Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
zvezdoliki
9 novembre 2007

quelques clichés de Moscou

un bouchon derrière Saint Basile, c'est quand même tellement mieux

Такеши Китано emballe le Kremlin

En plein Zamoskvorietchié (le seul quartier que j'ai un peu arpenté (cette fois-ci je ne suis quasiment pas allé sur l'autre rive de la Moskowa)). Ici c'est Saint-Clément-Pape-de-Rome (et je suis furieuxd'avoir raté l'église de la Résurrection-des-Tonneliers)

Qui osera dire que les Russes n'aiment pas les bonbons anglais (quelle élégante crinière)

De la fumée et du gratte ciel stalinien

Publicité
9 juillet 2004

De passage à Paris


Coucou ! c'est moi !!!

Je vous infligerai plus tard le détail des notes que j'ai prises pendant le tour du Mont Blanc: ce sera du différé, mais c'est une bonne matière bloguesque et ce sera beau comme une matrice 28X8 (le nombre de personnes rencontrées, la température, la pression, le dénivelé, l'hygrométrie, le nombre de marmottes, l'hygiène des gîtes.....le tout croisé par le nombre de jours passés).

La deuxième semaine, malgré l'aide de L et T, ce fut une lutte acharnée et infructueuse contre les mouches, dans une maison sympathique mais crade. Et aussi contre un essaim de guêpes. Au vu du temps, qui a viré au moche fixe mardi, nous avons vite révisé à la baisse nos ambitions sportives et filé comme des souris dans un tunnel à Turin (un de mes vieux rêves enfin réalisés) où nous avons vu entre autres ça

(l'église San Lorenzo) qui m'a plongé dans un état d'excitation peu partagé par mes trois compères ("pfff ske c'est chargé".... gnia gnia tu parles Charles: une idée comme ça d'église, beau comme du Borromini ou du dessin industriel, c'est le coup de foudre point barre).

T m'a raconté ce qui s'était passé sur un blog que j'aime pendant la semaine du TMB; nous en sommes venus tout naturellement à l'anecdote suivante qui m'a fait mourir de rire: *** nous a raconté que quand il était gamin, il vendait des calendriers des scouts d'Europe, et que pour mieux vendre ses calendriers, il expliquait aux gens qu'il fallait se méfier des contrefaçons; et qu'ainsi, les scouts de France, ça ne valait rien, parce qu'ils utilisaient le butagaz. Le butagaz !!!! Les traîtres.

Voilà, à plus. Je file à Berlin. Pas de Baltique s'il fait ce temps de ch... Grosses bises blogospaciales.

 

2 août 2005

Jacob et l'ange

Je suis encore en train de ruminer ce beau texte de Guillaume Barry sur le combat de Jacob avec l'ange-soldat.

Le passage du chapitre 32 de la Genèse qu'il commente commence par ces versets énigmatiques:

Et Jacob resta seul. Un homme se roula avec lui dans la poussière jusqu'au lever de l'aurore.

Il vit qu'il ne pouvait l'emporter sur lui, il heurta Jacob à la courbe du fémur qui se déboîta alors qu'il roulait avec lui dans la poussière.

– Il lui dit: "Laisse-moi partir, l'aurore s'est levée." (...)

Guillaume Barry explique que dans ce corps-à-corps mystérieux avec l'ange, Dieu laisse Jacob prendre le dessus, un Jacob qui répugne au combat physique.

Un peu comme le représente Rembrandt, avec une grande douceur:

jacob

à mille lieues du Delacroix de Saint-Sulpice....

Incidemment, j'ai découvert que Angels in America cite cette scène, aussi....

8 octobre 2005

La toile d'araignée, de Vincente Minnelli

- Une clinique psychiatrique où la seule différence entre les malades et le personnel, c'est que les malades, eux, guérissent.

- L'enjeu du film: comment remplacer les rideaux de la bibliothèque. C'est évidemment une question de vie et de mort, et la matière d'une chronique aussi complexe que Richard II ou une comédie de Lubitsch. Trois lignes s'affrontent: la ligne "bourgeoise" (Gloria Grahame, la femme du directeur médical de l'institution, une peste qui s'ennuie, corrompt le maillon faible, Charles Boyer, pour imposer son choix de tissu); la ligne "psychiatrique" (Richard Widmark et Lauren Bacall veulent donner l'occasion de s'exprimer à l'un des patients, doué d'un réel talent artistique): la ligne "économique" (Lillian Gish veut avant tout minimiser le coût de l'opération).

- Lillian Gish: un petit bout de femme monté sur des ressorts, qui a la manie de raccrocher le téléphone en pleine conversation, prête à fusiller du regard les importuns (sans fusil pour barrer la voie au Mal ici). Elle incarne avec obstination la volonté inébranlable de sauvegarder ce qui peut l'être des valeurs traditionnelles, la fidélité à l'esprit des pionniers dans un monde qui se délite. Et, puisqu'on est en Technicolor, des yeux bleus qui se noient quand il s'agit d'accepter la victoire des Modernes....(des Modernes, oui, mais pourvu qu'ils soient idéalistes).

C

PS: c'est aussi ici et  qu'il faut lire.

29 septembre 2006

Jardins d'automne, d'Otar Iosseliani

Vu Jardins d'automne, le dernier film d'Otar Iosseliani. On dira que c'est celui où un ministre chassé du pouvoir se fait réconforter par sa vieille mère (Michel Piccoli) qui lui fait faire le poirier pour le calmer. La maman du successeur (qui a une tête de syndicaliste agricole), elle, ne rentre pas dans les robes de la maîtresse chic du ministre déchu. C'est comme toujours totalement dénué de psychologie (une qualité qu'on finit par trouver de plus en plus cruciale); et peut-être un peu plus utopique (et régressif) que d'habitude. Et aussi plus parlant : il y a dans les dialogues des phrases entières que l'on comprend, c'est étonnant. On se voit bien vivre dans un film d'Osseliani (même si on est petit joueur côté descente et si on n'est pas exactement un homme à femmes). On sort du film en se disant qu'on va s'efforcer dare-dare de faire pétiller sa vie, de la rendre plus iosselianienne.

Add: Et que je sois pendu pour philippedelermisme béat....

Publicité
24 mars 2009

Andrei Roublev, de Tarkovsky

Enfin vu Andrei Roublev (je crois que j'étais mûr depuis ceci). Le film est très riche, un peu touffu, et il est bouleversant dans sa deuxième moitié. C'est l'histoire du grand peintre russe, en quelques tableaux situés de 1400 à 1423. Le film débute sur la vision d'un moine qui se prend pour Icare et finit par échouer après un court vol, dans un marécage où s'ébroue un cheval.

La première moitié met en scène Roublev avec ses compagnons, son faux-frère Kirill et le peintre de la génération précédente, Théophane le Grand (qui est à Roublev ce que le Nouveau testament est à l'Ancien). C'est l'humanisation de Roublev (touché, par exemple, par la répression d'une fête de l'amour païenne) qui l'inhibe dans la réalisation d'un Jugement Dernier dont il conteste la dureté du message pour ses contemporains.

 

Le Jugement Dernier le rattrape dans la réalité avec une grande scène épique, le sac par les Tatars, guidés par un prince russe, du kremlin de Vladimir et la violation de sa cathédrale. Roublev renonce alors à la peinture pour plusieurs années de silence et d’absence; il n'y revient qu'après un événement bouleversant, la fabrication presque miraculeuse par un très jeune maître d’œuvre d’une gigantesque cloche, dont on se demande si elle va sonner... C’est la mise en orbite de cette cloche qui remettra en mouvement Roublev. Le film se clôt sur une séquence en couleur avec les très rares oeuvres du dernier Roublev et l'image pacifiée d’un troupeau de chevaux paissant sous la pluie.

lire aussi ici

17 février 2009

Ricky, de François Ozon

L'histoire d'un bébé volant. Un diptyque: la cuisse, puis l'aile. La petite soeur au regard de méchante fée. Le survol de l'Auchan du coin.

- Le père a des signes particuliers ? - Non... ah oui, il est vraiment très poilu.

Le premier film d'Ozon depuis ses courts métrages que j'aime sans la moindre réserve.

30 septembre 2008

Il était un père, de Ozu

Un veuf et son fils. Le père quitte l'enseignement après le décès accidentel d'un élève sous sa responsabilité; après ce drame, son fils est placé à l'internat; le père et le fils ne se revoient plus alors qu'épisodiquement. Un portrait magnifique de relation père-fils, entre intimité et contrainte. Le torrent dans lequel pêchent père et fils, imprimant le même mouvement, parfois interrompu, à lacanne à pêche. La dureté des adieux, sans cesse renouvelés. L'intimité du bain. Le sourire du père. Pour mon premier Ozu, je crois que c'est un bon début.

1 septembre 2007

Les Cavaliers, de John Ford

En pleine guerre de Sécession, un raid en territoire confédéré, de La Grange à Baton Rouge via Newton Station (le lieu de l'Apocalypse), à cheval. Boucherie puis charcuterie: ce sont les domaines respectifs de Section Head (John Wayne, colonel) et du Crooker (William Holder, chirurgien). Une guerre à l'ancienne, atroce mais jolie aussi, avec ses drapeaux qui claquent au vent (yankee ou confédérés) et ses cavaliers en procession. On retrouve dans Les cavaliers toutes ces trognes invraisemblables qui font le prix du cinéma de Ford: pochetrons, gamins de l'Académie ayant envie de jouer à la guéguerre, éclopés, malfrats tirant parti du désordre ambiant - tous participant du grand corps malade de la Nation américaine, sur l'une ou l'autre des rives du fleuve.

21 août 2007

Les plaisirs de la chair, d'Oshima

Eblouissement. (J'avais des attentes neutres, un souvenir épouvantable des Contes cruels de la jeunesse et un souvenir magique de Furyo). Une fête de l'intelligence, une manière de conte brechtien. Un homme se retrouve contraint à dépenser 30 millions de yens en un an au terme duquel il sait qu'il va mourir. Il va vivre avec quatre femmes, qu'il achète chacune au tarif d'un million de yen par mois (il y a des faux frais mais il claquera bien tout au terme). Numéro 1 (Hitomi) ne songe qu'à consommer et se parfumer, mais se rachètera à son yakuza en sacrifiant un auriculaire; numéro 2 (Shizuko), une mère de famille douce a un mari pleurnichard et maître chanteur; numéro 3 (Keiko) est une femme médecin qui se refuse, dans une séquence fort médicale, avec deux fièvres de cheval et la transmission d'une pilule bleue; numéro 4 (Mari) est une prostituée insatiable et simplette, tenue de près par un maquereau intuitif. Je ne dis rien de la fin, c'est un feu d'artifice d'ironie.... Il n'y a pas une séquence faible; j'ai un faible pour un enchaînement muet avec la numéro 2, dont on voit la tête en bas à gauche du cadre, puis les pieds, une épingle qui tombe.... J'ai une furieuse envie de voir tout Oshima !!!!!

 

17 juillet 2007

Syndromes and a Century, de Apichatpong Weerasethakul

Enfin vu Syndromes and a Century, (non EB, pas d'inquiétude vous n'aurez pas à me rembourser le billet !)

Deux parties, deux époques mais dans deux hôpitaux différents, l'un à la campagne, l'autre à la ville.Amarcord suivi de Playtime. Le retour des mêmes thèmes (l'entretien d'embauche, le moine obsédé par les poulets, le dentiste et le moine, l'assistant amoureux), incarnation puis réincarnation, mais pas exposition/ réexposition, ce n'est pas une forme sonate, la réexposition n'amène aucune résolution des tensions, bien au contraire. L'activation des chakras par une mamie qui cache son whisky dans une prothèse, ça ne marche plus et personne n'y croit, pas en tout cas ce jeune homme qui s'entraîne compulsivement au squash. Il n'est plus question d'une rivière pour apaiser des jambes malades mais d'une cité high tech à investir en bord de mer. Cette deuxième partie échappe au désespoir en finissant sur une belle séance d'aérobic collectif.... La première partie est plus centrée sur le personnage de la femme docteur, elle est plus joyeuse et plus humaine. J'ai un faible pour cette scène où le dentiste prend en otage son moine DJ de client en lui infligeant de la variété thaï de son cru pendant qu'il a la bouche ouverte.... Moins abscons que Tropical Malady et aussi sensible que Blissfully yours....

8 juillet 2007

The Bubble, de Eytan Fox

Roméo et Julot, version israélo palestinienne, dans la bulle de Tel Aviv, une bulle qui va bientôt éclater. Le genre de film mal foutu mais que je ne raterais pour rien au monde. Parfois cousu de fil blanc (il est assez vite clair que ce bien nommé Jihad à fine moustache et aux yeus de braise n'est pas sympathique).... des séquences de sitcom parfois nunuches (décidément, cette histoire d'amour entre un chinois et un indien était autrement plus forte) mais aussi des séquences réussies et prenantes, comme celles aux barrages ou dans les territoires, cette scène où la cousine attend le mariage arrangé comme une promesse d'émancipation, le passeport pour Londres et un vrai avenir. Comme Yossi & Jagger, le film doit beaucoup à d'excellents acteurs...

30 juin 2007

I don't want to sleep alone, de Tsai Ming Liang

- Dormir avec un mauvais matelas vous gâche la nuit et le tempérament.

- Lee Kang Sheng en respiration artificielle est-il l'avenir de Lee Kang Sheng en SDF chinois perdu à Kuala Lumpur ? je me perds avec ces rubans de Moebius à la Haydn.

- On commence par la Flûte enchantée et on enchaîne avec une chanson malaise où il est question d'oiseaux tout cuits et d'un roi.

- Salauds d'Indonésiens; en brûlant leurs forêts ils nous forcent à mettre un masque à gaz pendant l'amour.

- Comment ranimer l'aimé ? en le lavant et en le bichonnant.

- Un Tsai Ming Liang polyglotte, doux, cruel et flottant qui me laisse inexplicablement euphorique.

5 janvier 2005

Il faut toujours se méfier de ses collègues:

....tiens, le petit à moustache, là, il n'a l'air de rien, mais il vaut mieux le garder à l'oeil....à moins que l'autre ne soit pire...

Toujours dans Carne tremula, de Almodovar, revu avec un plaisir sans mélange à la télé, lundi, le mot de la fin de c'est:

"Allez, on va tous faire le phoque. Hou ! Hou ! Hou !"

Je précise, ça se passe dans un taxi qui est bloqué dans un bouchon en direction de la maternité, pas dans une classe de dernière année de maternelle.

8 juillet 2006

Faut pas s'en faire, de Harold Lloyd

Vu Why worry?, de Harold Lloyd. Roboratif et gentiment nonsensical.

Adoré 1) la scène où Lloyd déboule dans la rue et ne rencontre qu'une série de macchabées et de paysans groggy, mais sans s'en rendre compte; 2) la scène - dantesque - d'extraction d'une dent sur un géant stupide; 3) les nombreuses et (é)tonnantes utilisations d'un canon un peu ancien....

14 juillet 2006

Speedy, de Harold Lloyd

Vu En vitesse, avec Harold Lloyd.

  • Celui où j'étais rigoureusement seul dans la salle
  • Celui ou un homard sème la zizanie à Coney Island
  • Celui où on bouge tout le temps avec Speedy
  • Celui où on évite toutes sortes de véhicules à l'intérieur d'un taxi déglingué puis d'un tramway à cheval
  • Celui où éclate une guerre digne de celle de Notting Hill

22 juillet 2006

La raison du plus faible, de Lucas Belvaux

Un film oscillant entre bouffonnerie et tragique, finissant en cinémascope avec Liège comme on ne l'a jamais vue chez les Dardenne. Un film sec et précis, plus que noir, sans espoir sur ce qui reste de l'"aristocratie de la classe ouvrière". Trois grands moments: 1) Le refus de Natache Régnier de rendre le scooter - et le refus symétrique d'Eric Caravaca d'accepter qu'elle garde le scooter, un choc frontal, sans issue; 2) La scène où Belvaux conditionne Semal (yeux fermés, j'ai dit); 3) le finale, lyrique, pas avare de biftons et d'hélicos. La critique a été rapide à descendre le film, moi j'ai beaucoup aimé, rien à voir avec le ratage du dernier Guédiguian. A ce propos, il y a un critère qui ne trompe jamais c'est la musique, celle de Riccardo del Fra est impeccable, à l'image du film, sans graisse, entre sous-sol et éther (contrebasse et violons dans deux tonalités incompatibles, avec un zeste de piano préparé).

26 juin 2009

Fais moi plaisir, d'Emmanuel Mouret

Les pouvoirs étonnants d'une lettre à une inconnue. Le film commence comme du Lubitsch (ballet de doigts de pieds, service express) et continue comme du Blake Edwards (grande party). Beaucoup de scènes très potaches et drôles (l'ascenseur qui refuse d'obéir, les toilettes art contemporain + Mozart). Une séquence un peu ratée (avec les 5 demoiselles). Belle utilisation des musiques cloisonnées dans chaque espace. C'est pour moi le film de Mouret le plus réussi, le plus drôle et celui qui va le plus loin dans le registre du conte et du songe (à la After hours)

28 mai 2006

Ronde de nuit, d'Edgardo Cozarinsky

Et quand il eut passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre....

Vu Ronde de nuit au Brady (hihi). Une nuit d'un tapin, Victor, à Buenos Aires. Une nuit de plus en plus menaçante, d'où surgissent les fantômes du passé. Le film oscille entre l'euphorie (quand Victor est debout avec d'autres sur un camion, sous les illuminations) et la terreur (la mort est prête à surgir de partout - par exemple des moments de tendre intimité ; ainsi, le retour de la femme aimée devient le pire des cauchemars, juste avant l'aube). Deux anges gardiens veillent sur Victor : un commissaire amoureux et une marchande dans la rue, sortie tout droit d'un film muet, qui arrose ses fleurs au pistolet (sur une bande-son de sirènes). Après la nuit, la joie sans tache du matin: Victor expédie deux petites vieilles rigolardes au cimetière de la Chacarita (en autobus), puis se fait un petit foot avec les gamins du coin (et une pelota d'ordures).

C'est aussi un portrait sensible de Buenos Aires, sur fond de tango. Un très bon film, vivant et savoureux.

25 mai 2006

Mildred Pierce, de Michael Curtiz

C

L'amour monstre d'une mère pour sa fille ; l'ascension et la chute, à la César Birotteau, d'une chaîne de restaurants. On l'aura compris, Mildred Pierce est l'Ancien Testament, la matrice de Volver (enfin vu ce soir).

Le visage de Joan Crawford, comme celui d'une star du muet : l'écran sensible sur lequel s'écrivent toutes les émotions possibles. Tous les autres personnages, aux rôles distribués dès le début, sont bien pâles ou veules à côté d'elle.

31 mars 2009

Un chat, un chat, de Sophie Fillières


Vu avec le chat, ce qu’il faut bien appeler Un chat, un chat. L’histoire d’une jeune femme écrivain en panne d’inspiration filée par une jeune fille un peu fêlée. C'est à éviter si on n'aime pas les blagues lacaniennes à deux balles et si on ne supporte pas le charme subtil des khâgneuses-à-côté-de-leurs-pompes. Lors d'une crise de somnambulisme, Chiara Mastroianni fait un gâteau sans s'en rendre en compte, en saccageant le frigo et les oeufs de sa mère - ça m'a fait pleurer de rire (je préfère ne pas creuser). Allez soyons fou, vivons dangereusement, après tout je ne serai pas tout seul à me faire lyncher, écrivons-le: il m'a plu, ce film.

(A la sortie, nous avons vu un spectateur en état de choc, un peu sur le mode du spectateur d'opéra livide après la dernière production Mortier....: "Mais tu te rends compte! A ce point RIEN dans un film!", avec bobonne en train de préparer la seringue: "Allons, allons... calme-toi, Philippe".) Je vous aurai prévenus: il est dangereux, ce film.

 

25 mars 2009

La fille du RER, d'André Téchiné

Un film de Téchiné réalisé à partir de l’histoire de Marie-Léonie L, en 2004. Le problème est que le spectateur se souvient parfaitement de ce qui s’est passé – et l’aspect le plus intéressant de l’affaire Marie-Léonie était sans doute l’emballement médiatique qui a suivi (escamoté ici), plutôt que la mythomanie de l'héroïne (qui était moins lourde que celle d’un Romand, par exemple). Du coup, le film se concentre sur l'avant et l'après du mensonge, avec l’histoire amoureuse de Jeanne (la Marie-Léonie du film) et sa relation complexe avec une famille de grands bourgeois juifs. Autant l'histoire amoureuse (avec Duvauchelle) est plutôt du bon Téchiné (bien qu’un peu convenu; mais j'aime entendre Duvauchelle dire de Dequenne qu'il n'avait jamais rencontré "une fille aussi soumise"), autant j’ai trouvé l’histoire de la famille juive franchement mauvaise… (Ronit Elkabetz en caricature d’elle-même, le personnage de Demy sans aucune consistance, des dialogues sursignifiants). J’aurais bien aimé aimer, mais c'est raté.

26 janvier 2009

Les trois singes, de Nuri Bilge Ceylan

Comment un chauffeur ayant accepté de se faire emprisonner par son patron finit par voir sa famille détruite.... Tout le centre du film - la longue scène de la découverte par le fils de la liaison de la mère - est incroyable de suspense et éclaire d'un jour nouveau tout ce que l'on a vu auparavant (les trajets vers la gare, les malaises du fils), sans imposer un sens. On ne peut pas en dire autant de la fin, que j'ai trouvée plus... pataude et lourdement théorique....

28 janvier 2007

Les climats, Nuri Bilge Ceylan

Vu les Climats, de Nuri Bilge Ceylan (avec des points sur les i).

Un film magnifique. L'histoire d'un homme mûr (un parfait connard écrit-on à Libé, un jugement de valeur pour le moins inadéquat), d'une jeune femme au regard d'orage dont les pleurs sont difficiles à contenir, d'une femme avec des souliers pointus, plus vulgaire, dont le rire est tout aussi difficile à contenir.

Cela commence très fort à la plage. Elle dégouline de sueur, une vraie scène d'horreur (cf photo); elle rêve qu'il va l'enfouir sous le sable; alors qu'elle se baigne, lui répète comme un adolescent les mots de la rupture; bang, elle est déjà là dans le cadre, la rupture a déjà eu lieu.

Là n'est pas l'essentiel: comme dans Uzak (découvert cette semaine en DVD, une autre splendeur) il se passe toujours des choses cruciales dans le cadre; une abeille qui vrombit, un avion qui décolle, de la neige qui tombe (comme dans une bricole made in Dubai), une noisette à la trajectoire incertaine.....le tout sur une rumeur d'orage qui gronde.

En écho au film, on peut aller faire un tour sur le site de Ceylan et découvrir sa série Turquie en cinémascope, dans laquelle on retrouve non seulement Istanbul mais aussi Aphrodisias et le palais d'Ishakpasa, près du mont Ararat, qu'on voit à la fin du film.....(un autre Symi à découvrir)

3 novembre 2008

A New York, j'ai vu:

  • Une installation mémorable de Long Bin Chen: cet artiste colle des annuaires pages jaunes les uns sur les autres puis les sculpte: têtes de présidents du mont Rushmore, mais aussi bouddhas et autres créatures mi-porcines mi-tutélaires. Il dispose ces figurines-annuaires en cercle, et fait passer au milieu un circuit avec un petit train électrique muni d'une lentille (d'un rétroprojecteur ? d'une caméra?). Ce qui fait que le spectateur, enfin, vous ou moi, un peu estourbi, devenu une véritable créature de pages jaunes, se voit défiler au milieu d'autres créatures tutélaires ou porcines. Génial, non ? (ne me dites pas que vous n'avez rien compris)

  • Le pont de Brooklyn un jour de grand beau temps

  • .... et des danseuses cruche avec un arrosoir

  • De Mario Merz, deux igloos (dont un ci-dessous vu ici) et une suite de Fibonacci (au MoMa)

  • Le soir de Halloween, grosse émotion, plusieurs fausses Sarah Palin (betcha) et une superwomen en train de tirer de l'argent (hum, pas sûr d'être très doué pour les photos volées)

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 > >>
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité