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zvezdoliki

15 octobre 2009

Un post gore (l'attaque des crores)

Evidemment, c'est quand il s'est agi d'ajouter 21,14,742 à 11,77,063 que j'ai commencé à blêmir. Je me suis tout de suite demandé si j'avais téléchargé un extrait de l'annuaire téléphonique de Mumbai à la place d'un bilan du système bancaire. Nouvel infarctus quand je m'aperçois que l'unité de tous ces nombres bizarres est le crore de roupie. Joël! au secours! les crores attaquent. 


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14 octobre 2009

Komitas à la MCM

Hier, concert Komitas, à la Maison des cultures du Monde. Commençant par une conférence donnée en arménien par un musicologue qui semble tout droit sorti du Matenadaran, traduit en français par une jeune femme à bottes médiévales à éperon, très souriante. A* me raconte la vie du père Komitas, formé à Berlin, ayant vécu à Constantinople, collectant et notant du matériel ethnomusicologique à travers l'Arménie, déporté en 1915, sombrant dans le mutisme puis interné en HP à Villejuif, où il meurt en 1935. Le musicologue oppose Komitas à un autre musicien arménien ayant intégré les quarts de ton (dont je n'ai pas retenu le nom); l'approche de Komitas est plus conforme au grand courant européen (dont se réclament les Arméniens, poste avancé de l'occident). Première partie consacrée aux monodies: musique essentiellement sacrée, avec des mélismes impressionnants et l'utilisation extensive de seconde augmentée. Seconde partie plus attrayante, avec des oeuvres polyphoniques (musique pour piano, pour piano et voix, et des choeurs à 4 voix excellemment chantés par le Choeur de chambre d'Arménie): musique plus haute en couleur, avec des rythmes rappelant les rythmes bulgares chez Bartok, à la fois populaire et sophistiquée, fondée sur les monodies entendues précédemment. Je suis finalement étonné de voir que tout cela est assez peu oriental (très loin de la musique traditionnelle azérie qu'on entend chez un Parajdanov, par exemple).

13 octobre 2009

Sokoline à Sakhaline

Le responsable de Rosstat, l'INSEE, a reçu une superbe promotion. Apparemment, il n'a pas compris l'impérieuse nécessité de sortir des chiffres qui satisfont son chef, le Ministre de l'Economie. 

"If we look at the Rosstat model, it does not confirm the Economy Ministry's information that we have already started to move upwards,' he said, adding that the trend in industrial production, adjusted for seasonal and calendar effects, has been 'absolutely horizontal' in the past four months".

(il y a peut-être un poste de libre à l'INDEC)

11 octobre 2009

La Danse, de Frederick Wiseman

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Le documentaire de Frederick Wiseman sur le Ballet de l'Opéra de Paris. Extraits, entre autres, de répétitions de Médée, de Casse-Noisette, de Paquiiiiiiiiiiiita, de Genus, de la Maison de Bernarda. Un film tellement muet que certains commentaires déclenchent des rires dans la salle (Hilaire sur les répétitions de Médée: "oui, quand tu seras barbouillée de sang, tu verras, ça ira nettement mieux") . C'est très beau à regarder, même si c'est parfois un peu du chinois (je retiens qu'il faut être "musical"). Discipline de fer, société très hiérarchisée: il est question des retraites des danseurs, de la renommée de l'institution, de l'ambition de Brigitte Lefèvre, la directrice artistique du ballet. Il manque juste ce qu'il y avait de plus marquant dans le beau film de Treilhou: la procédure de recrutement et de sélection, qui doit être gratinée (on voit juste un entretien de Brigitte Lefèvre avec une jeune femme qui vient d'arriver et qui a maigri, mais "en bien"). Le film élargit aussi la perspective à tous les métiers que l'on rencontre à l'Opéra (ses couturières, ses teinturières, ses nettoyeurs de loges (avec un aspirateur porté en sac à dos), ses apiculteurs) et  ses lieux et recoins les plus secrets (escaliers, rivière souterraine et même le toit avec ses ruches!).

10 octobre 2009

Xenakis Stravinsky à la Cité

Xenakis: Jonchaies. La forêt des cordes, dans un tissage qui sonne pentatonique (avec les grondements d'orage des timbales au loin) (pas grand chose pour se raccrocher aux branches; heureusement, quelques violons plantent des clous avec des pizz pour baliser la jungle); le retour des battements (une séquence à côté de laquelle le Sacre est une aimable bluette); les six percussions à l'unisson, con tutta forza; les trombones hurleurs; les cordes qui tricotent, sous couvert de catastrophes écologiques; la fin saturée d'harmoniques avec deux piccolos en extinction (ouf), en duo dans le suraigü. 

Deuxième écoute en concert, et c'est toujours un choc.. Mieux compris ce qui me fascine dans cette musique - il y a bien sûr la force tellurique et dyonisiaque qui engendre la transe; il y a bien sûr aussi la séduction sonore, avec par exemple le traitement des cordes divisées jusqu'à ne plus pouvoir; il y a aussi la dimension stochastique (qui est une excellente idée musicale); il ya enfin "la beauté lavée de la saleté affective, dépourvue de la barbarie sentimentale". Mais aussi et avant tout, c'est une musique d'une grande clarté... un peu comme chez Haydn ou Messiaen (et à la différence des Varèse entendus la semaine passée), l'écriture peut être sophistiquée, saturée d'illusions sonores et de chausse-trappes, mais l'intention d'ensemble est simple et tout de suite perceptible; ça se décale, ça miaule, ça bat, c'est moins dense, c'est plus dense. On comprend tout de suite où on est et où on va. Ce n'est pas si fréquent. 

Avant, il y a eu Aïs. La très spectaculaire partie solo de percussions. Les cordes, massées derrière, protégées par une haie de plexiglas, comme si la police anti-émeutes était là. Les bêlements du baryton-bouc (et ses échos à l'orchestre). Les éclats de textes sur la mort tirés de l'Iliade, et de Sapho (rigoureusement impossible de s'y repérer). Les camaïeux de cuivres sur une note. La fin: le mouvement figé dans son élan.

Après, il y a eu l'Oiseau de feu de Stravinsky, dans la version 1945. Un peu dégraissé, le volatile. Et j'aime bien dans cette version (pourtant longue) le choc de la danse infernale de Katchneï (amené sans transition). Première fois aussi que je remarque que dans la phrase des contrebasses, dans l'Introduction, deux instrumentistes jouent en pizz, et ça change tout (ça avance, tout simplement).

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6 octobre 2009

Un petit florilège de la galerie Tretiakov de Krimskyi Val

Voici quelques tableaux très colorés qui m'ont tapé dans l'oeil lors d'une (trop) courte visite à la nouvelle galerie Tretiakov:

* Mikhail Larionov: Printemps

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* Piotr Kontchalovsky (le grand-père du cinéaste)

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* Aristarkh Lentulov: la tour d'Ivan le Grand

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* Kuzma Petrov Vodkin: le bain du cheval rouge

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* Vladimir Tatlin, reconstitution de l'un des contrereliefs

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* Casimir Malevitch, Portrait de Mikhail Matyushine

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* un des meilleurs pour la fin: Lazare Lissitzky 

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4 octobre 2009

Varèse à Pleyel

Marathon Varèse, II (j'ai raté le I). 

360°C en 2h40 avec pause, c'est un peu comme un programme de machine à laver, avec une phase à très haute température (Arcana) et un essorage final (Déserts et le Poème Electronique). C'était plus festival d'Automne tu meurs donc 1) c'était plein à craquer de mamies FORCEMENT extatiques 2) il y avait les polémiques moisies dont personne n'a rien à cirer mais qui excitent les foules (la robe de la soliste était-elle VRAIMENT ridicule? la vidéo était-elle VRAIMENT à chier?). Côté musique, le principal intérêt de ce concert était de donner à écouter des oeuvres qu'on entend rarement (Déserts: une première pour moi) ou jamais (Nocturnal ou Etude pour Espace, orchestré par Chou Wen-Shung). Emballé par Nocturnal et EcuatorialNocturnal est la dernière oeuvre de Varèse (inachevée), c'est un cycle pour soprano, choeur d'hommes et orchestre sur des textes de Michaux et Anaïs Nin, une très belle musique nocturne et atmosphérique. Ecuatorial, c'est une autre atmosphère, un texte d'invocation extrait du Popol Vuh, pour un choeur d'hommes, huit cuivres, piano, orgue et deux thérémines (qui comme les lecteurs de ce blog le savent votent Obama; bon en bref, c'est une espèce d'onde Martenot en plus petit et plus agile dans les miaulements- une sorte de violon, quoi). Ionisation a été aussi un très beau moment (qui finit par les cloches et le piano - traité comme un instrument rythmique, le principe étant de mettre des coups sur le clavier avec tout l'avant-bras). En revanche, j'ai eu l'impression d'avoir raté le rendez-vous avec Déserts (saturation au bout de 2h20 d'éruptions des cuivres? austérité et complexité de l'oeuvre?) Attendons de voir ce que mes petits camarades blogueurs ont pensé de tout cela. (Add: ici, ici, et ici)
4 octobre 2009

Die tote Stadt, de Korngold, à la Bastille

Un veuf, cloîtré dans le souvenir de sa femme, rencontre une nouvelle femme, si ressemblante, si dangereuse. L'histoire de Vertigo, qui aurait pu prendre un sens intéressant pour un musicien - comment ressusciter une émotion musicale passée (c'est aussi le sujet du Château des Carpathes, de Hersant). Musicalement, il y a quelques pages à sauver, surtout aux 2ième et 3ième actes: une canzonette d'une séduction un peu fausse, par l'ami Pierrot (excellent Degout); une musique de commedia dell'arte qui rappelle Ariane à Naxos; une figuration de Bruges-la-Morte avec force cloches et tocsin; une scène vénéneuse qui rappelle Salomé. Mais Korngold saccage son idée d'opéra en expliquant lourdement à la fin que tout cela était un rêve et ne portait pas vraiment à conséquence (sur un fond en majeur aussi punchie qu'une grenouille dénervée endormie à la morphine - les violons sont à l'unisson des cors et du chanteur; on est hélas très loin de la générosité du finale du Chevalier à la Rose avec sa subtile polyphonie). Et puis le livret a vieilli, la morte est pure et virginale, la sosie est une dominatrice hystérique, et chacun des personnages est ridicule dans l'outrance ("- C'était ta bonne amie? - Non, c'était Ma Femme (déluge de trombones)). Le public semble avoir adoré.

2 octobre 2009

SuckGen

Il paraît que pour tout Russe à l'esprit raisonnablement mal tourné (il en existe), Сосьете Женераль, prononcé à la russe, ça évoque tout de suite "sucer le général", donc davantage une expérience militaire douteuse qu'un placement sans risque. Trop dure, la vie.

2 octobre 2009

quelques cartes postales de Moscou (postées à Paris comme ça m'arrive souvent)

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une église missile à la couleur pétard (Saint Grégoire de Néocésarée)

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un gratte ciel stalinien joliment rénové (j'en ai même vu un couleur coquille d'oeuf, ne manque plus que les putti et la Schlagsahne)

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l'église missile dans son environnement

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la Moskowa près du Christ Sauveur (l'ancienne piscine de Staline) et de la chocolaterie Octobre Rouge

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