout le plus grand Pelléas que je connaisse et ça n'est pas rien; c'est en l'écoutant que je suis tombé amoureux de cette musique, de cette partition. Je préfère toutes les versions avec Maurane à la version Désormière de référence, même si la distribution de cette dernière est plus homogène. Maurane est Pelléas: ce qu'il chante est direct, compréhensible, lumineux (à l'exact opposé des zones d'ombre de cette embrouilleuse de Mélisande), sans affectation d'ailleurs. Il désamorce toutes les critiques - que je n'ai jamais comprises- sur le livret de Maeterlinck.....


(un petit bout de la scène 2 de l'acte IV)


(et un autre petit bout de la scène 1 de l'acte II)

C'était aussi un grand chanteur de mélodie française, et en particulier un des grands interprètes de Fauré. C'était mon meilleur choix dans Adieu, loin devant Stutzmann et Kruysen. Je vous propose ici de l'entendre dans la Bonne Chanson opus 61 (Verlaine), dans le n°3, La lune blanche:


et dans les Berceaux 


qui mettent en valeur, davantage que dans Pelléas, ses délicates qualités lyriques (élégiaques (?)).

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Commentaires
P
Pour moi, l'affaire est entendue depuis longtemps. En matière de mélodie française, il y a Camille Maurane et les autres (n'en déplaise au critique musical du "Monde"). De même pour le rôle de Pelléas.
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Z
oui, c'est déprimant de ne même pas lire un papier dans le Monde et de ne voir qu'un hommage tiède sur France Musique.... On y reviendra, soyez-en sûr!
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B
Camille Maurane... La plus belle voix de la mélodie française s'est éteinte. Elle brillera à jamais dans le coeur de ceux qui ont un jour entendu, écouté, découvert subjugués L'Invitation au voyage, L'Horizon chimérique, La Belle chanson et tant d'autres trésors de finesse et de nuance, parmi les plus belles pages de l'histoire de la musique, servis avec suprême élégance et juste délicatesse par Camille Maurane, notamment dans ses enregistrements avec Lili Bienvenu. De tels instants comptent parmi les miracles de la musique, la rencontre d'un auteur et d'un interprète. Aussi quelle déception que France Musique ne consacre que quelques évocations dans son magazine matinal à cette disparition. Il me reste le souvenir déjà lointain mais impérissable de ces leçons de maître retransmises (dans les années 1980?) dans Le Matin des musiciens. Au risque de paraître excessif, je n'ai pas assez de superlatifs pour qualifier un tel art du chant. Pour moi il est à jamais inégalable. Adieu Camille, que ta voix si claire, si chaude résonne pour l'éternité. Et merci!<br /> (Merci aussi pour cette belle évocation musicale et textuelle dans ce blog que je découvre)
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T
Il venait de cette école du chant qui met(tait) la diction en première ligne. Maintenant c'est du bruit du bruit du bruit, les mots on s'en fout. On en reviendra forcément.<br /> Je suis triste aussi.
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