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zvezdoliki
26 mars 2012

Brèves

* Fourest vs Martel (son "je n'ai pas forcément voté pour elle" est d'anthologie). V me dit: "Ce qu'on reproche à l'Islam, c'est d'être la seule religion vivante en France". Mais ce que c'est pénible, les religions vivantes. 

* Camus admire l'intelligence de l'héritière (voir aussi, ici et ici). Avoir ramé aussi longtemps pour expliquer que non, cette polémique était lamentable car on n'avait pas lu qu'il avait écrit et se faire donner tort maintenant, ça m'énerve vraiment. Espérons qu'il ira psalmodier le programme de l'héritière à ses meetings, avec un peu de chance ça en fera fuir plus d'un.

* Musique de chambre: un concert très court après un concert très long. Lors du concert très court (placé au troisième rang d'un Garnier aux trois quarts vides), je me suis pris le quintette à deux violoncelles de Schubert en pleine face et je suis bien obligé de réviser mes préjugés habituels antimystiques contre cette oeuvre. Lors d'un petit laïus introductif, Pierrakos a insisté sur l'identité cachée entre les deux parties contrastantes de l'adagio, mais le même truc fonctionne aussi dans le début du 1er mouvement. Le scherzo est d'une joie proprement cosmique. En introduction au concert, un sextuor avec voix de Zemlinsky sur un poème de Dehmel (Die Magd), pâle ersatz du Schönberg qui était programmé initialement et pour lequel j'étais venu.

* au cinéma, 38 témoins et Les adieux à la reine.

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25 mars 2012

A l'affiche aujourd'hui

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(hou, mais c'est que j'ai une tarte aux pommes à finir, moi)

16 mars 2012

Don Giovanni à la Bastille

Une série d’éblouissements

1-   L'air de Donna Elvira (Mi tradi, avec arabesques de clarinette) chanté par Véronique Gens. Un timbre merveilleux et une puissance qui m’a soufflé.

2-  Le Don Giovanni de Peter Mattei, grand seigneur, une présence et une voix idéale alliant la puissance à la souplesse (les scènes de séduction avec Zerline: mazette...). Un Don Giovanni qui, presque plus que par un viol et meurtre un peu irréels, nous choque ici par ses atteintes répétées au code du travail : il envoie au casse-pipe sans vergogne son employé Leporello (les surtitres parlent de patron et d’employé) et commet abus de pouvoir sur abus de pouvoir envers Masetto. Dès la fin du premier acte, il est déjà mort dramatiquement, la couenne plus que grillée; il erre comme un zombie au deuxième acte, où son double Leporello subit une réplique de la mise à mort symbolique du premier acte. Et  la rencontre avec le Commandeur est une entrevue entre deux morts-vivants; c’est presque trop d’honneur que d'offrir à un tel voyou une mort en ré mineur avec trombones.

3-  Les couleurs parfois inattendues des tonalités : le do majeur bourrelé d’inquiétude de Masetto; le ré majeur de la vengeance qui répond au ré mineur de la transgression ; le mi bémol majeur sublime, à clarinettes, du trio des masques ; le fa majeur de l’intrigue théâtrale (Masetto et les paysans) ; le sol majeur de la confiance enfin trouvée (magnifique Don Ottavio, Bernhardt Richter) ; l’instabilité tonale dans le finale du premier acte.

4-  Le mélange des genres : les grands airs d’opéra seria avec introductions pointées, roucoulades puis coda frétillante; les grands ensembles (le sextuor fou du deuxième acte avec ses cadences rompues) ; mais aussi les collages de musique, la musique sur la scène (avec commentaires du spectateur et commanditaire), la fluidité de l’action où un mot fait tourner l’atmosphère, bref le flux ininterrompu des idées musicales de Mozart….

13 mars 2012

Vu

  • Oslo 31 août. Un film magnifique, étonnamment tonique pour le récit des 24 dernières heures d'un jeune homme. Que de séquences marquantes: un entretien d'embauche avec un éditeur torpillé en quelques mots; la confession d'un ami proche qui s'enlise dans la vie de famille; un petit matin au bord d'une piscine; un dernier morceau de Bach Haendel au piano. Et Oslo comme terrain d'un jeu de go.
oslo-august-31st-movie-image-1
  • Albert Nobbs: Glenn Close en vieux serveur qui cache son jeu. L'émotion qui naît de voir la souris pousser le caillou qui bouche le tunnel vers la sortie....
  • La taupe: pas tout suivi, mais je serais capable de raconter la fin à qui veut.
7 mars 2012

Stravinsky (Noces et Oedipus Rex) au TCE

  • Noces. J'avais une envie furieuse de voir Noces après le documentaire de l'autre jour, et je n'ai pas été déçu, même si c'était loin d'être parfait. Pris très vite par Gergiev (on est souvent près de la sortie de route), avec des percussions qui couvrent tout (au fond ça ne me dérange pas, on entend mieux que d'habitude les peaux, le métal). Un peu déçu de voir que quatre voix solistes se partagent les rôles, qui ne sont pas individualisés (incidemment, la basse fait semblant d'ignorer ce qu'est une voix de fausset). On ne le croirait pas en écoutant le disque, mais les résonances de la fin, crotales et cloches, font toujours un effet physique étrange sur la salle: tout le monde se demande s'il n'y a pas une attaque magnétique en cours. La première toux, qui interrompt sans excès de pudeur la dernière résonance, ramène sur terre le public.
  • Oedipus Rex. Evidemment, après le génie de Noces, c'est la déprime assurée (Oedipus Rex est une oeuvre qu'il faut programmer après une partie d'airs de Massenet et Verdi, et qui semblerait bien alors (ou pas, d'ailleurs)). Tout pue le second degré (l'air à tiroirs de Jocaste.....) Stravinsky trouve même le moyen de s'épuiser dans l'assez belle fin à oscillations (sur un ostinato de triolets aux violoncelles, comme au début), qui est dépourvue de la moindre ambiguïté. Les chanteurs sont meilleurs que dans la première partie et Depardieu, l'idole des banquiers kazakh, est très bien. 
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6 mars 2012

Didon et Enée à l'Opéra Comique

Vu Didon pour sa deuxième mort de la soirée (quelle jeunesse! quelle santé !). La mort en trois passacailles: l'une au début de l'opéra; l'autre pendant la scène à la campagne (Here Actaeon met his fate, Pursued by his own hounds, And after mortal wounds, Discover'd, discover'd too late., tout un programme; je ne suis pas près d'oublier cet arbre et cette scène de repos à la campagne), et la dernière, la plus belle, la plus dolente, à la fin de l'opéra. Cette production de Deborah Warner est tout simplement idéale. Le grand souffle de la tragédie et de la bouffonnerie mêlées.

(Tiens, plus d'accord avec Aligateau qu'avec Laurent, sur ce coup-là)

2 mars 2012

Gershwin à Pleyel

La suite Catfish Row (de Porgy and Bess); Rhapsody in Blue puis le concerto en fa et une floppée d'improvisations de l'indébranchable Stefano Bollani en bis. Un grand merci à Laurent, j'avais oublié à quel point le concerto en fa est un chef d'oeuvre. 

1 mars 2012

Pelléas à Bastille

Reprise de la production Bob Wilson (que je crois avoir vue à Garnier, donc en 1997)

Magnifique première apparition de Mélisande, mi-proue de navire, mi allégorie de la Musique. Tsagallova est l'une des meilleures Mélisande dont je me souviens: un timbre un peu corsé, une belle diction avec une pointe d'accent, un sourire énigmatique. Wilson lui réserve des torsions et des gestes dignes des figures de vases de l'école de Nancy. Degout est très bien, évidemment, mais c'est un timbre trop riche et trop grave pour être un Pelléas complètement idéal.

Beaucoup de bonnes idées dans la mise en scène. A l'acte IV: Golaud traversant la scène au fond, menace souterraine. Très réussi aussi, le jeu sur l'espace qui se réduit brutalement scène 2 de l'acte II; ou qui réapparaît acte III scène 2. Un des ressorts de cette mise en scène est sa croyance dans l'invisible (les cheveux dans la scène de la tour, l'enfant dans le dernier acte), mais c'est un jeu dangereux (au fond on aime bien aussi que la mise en scène montre quelque chose). J'ai été aussi un peu gêné par les partis-pris de rupture dans certaines scènes: tout d'un coup, un geste brutal, une lumière plus électrique, sans que cela corresponde systématiquement à une vraie rupture dans le discours musical (qui, lui, est souvent plus fluide, plus en demi-teinte). Et puis je me suis dit pendant une bonne partie de l'opéra qu'il y avait aussi de la trivialité dans Pelléas: des enfants qui vont à la plage à midi, un vieil homme qui raconte n'importe quoi, un petit garçon très excité, des gens riches qui détestent voir des gens pauvres mourir près de chez eux. Bref, autre chose que des pharaons et des ciels bleu électrique 

(Il y a pire qu'une mise en scène de Wilson: une mise en scène de Wilson mal réglée. Le soir de la première, les ombres des servantes dans la dernière scène étaient dignes d'un concours d'ombres chinoises de canards en grande section de maternelle)

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