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zvezdoliki
2 mars 2012

Gershwin à Pleyel

La suite Catfish Row (de Porgy and Bess); Rhapsody in Blue puis le concerto en fa et une floppée d'improvisations de l'indébranchable Stefano Bollani en bis. Un grand merci à Laurent, j'avais oublié à quel point le concerto en fa est un chef d'oeuvre. 

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20 février 2012

20 ans de Court-circuit

Pour ce concert-nostalgie (j'aime bien ça, je ne m'intéresse qu'à l'histoire ancienne):
  • Christophe Bertrand: Sanh (P°, Vc, Cl.b)
  • Gérard Grisey: Talea (P°, Vn, Vc, Cl et Fl)
  • Tristan Murail: La Mandragore (pour piano seul)
  • Philippe Leroux: Continuo(ns) (encore P°, Vn, Vc, Cl et Fl)
  • Philippe Hurel: Pour l'image

Un concert avec beaucoup de notes, beaucoup de microintervalles et de modes de jeu (on a un peu mal pour le violoncelle d'Alexis Descharmes). Surtout aimé la pièce de Leroux (très vive, une série de petits jeux très volubiles avec des séquences de petite mécanique rythmique très délectable) et la pièce de Murail (avec ses pédales insistantes et ses harmonies très modales sonnant comme du Messiaen, un Messiaen qui serait plus botaniste qu'ornithologue). Talea, de Grisey, le début sonne comme "1, 2, 3, soleil!" (il se passe des trucs ahurissants en un très court laps de temps, puis on laisse résonner) et après ça se complique (le motif qui monte et celui qui descend, leurs réseaux, que vont-ils devenir.... un développement de particulièrement grande ampleur au violon dans l'aigü, sur la fin). Dans la pièce de Hurel (pour un ensemble beaucoup plus vaste), il y a un moment étrange de contrebasse solo qui dialogue avec le trombone, et ça sonne comme un bruit d'avion au loin.... la fin est très marquante, avec ses accords répétés. Rétrospectivement, la pièce de Christophe Bertrand était l'une des plus sages de ce concert, avec ses textures en hoquets et son passage de bravoure.

 

28 janvier 2012

Salonen Bartok II, au TCE

Bartok: suite de danses, concerto pour violon n°2 et le Mandarin merveilleux (la suite, pas le ballet intégral hélas); Debussy, le Prélude à l'après-midi d'un faune (comme un cheveu sur la soupe). (et en bis, le Galop de Stravinsky - dont on se serait bien passé).

(heureusement qu'il y avait le Mandarin merveilleux....)

(Je crois qu'il va me falloir une période de jachère pour les concertos pour violons. Vous savez, ce genre musical idiot où un énergumène gigote au premier plan en vous mettant dans la vue plein de notes pour vous empêcher de vous concentrer sur ce qui pourrait avoir de l'intérêt, derrière à l'orchestre. Et puis le concerto pour violon de Bartok, je l'ai juste trop entendu, et il est trop riche en saccharose à mon goût - contrairement au Mandarin qui est bien acide, avec quelques pépins aux trombones)

(un véritable congrès de vieux-blogueurs, ce concert; riche en émotions et en révélations - j'ai enfin compris que je connaissais depuis longtemps Faustin Soglo - mais c'est que j'y ai cru, oui Monsieur, à ce masque africain)

 

21 janvier 2012

Biennale 2: les Borodine dans Beethoven et Rihm

Beethoven: quatuors opus 59 n°2 et 3 (mi mineur, do majeur) et Rihm: Grave (en hommage à l'altiste des Berg, Thomas Kakuska)

Le 2ième Razoumovski était bien (mais un peu froid - le menuet trop lent!) mais le concert a véritablement décollé avec le 3ième Razoumovski.

1er mouvement: après l'introduction, hagarde, serrée, concentrée, dissonante, une autre fausse introduction: une question, mi-fa sur deux temps (piqué dans l'exposition, lié dans la réexposition), déclenche la réponse, un déluge de doubles croches du violon. Ces questions réponses conduisent à l'installation d'un do majeur à la joie tellurique, qui donne une impression de premier thème (alors que ce qui précède était déjà puissamment thématique, en fait). Coda à la joie malicieuse. Dans le mouvement lent élégiaque (en la mineur), ternaire, le violoncelle plante des clous (qu'on sent très solides). Le scherzo, volubile et calme. Le finale sur le mode motorique (démarrage cahotant à l'alto, embrayage fugué des trois autres): ça va à toute vibure jusqu'à la synchronisation finale.

Heureux d'avoir retrouvé les Borodine avec toutes leurs qualités: précision, justesse, vibrato serré (à ce propos, magnifique leçon de vibrato dans le bis, le mouvement lent du quatuor bizarre de Tchaïkovski de la veille: lors de sa deuxième occurrence, le thème revient, blafard, puis de plus en plus fervent et vibré)

 Aussi: ici

20 janvier 2012

Biennale 1: Arditi/Rihm, Ebène/ Schubert Tchaikovski

les Arditti dans une création de Rihm (le n°13) , puis les Ebène dans un autre 13ième (le subliiiime Rosamonde de Schubert) et le 1er de Tchaikovski (une chose très bizarre). Point commun: trois musiques qui jouent sur les nerfs des auditeurs. 

le Rihm : un Rihm .... riche (well). Facile à suivre, musique à cellules qui prolifèrent (au début: des gammes avec un soufflet, une grande tension rythmique, on se croirait chez les Pygmées). A la fin, ça se calme et ça sent la citation (mais de quoi?). Le violoncelle s'excite souvent, tout seul. Je ne me suis pas ennuyé une seconde.

le Tchaikovski: quelle musique bizarre....le matériau initial de chaque mouvement est à la limite du simplet, mais gonfle jusqu'à prendre des proportions énormes. 1er mouvement à forme sonate à accélération finale (quelle drôle d'idée). Magnifique scherzo. Dernier mouvement: apothéose du tidada. Moment gênant où on a l'impression que les violons s'enlisent dans une formule sans intérêt: mais non, c'était juste pour laisser le temps à l'alto de se préparer.

Aussi: ici

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16 janvier 2012

Mullova dans Bach au Louvre

La partita en mi majeur pour commencer, deux sonates violon clavecin (si mineur et do mineur) avec Nicolau de Figueiredo, la partita en ré mineur pour finir (sans reprises hélas, les danses passent très vite) avec en bis, un mouvement rapide de la sonate violon clavecin en la majeur.

Mullova, c'est la grande, grande classe. Archet baroque et cordes en boyau. C'est un spectacle fascinant que celui d'un bras droit intelligent. La façon dont elle fait vivre les longues tenues (dans les mouvements lents de la si mineur), la façon dont elle organise les rebonds des phrases, comme si elle en étudiait les propriétés acoustiques.... Dans la chaconne, aucune emphase, un tempo très rapide qui fait qu'on ne perd pas le rythme de danse (c'est très différent d'ici, en 2006); elle commence la séquence de bariolages en les flûtant, très doucement, et en mettant petit à petit de la chair: chair de poule garantie pour l'auditeur. De façon générale, les tempi rapides sont très rapides, et les fins sont sans aucun ralenti, comme si on coupait  à vif dans la danse.

A part ça, j'aime toujours autant les mouvements lents des sonates violon clavecin (surtout ceux de la do mineur).

15 janvier 2012

Présences: Strasnoy/ Britten au Châtelet

Beaucoup dormi pendant les cinq Interludes de Peter Grimes (mais je me suis quand même rendu compte qu'il y avait un beau solo d'alto dans la Passacaille tirée du même opéra). Pas dormi du tout en revanche pendant le Bal, l'opéra de Strasnoy en deuxième partie, qui m'a laissé des sentiments mitigés. La musique en est très composite: il y a du bruitisme (le début), une scène de leçon de musique un peu fofolle qui fait théâtre musical, une scène très rythmique où ça swingue (avec la mère), des chansons irlandaises franchement grivoises, un passage qui rappelle Philippe Hersant, des citations attendues de Berio/Mahler et la clarinette de la scène de danse du Wozzeck. La fin avec son atmosphère de désastre est plutôt réussie. Non, le problème est plus que c'est une comédie qui arrache parfois un sourire, guère plus (la faute à qui? un texte trop anodin, entre comédie bourgeoise et surréalisme? les acteurs qui surjouent et dont la diction n'est pas à la hauteur?). Relative déception, donc.

22 décembre 2011

Boulez à Pleyel dans Schönberg et Bartok

Un concert que j'ai traversé dans l'euphorie, pour plusieurs raisons, la plus immédiate étant mon placement, au 1er rang de l'arrière scène, juste derrière la grosse caisse. Peut-être pas parfait acoustiquement (encore que pour Schönberg, c'était parfait et pour les deux Bartok, très acceptable), mais idéal pour observer le chef et les musiciens. La gestique de Boulez, en meilleure forme que Leonhardt, est devenue très économe; gestes de très faible amplitude, moins coupants qu'ils ne l'étaient, très en avance sur les musiciens, surtout dans les mouvements lents (au point qu'on se demande, torturé, si les musiciens vont finir enfin par réagir; miracle, ils réagissent tous avec le même retard, mais ils n'ont pas intérêt à traînasser, les bougres); et surtout, contraste entre un chef impassible et immobile et une musique post-romantique torrentielle (un vrai effet comique, quand on y réfléchit.... )

Au poilomètre (puisque le cheveuomètre marche moins bien avec moi), le Schönberg était le plus réussi. Gros hérissements pileux à la fin, mais aussi au moment où tous les violons se prennent pour des altos et les basses oscillent sur deux notes, comme au moment où la cloche sonne dans les Gurrelieder (à 20' dans l'enregistrement d'Arte). Le 2ième concerto de Bartok, je l'ai vécu à l'intérieur du pupitre de percussions, à voir la grosse caisse répondre aux timbales. Un poil moins emballé par le concerto pour orchestre (à part le 2ième et le 5ième mouvements qui me comblent toujours, le reste est tellement moins bien que la Musique pour cordes, percussion et célesta). Dans l'excitation post concert, j'ai molesté trois mamies pour aller saluer Alban Berg (qui ne m'aurait pas reconnu, lui) avant d'aller parler nombre d'Erdös et rêver de Chennai (le tout dans une odeur de fromage fondu).

13 décembre 2011

Leonhardt aux Bouffes du Nord

Le dernier concert du maître. Beau programme, très varié. En première partie, Bach (la suite für das Lautenwerk BWV 996) et ses sources; en seconde partie, des français, d'Anglebert et l'anachronique Duphly. Beaucoup de belles découvertes pour moi: je retiens les petites fugues de Pachelbel, joyeuses et serrées; la chaconne de Böhm, archaïque et d'une belle ampleur; les deux grounds de Purcell qu'a choisis Leonhardt, l'un à la période plus longue et riche que l'autre; la sublime sarabande de la suite BWV996; les pièces en forme de portrait de Duphly (une musique fraîche et française jusqu'au bout des mitaines). Pour prendre congé, retour à Bach avec un extrait des Goldberg, la variation lente et chromatique

28 novembre 2011

Padmore et Fellner dans Winterreise

Il ya quelque chose de fantastique dans les aigüs de Mark Padmore.... quelque chose de déchirant, parfois, qui le rapproche de l'idiot de Boris (c'est un compliment). En tous cas, quelle palette de couleurs, du blanc évanescent au charnu et fruité. Et quelle science de la construction -  aucune afféterie aux endroits habituels, les Krähe, bellen et autres balises - mais une progression continue vers les climax (Grabe dans die Krähe), un pas en avant pour marquer la dernière strophe du Leiermann..... C'est un voyage très différent de celui de certaines de mes versions favorites (en vrac Fassbänder, Fischer-Dieskau, Prégardien, Goerne), mais c'est une version sérieuse, sans esbrouffe, qui force en permanence l'attention.

spotify: Auf dem Flusse

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