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zvezdoliki
24 mai 2007

Mozart Chostakovitch à Pleyel

Programme éminemment mbresque (et pour cause):

  • le 17ième concerto de Mozart, en sol: une petite merveille que je n'avais plus en tête. Les deux premiers mouvements sont des sonates; le finale est un thème et variations, une allemande un peu lourde qui se déboutonne petit à petit. Champagne !
  • la 13ième symphonie de Chostakovitch (celle avec basse et choeur d'hommes sur des poèmes d'Evtouchenko). Un discours de l'Etat de la Russie et des maux qui la minent: antisémitisme, grandiloquence, corruption, règne de la terreur, culte du faux. Une musique très inspirée, dépressive, avec des basses omniprésentes: choeur d'hommes, basse solo, cordes graves toujours sur la brèche.
  1. Babi Yar: on change de monde après la poussée insoutenable de l'épisode Anne Frank ("- Ils cassent la porte. - Non, c'est la glace qui rompt"). A la fin, désespoir paroxystique, grimaçant sur "Mais sur moi pèse la hideuse haine de tous les antisémites comme si j'étais un Juif: Et voilà pourquoi je suis un vrai russe !"
  2. L'Humour: c'est un personnage qui s'en sort toujours, comme Till Eulenspiegel ou le Feuerreiter de Wolf. Une sorte de ballade désabusée et plébéienne.
  3. Au Magasin: le cliquetis des bidons et des casseroles, aux percussions, peut aussi s'entendre comme cette monnaie qu'on vole aux femmes. Moment emphatique de révolte, qui retombe brutalement (sur: Quand j'empoche mes pâtes farcies)
  4. Peurs: l'omniprésence de cette pédale sinistre à l'orchestre contredit l'optimisme du texte de dégel d'Evtouchenko.
  5. Une Carrière: le heurt de deux musiques (car l'orchestre est souvent seul dans ce beau finale): a) la sicilienne désabusée des flûtes (le vrai savant, Galilée ?), qui reviendra, fantômatique et réprimée, en pizz; b) la musique prétentieuse et pérorante des faux prophètes (qui rappelle le tout début de Peter Grimes), qui culmine dans une fugue mécanique. Fin curieuse (renvoyant au début, à Babi Yar ?) qui cite une mélodie juive (?) au célesta. C'est le glas qui a le dernier mot.

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5 avril 2007

Brahms/ Brahms au Musée d'Orsay...


... ce soir (et non Brahms / Fauré comme annoncé, tant pis pour moi qui salivais comme une bête à l'idée du 5+5+9+9+8).

J'ai roupillé comme un retraité pendant la sonate en sol op.78 pour violon et piano : encore unemusica practica plus amusante à jouer qu'à écouter ? En revanche, j'étais remonté comme une pendule pendant le trio opus 87 en do majeur, un chef d'oeuvre de bout en bout.

Magnifique mouvement lent: un thème hongrois (un peu populaire) et ses cinq variations. Le thème ressemble un peu au lassu des variations sur un thème de Haendel: le piano s'oppose avec des contretemps systématiques aux deux cordes, de façon si virulente qu'on ne sait plus trop où est le bas et le haut (et où sont les temps forts). La fin est d'une amertume saisissante; après une variation majeure, le thème revient en mineur, mezza voce, crépusculaire.

La fin du finale (sa coda) est l'une des plus efficaces que je connaisse chez Brahms. Le thème du finale a un petit côté lapin Duracell avec sa pulsation haletante. A 1'30'' de la fin, ça se calme, on converge vers do, on sent donc la fin, le piano devient nébuleux (dormez ! je le veux). Mais Brahms orchestre une poussée graduelle vers l'aigü, comme une pile qui se recharge, à coups de contretemps qui se prolongent, de tensions harmoniques à résoudre; évidemment, la façon dont il décharge tout cela est proprement irrésistible - et déclenche à juste titre l'enthousiasme du public. Cette coda est presque aussi belle que celle du 1er mouvement du 1er quatuor opus 51 (à 7'07"), autre grand moment d'électricité (avec son violon hystérique dans l'aigü).

(En bis un tube, extrait du trio Dumky de Dvorak. Des personnages bien typés qui ne communiquent pas entre eux, un peu comme chez Janacek, la violoniste (Isabelle Faust) avec ses croches piquées, le violoncelle lyrique, lyrique de Marc Coppey.)

(Dans la radio: les 2ième et 4ièmes mouvements du trio, suivis l'un du lassu et friss des variations Haendel, l'autre du 1er mouvement de l'opus 51)

 

23 mars 2007

Kuijken dans les cantates de Bach à Saint Roch

Un beau concert de la Petite bande de Sigiswald Kuijken jeudi, dans un programme de cantates de Bach.

Avant de commencer à diriger, Kuijken explique la logique du programme (amputé de façon inexplicable de la BWV22): aux deux dernières cantates avant le début du Carême (une période sans cantates à Leipzig), succède après l'entr'acte la cantate du jour de l'Annonciation (le 25 mars.... 9 mois avant Noël .... soupir d'aise de l'assistance qui avec un taux d'échec très faible réussit cette difficile soustraction). Souvent l'Annonciation tombe pendant le Carême (un théorème que je vous laisse démontrer), donc normalement pas de musique, mais comme c'est une fête à tout casser, on peut s'offrir une folie (hou) et se chanter une petite cantate.

Une page de publicité maintenant: Kuijken présente son instrument favori, le violoncello da spalla... dont il est convaincu qu'il s'agit DU violoncelle de l'époque de Bach. C'est un instrument que l'on porte à l'épaule, comme un violon (je n'ose pas imaginer la mentonnière ! monstrueux). En tous cas ça a l'air très lourd à porter; Kuijken triche en s'aidant d'un ruban rouge que je trouve TRES inauthentique (non mais).

Place à la musique:

  • La BWV18 (en la mineur) Gleichwie der Regen und Schnee vom Himmel fällt: des cordes graves surreprésentées, deux flûtes à bec, un basson (au son très ciré). Le morceau de choix est le récitatif et litanie - chaque récitatif du ténor ou de la basse déclenchant une réaction indignée de la soprane suivie d'un choral qui recadre le discours.
  • La BWV23 (en sib mineur (?)) Du wahrer Gott und Davids Sohn: avec deux hautbois. Finit par un choral sur le texte en allemand de l'Agnus Dei, suivi d'un long et solennel Amen, pour bien commencer le Carême.
  • La BWV1 (en fa majeur) Wie schön leuchtet der Morgenstern: avec deux hautbois da caccia et deux cors naturels en fa. Bel air de soprano (avec hautbois da caccia) et de ténor (avec cordes qui tricotent: il le faut bien, le texte dit: les sons des cordes ne cesseront de t'offrir notre gratitude).... et un magnifique choeur d'entrée, très dansant.

Un équilibre très convaincant entre solistes et instruments, à quelques détails près....

Add: Comment l'entendez vous, Philippe ? manifestement comme moi ...

 

18 mars 2007

la générale du concert des 30 ans de l'EIC


Samedi 10h: c'était la générale du concert d'anniversaire des 30 ans de l'Ensemble Intercontemporain (où est allé bladsurb, le soir). 6 oeuvres, trois chefs: Eötvös (pour Boulez), Susanna Mälkki (pour Ligeti) et Boulez (pour le reste).

Messiaen: Couleurs de la Cité céleste. Une pièce pour cuivres, trois clarinettes et plein de percussions très résonnantes, dont un piano, des cloches de vache qu'on appelle cencerros, je crois, sans oublier des poêles à frire suspendues (dont on m'a dit le nom mais j'ai oublié, je suis vraiment gigablonde). Magnifique. Boulez a fait répéter des passages avec dong résonnants, justement, pour que le dongrésonne comme il faut (ni trop ni trop peu !).

Manoury: Passacaille pour Tokyo. Une longue pédale de mi bémol qu'on n'arrive pas à quitter. Passablement ennuyeux....

Ligeti: Concerto de chambre. Date de 1970, une période de l'oeuvre de Ligeti que je trouve difficile, mais au concert c'était magnifique, il n'y a pas un seul moment d'ennui. Une oeuvre monstrueusement virtuose.... et de plus en plus hystérique, un peu comme la Suite Lyrique. Le premier mouvement commence en sons flûtés, très doux, mais les contrastes s'accusent vite, mélange à la Janacek de noirceur et de lumière crue; de tenues blafardes et de coups d'éclat. Vers la fin du deuxième mouvement, les cordes entonnent en choral une musique populaire, dans l'aigü, très criarde, alors que les cuivres chantent. Le mouvement suivant est une machine infernale, très spectaculaire, avec des pizz arrachés, à la Bartok. Le finale est écrit avec des arabesques très très rapides que jouent tous les instruments, même le contrebassiste... qui s'éclate comme un petit fou.

Boulez : Dérive 2 et Mémoriale. Vraiment en plein dans l'esthétique baroque: que des trilles et de l'ornementation. La musique française aurait-elle oublié d'évoluer depuis Duphly ?

Schönberg: le Lied de la Waldtaube, même en version dégraissée, sonne avec une ampleur étonnante, surtout après Mémoriale, sa flûte et ses cordes avec sourdine de plomb..... Boulez dirige très lentement. Je flippe à mort, comme à chaque fois, pendant le tocsin (Sonne sank indeß, die Glocke Gradgeläute tönte.) Schönberg ou l'émotion !

Add de lundi soir: j'ai mis dans la radio-Ligeti le concerto de chambre et dans la radiotout court le Messiaen.

 

18 mars 2007

Goerne à Pleyel dans Schumann et Brahms


Vendredi soir.

Goerne (saurez vous le reconnaître sur la photo ci-dessus ? un indice: il est pourvu d'une glotte): une voix de velours, souple et chaude, des grumeaux et de l'air. Pas un poil d'afféterie: c'est plus Prey que Fischer Dieskau. On ne comprend pas nécessairement tout le texte, mais on s'en fout, tant c'est la ligne qu'on écoute. J'étais un peu comme un lapin médusé dans un champ magnétique (tous poils dressés), surtout quand Goerne confie à l'auditeur des douceurs comme Wie bist du, meine Königin(pour lequel il serait sans conteste une de mes voix d'Eros). C'était bien aussi de le voir bouger car on le voit bien dessiner la ligne musicale avec tout le corps (S. n'était pas d'accord).

Au menu, que du bon.... De Schumann, des lieder sur des textes de Heine (trois lieder isolés, dont le sublime mein Wagen rollet langsam, plus le Liederkreis op.24). De Brahms, les lieder op 32 et les quatre chants sérieux op. 121. Dans les Schumann (résolutions toujours retardées, révélations contenues dans les postludes du piano, alors que la voix s'est tue), j'ai été impressionné cette fois par le dernier chant du cycle, Mit Myrthen und Rosen (l'écriture du poème puis sa réception, au futur antérieur). Dans les Brahms, le texte souvent plat de von Platen (hum) ne vaut pas Heine. Mais ça redécolle avec l'Ecclésiaste et les trois premiers Chants sérieux (le dernier du cycle reprend les Epîtres aux Corinthiens, autre monde, autre tonalité). Le sommet du cycle, c'est ce troisième chant, où la musique (deux parties, l'une en mineur, l'autre majeur; ce thème en tierces descendantes, préparé dans le lied précédent, qui est renversé dans la deuxième partie - un cryptogramme qui s'entend très nettement, je trouve) se marie génialement avec le texte (la mort amère/ douce).

J'ai mis une petite sélection dans la radio Lied: dans le désordre, Fischer Dieskau dans l'opus 32 de Brahms et l'opus 24 de Schumann; Goerne dans Belshazzar (et d'autres lieder de Schumann, plus bas dans la radio); Fassbaender dans les Chants Sérieux.

 

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9 mars 2007

Schumann Poulenc Ravel à Pleyel


Hier soir, une envie pressante de 3ième symphonie à 3 temps et trois bémols à la clef, histoire de vérifier la solidité de la chaîne qui unit la 39ième de Mozart - l'objet de toute mon affection, en ce moment - aux 3ièmes de Beethoven et Schumann, voire à celle de Brahms (même si elle a un bémol en trop à la clé). Doncques: ce concert de l'Orchestre de Paris à Pleyel.

- 3ième de Schumann: un premier mouvement qui se souvient certes de ses glorieux ancêtres mais quand même très schumannien, avec ces interruptions exogènes du discours. Par exemple dans ce long développement (qui peine à retrouver ce mi bémol si sûr de lui; en attendant que ça jouisse la musique a des poussées de clarté laiteuses qui ne débouchent sur rien) on entend le fil d'Ariane .... de l'introduction de la 4ième symphonie. Tout ce mouvement est une apothéose de l'hémiole, ressassée jusqu'à saturation comme souvent chez Schumann. Les trois mouvements centraux sont des scènes de genre, très réussis chacun dans leur style. J'attends toujours avec impatience le complot des cuivres dans ce second mouvement de plein air, le retour du surmoi avec les trombones dans le quatrième mouvement Feierlich. J'aime toujours autant les subtils décalages rythmiques du finale. Même si je n'ai pas retrouvé mon coup de foudre de l'été 198x, je trouve toujours qu'il y a plus de fraîcheur (théorème) et d'invention musicale dans les symphonies de Schumann que dans celles de Brahms.

- Poulenc: concerto pour orgue, cordes et timbales. Du faux Bach (toccata et fugue), du faux Tchaikovski (sérénade), du faux Montand (A bicyclette). Et aussi.... du vrai Poulenc: de la tierce à gogo, surtout aux timbales, comme dans Dialogues des Carmélites). Tout ça sonne très bien, on ne s'ennuie pas une seconde. Et puis tant de conviction dans le mouvais goût ne peut qu'emporter l'adhésion. Dans le bis de l'organiste, une sorte de Noël canaillou, ethnique et sautillant, le dosage entre conviction et mauvais goût était moins optimal; j'ai eu du mal à contenir mon hilarité (comme certains musiciens de l'orchestre, je ne vais pas balancer).

- Autant la 3ième de Schumann était terne, autant Daphnis (qui n'est pourtant pas mon Ravel préféré) en version light était réussi (notamment le solo de flûte.... chapeau)

 

11 février 2007

Amandine Beyer et Pierre Hantai dans Bach aux Billettes

Cinq sonates pour violon et clavier de Bach vendredi soir: un concert dont je suis sorti tout simplement heureux, c'est assez rare pour être mentionné.

Aux Billettes, une simple bougie sur scène, devant le clavecin, projette le crucifix sur la grande croix toute nue. Amandine Beyer et Pierre Hantai arrivent, on se croirait dans un tableau de La Tour. La bougie projette aussi l'ombre de la tête d'Amandine Beyer, énorme, un peu fantastique, sorte de méduse floue, toute en mouvement.

Ce ne sont pas là les seuls doubles de la soirée. Hantai fait sonner un lab, sur lequel s'accorde Amandine Beyer..... Et le programme débute par une sonate que j'entends en lab. Comme décidément il ya beaucoup de cordes à vide en lab, je décide que nous sommes en la, mais dès que ça module un peu, comme un canard sans tête je ne sais plus à quel étage j'erre.

Je suis resté captivé par la technique d'archet d'Amandine Beyer, cette façon de faire vivre les tenues sans que ça vire au chichiteux (comme c'est un peu le cas avec mon enregistrement avec Goebel), cette façon de faire danser la ligne mélodique.... le tout avec une sonorité très pleine, très ronde, très intime (jurant un peu avec le jeu très rentre-dedans de Hantai). C'était aussi simplement tout un spectacle que de voir le beau visage de la violoniste, à la Maria Joao Pires, ses sourires magnifiques quand une note tenue prend son envol, ou son regard malicieux pendant les interventions de Hantai.

Au menu: la la majeur n°2 (avec deux mouvements lents à pleurer); la mi mineur sans numéro BWV1023 (celle en 3 mouvements avec une intrada à bariolages, très virtuose, prise à toute vibure, une vraie émulsion de notes); la sol majeur (n°6), en cinq mouvements dont un où le violon se tait (la plus archaïque). Après l'entracte, la si mineur (n°1, avec un beau mouvement liminaire); et la do mineur (n°4) (sa sicilienne me fait grimper aux rideaux en ululant).

Je mets dans la radio et dans l'ordre du concert, l'allegro de la la majeur (qui donne une envie irrépressible de danser), le 1er mouvement de la mi mineur (baroque et virtuose), le 1er mouvement de la si mineur (avec ses tenues infinies) et le deuxième des mouvements lents de la do mineur.

Merci beaucoup Joël, et bonne fin de séjour en Inde......

 

21 janvier 2007

Arbatz au café de la Danse


Samedi soir, c'était chanson française, au café de la Danse avec Gilda et le chat.

En première partie, un groupe que je ne connaissais pas, Vis à vies: j'ai trouvé la musique toujours séduisante (les solos de guitare, la voix de la chanteuse, des effets sonores toujours intéressants comme du sable qu'on fait crisser), bien meilleure que les textes, parfois un peu fragiles.

En seconde partie, un chanteur d'un autre calibre, Michel Arbatz dans son nouveau spectacleRetrouver le Sud, alliant des chansons anciennes (le rap de la bipédie de l'album On a marché sur la terre, Lisbonne de l'album Desnos) et nouvelles (le Dodo, Zapotek). Je suis depuis longtemps un grand admirateur d'Arbatz; ses numéros parlés ou rappés, à la fois drôles, délirants et cohérents, me rappellent un peu le Trénet des années 30, ou même le grand Devos (dont il n'a pas la carrure). Ses chansons sont remarquablement mises en musique et servies par une troupe pince-sans-rire. Et sur scène il vaut le détour. Il mérite d'être plus connu ! Pour vous donner envie de l'écouter, j'ajoute dans ma radio Lied deux chansons de On a marché sur la terre, un album sur l'évolution (réalisé avec Yves Coppens; un mélange étonnant de vulgarisation scientifique et de fantaisie débridée).

 

13 décembre 2006

Dame Felicity Lott au Châtelet

Magnifique programme (voir ici). Première partie allemande (que la chanteuse aborde dans une robe gris souris un peu japonisante, avec étole gris souris), textes de Rückert puis Goethe, musiques de Mahler puis Schumann (irrésistible Philine op. 98) puis Wolf (qui lui va comme un gant, notamment Kennst du das Land). Deuxième partie en francais (robe colorée et une étole orange puis parme), d'abord des Baudelaire, puis une séquence Yvonne Printemps prolongée dans les bis. Beaucoup à écouter (la voix n'est pas très puissante, mais tour à tour enjoleuse et pointue ; les pianissimos sont superbes, ourlés comme son petit dessus de demi-mondaine ; le timbre est doux/amer et convient bien à Wolf et Duparc) et beaucoup à voir: un sourire immense, à la Paredes, une gestion subtile des épaules, une gestuelle qui n'a pas peur du grotesque. Avec cette grande bringue mi-maréchale mi-cocotte, on se croirait dans un dessin de Toulouse Lautrec ou de Daumier.....

12 décembre 2006

Dutilleux à Pleyel

Les Citations: un dipyque pour hautbois, clavecin, contrebasse et marimba. Je pense au dernier Debussy; d'une part parce que Debussy et Dutilleux ont tous deux eu recours aux guerres de religion pour évoquer les deux guerres mondiales (Debussy dans En blanc et noir avec le choral Eine feste Burg, Dutilleux avec Jehan Alain et Janequin), d'autre part parce que Debussy devait compléter ses trois sonates avec notamment une sonate pour hautbois, cor et clavecin. Dans le premier mouvement, écrit pour Peter Pears, je guette la citation de Peter Grimes, que je crois avoir reconnue: une des descentes de cette scène (décidément!), celle qui descend sur un do grave (mais c'est peut-être trop beau pour être exact). Le deuxième mouvement me séduit bien avec son épisode rythmique avec la contrebasse en folie. C'est une oeuvre d'un postmoderne intelligent, comme Kurtag; quelqu'un qui digère subtilement le passé au lieu de le bouillir, de le blanchir et de l'affadir comme le font certains maîtres-queux anglais.

Le quatuor, Ainsi la nuit: un des grands chefs d'oeuvre de Dutilleux, celui où le principe métabolique est poussé à son extrême: chaque matériau apparaît comme une prémonition avant d'être exposé, puis revient comme un souvenir. A cause de ce caractère mouvant, il est difficile à l'écoute de repérer les sept mouvements et les parenthèses....sauf peut-être le Miroir d'espace, qui rappelle Messiaen, un Messiaen qui douterait....Une oeuvre par instants d'un raffinement sonore et d'une volupté presque indécents.

Le concerto pour violon, l'Arbre des Songes: Une oeuvre plus limpide, en quatre mouvements bien discernables (une sorte d'intrada; un vif, un lent, un vif). Le la est le pivot du mouvement lent (où le violon dialogue avec le hautbois d'amour), et revient dans la fameuse séquence d'accordage (jouée avec beaucoup d'entrain par l'orchestre du Conservatoire).

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