Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

zvezdoliki

4 avril 2010

RER, de Besset au théâtre de la Tempête

C'est de l'histoire de Marie-Léonie L., mais aussi de Tawana Brawley, dont Besset se souvient avec cette pièce. Une pièce qui ressemble finalement assez peu au film de Téchiné: la jeune fabulatrice de Besset est franchement timbrée (elle se voit à l'Eden Roc avec un couple d'amis anglais, un certain Charles et une certaine Camilla) et sa mère (Andrea Ferreol herself) est plus gratinée que l'était Deneuve chez Téchiné (si c'est possible). Ce qui est réussi, c'est le jeu sur les apparences (cette Juive qui ne l'est pas, cet ingénieur français qui fait l'éloge de l'exportation des platanes) et le fil rouge des contingences (ce qui arrive et ce que l'on attend). Il y a des facilités dans cette pièce (les petites tirades complaisantes contre le parking de la MC 93, le couplet attendu sur les littéraires et les scientifiques....) qui est moins personnelle que l'opus précédent mais globalement, ça fonctionne bien, et c'est un très bon moment de théâtre (avec son complément obligé, important pour titiller l'imaginaire, ligne 1 jusqu'au  terminus puis navette à travers les bois pour la Cartoucherie)

R

Publicité
3 avril 2010

Siddharta à l'Opéra-Bastille

Impression d'être passé à côté de ce ballet. (A quoi bon écrire ici, alors? pour laisser une trace et laisser une chance à des commentaires plus intelligents....) Une seule recommandation: mieux vaut avoir lu quelque chose sur le spectacle avant d'y aller, car l'histoire est assez peu lisible. Quelques belles images restent en tête après le spectacle, comme la scène entre Siddharta et l'Eveil, qui, se balançant en hauteur, ne se "ne se laisse pas approcher" (effectivement.... c'est le cas aussi pour le spectateur); ou la scène avec les deux hommes sur un immense chariot en mouvement. L'impression générale est celle d'un ballet néo-classique, très découpé, magnifiquement dansé, mais laissant un peu froid. La musique de Montovani sonne très bien (solos instrumentaux -guitare électrique entre autres - se détachant sur un tapis moëlleux et chatoyant, quelques passages sucrés pour rappeler qu'on est en Inde, d'autres passages percussifs pour accompagner les forces de Mâra) mais ne laisse pas un souvenir impérissable.

Aussi: ici, ici, et ici pour les photos.

28 mars 2010

En bref

  • La crise du la#, à la mesure 48 du larghetto (en haut de la page 40 sur le lien): le soliste est bien seul pour affronter cette crise terrible, mais les cordes sont là pour l'entourer, avant et après, avec sollicitude. La crise du do bécarre, encore plus abominable, elle, quelques mesures plus loin, nécessite une intervention analogue, mais des vents; à chacun sa spécialité thérapeutique.
  • Au cinéma, deux massacres en famille:

19202927_w560_h560_q80

  1. Les poings dans les poches, de Bellocchio (très bonne dernière heure; Lou Castel jeune qui ressemble à Brando; l'Italie du Nord qui ressemble à l'Autriche; la fin avec la crise d'épilepsie sur la musique de la Traviata; la musique d'Ennio Morricone qui ressemble à du Boulez); 
  2. White Material, le film de Claire Denis que j'ai trouvé très bon (Huppert encore à la tête d'une plantation, mais ici c'est plutôt En attendant les barbares; très bonne musique et Jacques Chirac au générique.) 

19242798

24 mars 2010

On est fiers de lui. C'est vrai que c'est très difficile d'écrire en cyrilliques minuscules, surtout quand on est gaucher.

24healthspan2_cnd_articleLarge__1_

 


23 mars 2010

Rien, jamais, bien sûr, mais:

Je réapprends à écrire: je retrouve l'enthousiasme juvénile de mes six ans, je m'applique à régler la hauteur des jambages, je guette l'enchaînement des signes, j'ai la joie des découvertes.... Oui il faudrait peut-être que je me mette à la mescaline (où à l'intraveineuse de jus de betterave) parce que pour l'instant, ça ne reste jamais très droit, ça a une furieuse tendance à l'envolée et le résultat final n'est pas toujours très explicite:

rrrrrusski_003

Par moment je trouve le mot juste:

rrrrrusski_002

Quoi d'autre? Ah oui, ce week-end nous avons eu le mal de mer le menu plaisir de déchiffrer une sublime et bordélique pavane de Purcell (Z752, sol mineur, à 4). Dans le livret de mon CD il est écrit que si cette pavane est moins irrégulière que les autres (elle est constituée de 3 phrases de 12 mesures) l'auditeur "peut vérifier l'absence de phrases de quatre mesures, ce qui déconcerterait un couple vieux jeu sachant encore danser la pavane". Merci, merci infiniment monsieur Purcell de nous avoir donnés l'arme définitive contre les couples vieux jeu sachant se pavaner.

Publicité
21 mars 2010

Ce matin, G s'est pris deux oeufs avec du pain

oeufs

19 mars 2010

Pas réussi à voir Shutter Island, mais vu quand même...

...quelques portraits de grandes maisons, ces derniers temps (quelques notes avant que j'oublie tout).

  • la Collectionneuse: une grande maison un peu spartiate dans la presqu'île de Saint-Tropez. Cigarettes roses et lunettes de couleur. Trois prologues (Haydée - en morceaux - , Daniel et ses lames de rasoir, Adrien qui fait démarrer l'histoire). Belles scènes où Adrien s'applique à ne rien faire (et regarde les algues). La jeune femme vampire. Finale dans la maison abandonnée, cut brutal après qu'Adrien demande au téléphone s'il reste des places dans le vol de Londres.
  • collectionneuse_la_005_1

  • A Single Man: encore des cigarettes roses (il faut faire années 60) et une grande maison. J'aime bien la scène où Firth essaie de se suicider, mais sans faire de cochoncetés, et avec l'aide d'un bon oreiller. Musique très moche (plus moche encore que celle-ci) et triomphe obligé de la mort.
  • Ghost Writer: "Oui, alors je suis chambre 201, tout seul et sans arme, venez m'égorger." Irrité par le scénario (c'est sûr que trouver sur Google que plein de républicains ont une maison à Martha's Vineyard, ça explique tout) mais ravi par ces grandes baies donnant sur l'océan, cette forêt et ce ferry.
  • 414754174

  • L'arbre et la forêt. Encore une grande maison dans les bois. Aurais aimé aimer, mais pas convaincu, malgré le casting (Fabian et Mouchet....) L'utilisation de Wagner est artificielle, et surtout, le personnage de Guy Marchand est réduit à cette histoire de déportation (moi, j'aurais été passionné par l'histoire de son après-guerre, juste esquissée lors d'une belle scène par Fabian).  
18 mars 2010

Goût de chiotte datapoint of the day

Oui, absolument, je maintiens: ce passage à 53" du début du largo du concerto de Stravinsky me ravit complètement: chaud froid de cuivres sur un lit glacé de piano, bois et timbales, scansion implacable des temps comme chez, au choix, Yves Duteil ou la chanson liturgique post-Vatican II. J'adore.


Pour retrouver les accords verticaux et l'ambiance néoclassique, rien de tel que le mouvement lent de la petite symphonie concertante de Martin.....


....ou celui du concerto pour clavecin de Falla (mais là, on est plus proche du concile de Trente que de Duteil)


(tout ça est assez proche, finalement, de mon goût de chiotte datapoint of the day précédent (quelle cohérence (eh oui, le goût de chiotte, ça se travaille)))

17 mars 2010

Denk, Adams et le LSO à Pleyel

* Trop riche (limite écoeurant): l'orchestration de deux préludes de Debussy par Colin Matthews - la recréation de quelque chose d'assez simple, en plus compliqué. (un peu comme si un savant fou utilisait le CERN pour recréer une fraise (et une seule)) (Sentiment de trop plein exaspéré par les hochements de tête rapprochés de ma voisine, lancée comme une machine à vapeur). (Un peu la même impression avec les Valses nobles et sentimentales, de Ravel, qu'on programme trop souvent à mon goût).

* Trop bien: le concerto pour piano et vents de Stravinsky (il y a aussi des contrebasses et des timbales). C'est néo classique à fond, agaçant comme il faut et ça décrasse bien les oreilles après toute cette débauche de moyens. 1er et 3ième mouvements très rythmiques, avec changements de mesure partout, pleins de swing. 2nd mouvement: chorale avec trompette et timbales, magnifique et un peu vulgaire. Je peux enfin applaudir avec enthousiasme Jeremy Denk (qui est un grand pianiste mais aussi un merveilleux blogueur que ce blog a pillé sans vergogne, ici et ), qui joue cette musique avec beaucoup de naturel....

* Trop peu nécessaire: la dernière oeuvre d'Adams, City Noir. Une évocation de Los Angeles, la capitale du film noir. Deux parties, l'une plutôt dominée par des solos (saxophone, trombone, cordes à l'unisson, et même un petit solo d'alto); et l'autre, plus courte, finissant en apothéose dyonisiaque, où l'orchestre est traité comme une grande masse sonore. Tout cela est très séduisant mais n'ajoute pas grand chose à la gloire d'Adams, cet orchestrateur de génie.

Add: lire ici

14 mars 2010

Mozart= chavirement + douceur

kv452

Pourquoi on n'entend pas plus souvent en concert (ou ailleurs) le quintette KV452? Il y a dans le larghetto un enchaînement harmonique bouleversant (je mets sa dernière occurrence, dans la réexposition il prend une ampleur incroyable - c'est qu'il s'agit de semer le doute une derrière fois avant l'arrivée au port). Je n'ose penser ce qu'un post-romantique aurait fait d'un pareil matériau. Ici, ça passe dans une très une grande douceur.

(c'est à 5'43" que ça se passe - j'en ai encore des frissons)

Publicité
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité