A la mémoire de Camille Maurane
Je suis triste d'apprendre la mort de Camille Maurane, le grand baryton français, à l'âge de 99 ans (c'était une jeunesse à côté de Hugues Cuénod). Pour moi il restera l'incarnation parfaite de la voix du beau-jeune-homme, en français...
C'était d'abord et surtout le plus grand Pelléas que je connaisse et ça n'est pas rien; c'est en l'écoutant que je suis tombé amoureux de cette musique, de cette partition. Je préfère toutes les versions avec Maurane à la version Désormière de référence, même si la distribution de cette dernière est plus homogène. Maurane est Pelléas: ce qu'il chante est direct, compréhensible, lumineux (à l'exact opposé des zones d'ombre de cette embrouilleuse de Mélisande), sans affectation d'ailleurs. Il désamorce toutes les critiques - que je n'ai jamais comprises- sur le livret de Maeterlinck.....
(un petit bout de la scène 2 de l'acte IV)
(et un autre petit bout de la scène 1 de l'acte II)
C'était aussi un grand chanteur de mélodie française, et en particulier un des grands interprètes de Fauré. C'était mon meilleur choix dans Adieu, loin devant Stutzmann et Kruysen. Je vous propose ici de l'entendre dans la Bonne Chanson opus 61 (Verlaine), dans le n°3, La lune blanche:
et dans les Berceaux
qui mettent en valeur, davantage que dans Pelléas, ses délicates qualités lyriques (élégiaques (?)).