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zvezdoliki
3 janvier 2007

Idoménée: développement terminal et coda

Pour changer (après j'arrête c'est promis) dans la radio (tambours, trompettes, brocolis géants)... un peu d'Idoménée et de forme sonate dans les opéras de Mozart. Non ?

Des formes sonates en deux parties sans développement, disais-je, des sortes de bilames mettant en scène, avec des moyens variés, une impossible conciliation des contraires, comme il convient dans une tragédie. La forme sonate unifie ici en très peu de temps une large palette d'affects contradictoires. Voici l'assortiment que je vous propose d'écouter dans la radio:

le n°1, Padre, Germani (à 4'18", page 16 de l'édition Indiana, seconde partie à 6'00", c'est plié à 7'59") L'air de la captive troyenne ballottée entre sa fidélité aux origines et son amour, avec ses cris de révolte (Grecia). L'air est globalement en sol mineur: si la première partie va vers un si bémol majeur lumineux, la deuxième partie est dominée par le mode mineur, partant de sol mineur pour y retourner. C'est très beau aussi cette absence de couture entre le récitatif et l'air d'une part; entre première et seconde partie d'autre part (et nous voilà dans la rue sans savoir où j'allais.)

le n°2 Non ho colpa (page 25 de Indiana) un grand air de bravoure, celui d'Idamante, le prince qui oscille entre amour et raison d'Etat. Tout en majeur, assez long (seconde partie à 3'50"). La tension provient cette fois des changements de discours, de tempo (adagio, allegro con spirito, larghetto et allegro: mais c'est quoi le tempo ?), et les hésitations matérialisées par les points d'orgue. Très accessoirement, j'ai une fascination pour la marmite infernale qui bout à 4'05".....

le n°21, le quatuor Andrò ramingo e solo (à 2'42", page 224, deuxième partie à partir de 4'55"): Un morceau globalement en mi bémol majeur, dont la première partie emmène l'auditeur dans la tonalité étrange et âpre de si bémol mineur. Une couleur sombre pour un dialogue piano, très théâtral, entre le quatuor vocal et l'orchestre sur les mots "soffrir" et "peggio di morte" qui prépare l'explosion finale sur ré bémol (en première partie à 4'30") et sur do bémol (en deuxième partie à 6'53"), la fameuse sixte napolitaine. Autre beauté de ce numéro, la phrase liminaire est comme un conduit qui mène vers un ailleurs .... elle changera de signification à la fin du mouvement en le faisant conclure (comme dans le finale du KV428).

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