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zvezdoliki

14 février 2010

Fauré au musée d'Orsay

Ce soir, l'orchestre de Paris faisait ses Menus Plaisirs au musée d'Orsay dans un programme - quel bonheur - tout Fauré. Très varié et chambriste, avec

  • quelques tapas délectables: 1) Pelléas et Mélisande transcrit par Dalbavie (ça marche beaucoup mieux que la réduction Schönberg du Chant de la terre... mais il y a un piano + un quatuor à cordes + une contrebasse + trois bois seulement, ça change la donne; peut-être aussi l'acoustique de l'auditorium du musée d'Orsay se prête mieux à ce genre d'oeuvre que la grande salle de la Cité); 2) Après un rêve pour contrebasse et piano; 3) la Fantaisie pour flûte et piano (dont Vicens Prats a expliqué drôlement l'histoire: c'est une pièce de concours avec vacheries obligées, que je me souviens avoir beaucoup entendu il y a une bonne trentaine d'années, avec Chaminade et Gaubert ...quand ma soeur était au conservatoire en classe de flûte).
  • un premier plat de résistance, la Bonne chanson, dans une version quatuor+ contrebasse et piano, chantée par Vincent Le Texier (belle voix d'opéra, très loin de celle de Maurane); plus d'ampleur que quand c'est avec piano seul, avec des combinaisons intéressantes ("Une sainte en son auréole", sans piano, par exemple)
  • un chef d'oeuvre: le quintette opus 115. Une musique qui me met en transe et me rend très heureux, sans que j'arrive à l'expliquer. Une oeuvre qui fait souvent penser à Beethoven, par le tissu serré, le souci de l'économie thématique et par certains détails (cet ut mineur qui mène irrésistiblement à un ut majeur comme dans la Cinquième, un ut majeur qui n'est pas claironnant, mais un ut majeur de clocher campagnard à midi; la sixte de l'alto dans le troisième mouvement, qui rappelle le Heiliger Dankgesang de l'opus 132). Le scherzo (qui va très vite et flirte avec l'atonalité) et le finale sont magnifiques mais les deux sommets sont le 1er mouvement [celui avec le thème à l'alto (quarte+ quinte=octave); avec la réexposition à fond les ballons toutes les cordes à l'unisson; avec la coda sublime en do majeur de chat qui ronronne et de cloches à toutes volées, ça ressemble à du Steve Reich, mais si seulement les minimalistes écrivaient comme ça!] et le mouvement lent [avec un moment incroyable avant la dernière récapitulation du thème: une polyphonie serrée qui monte sur une basse qui serre la vis avec des noires suivant une trajectoire dangereusement chromatique].

 

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10 février 2010

l'EIC s'orientalise

Avec:

- Rain Tree, une pièce de Takemitsu pour 2 marimbas et vibraphone: c'était doux et très relaxant (hum)

- Noise: une création d'Ondrej Adamek, pour grand ensemble. Un hommage à la culture japonaise, avec beaucoup d'effets bruitistes très réussis - notamment la harpe a fait des trucs avec un machin (si vous voyez ce que je veux dire), mais aussi les cordes graves se sont défoulés avec des oua-oua d'amplitude variable, à la Xenakis, et le grand jeu pour le spectateur était de détecter lequel des musiciens venait de déclamer une insulte en japonais. J'ai trouvé que ça tenait bien le coup sur la distance (une demi-heure pour trois mouvements que j'aurais du mal à découper, mais le propos était cohérent et facile à suivre).

- Le chant de la terre, dans la réduction Schoenberg (achevée en 1983 par Rainer Riehn). Belle mezzo (Lilli Paasikivi, souriante et au timbre magnifique). Rien à faire, la masse des cordes me manque,  le quatuor a du mal à passer le mur des vents, le n°4 sonne acide et strident. C'est beau localement, par exemple au début du n°2 (avec l'écoulement du violon solo) ou dans certains moments de Abschied, mais je reste un peu sur ma faim.

8 février 2010

Were the world mine (une critique constructive pour un film vu en compagnie de trois uniques spectateurs)

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Le film résumé dans le style inimitable de l'Officiel des spectacles : "Un lycéen marginalisé par son homosexualité découvre la recette d'un philtre d'amour. Il l'essaie sur celui dont il est amoureux, puis sur les élèves, les habitants de la ville.... Le philtre fait tomber les gens amoureux... de personnes du même sexe." ça ne peut être totalement mauvais, non? Eh bien, c'est une adaptation un peu fofolle du Songe d'une Nuit d'été, très réjouissante, mettant en scène un Puck adolescent gay qui fiche le boxon dans une ville à périr d'ennui au fin fond des Etats-Unis en faisant gicler du suc magique sur les yeux de Titania de victimes bien trouvées. Les scènes de comédie musicale sont d'un mauvais goût achevé mais la partie satire de la vie provinciale, moins acide que du Waters, est bien enlevée et très drôle. J'avoue entre autres que voir un prof de rugby déclamer du Shakespeare en roulant des yeux énamourés pour un proviseur quinquagénaire m'a bien amusé. La critique a snobé avec une belle unanimité ce délicieux petit film qui m'a consolé d'avoir raté The Fairy Queen.... 

7 février 2010

En bref

* Vu à la télé Christopher Maltman en Enée - ce chanteur sexy semble abonné aux personnages de beaux salauds (ici, Tarquinius chez Britten)

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* Vu au cinéma Lebanon et A Serious Man. Lebanon est le récit de la première journée de la guerre du Liban en 1982, vu de l'intérieur d'un tank, c'est un film honnête et impressionnant. A Serious Man est l'histoire des calamités s'abattant sur un père de famille bon et un peu dépassé, une apologie de l'ambiguïté au cinéma et une histoire de chat de Schrödinger (le rabbin peut il être mort et pas mort?). Un excellent film. Vu au Champo (parce qu'à l'UGC Ciné Cité ....trois petits points...)

* Renaud Vachard aura attendu quinze jours avant de ré-assassiner Camille Maurane.

* Echos de Dialogues des Carmélites: ici chez Phersv; via Theobichou, deux scènes de la mort de la Prieure (Crespin et surtout Denize)

 

31 janvier 2010

En bref

* Mousses. Si la réexposition du 1er mouvement de la 4ième de Schubert est la préparation d'un bain de mousse (©MK), le moment de calme avant le retour de l'inquiétude, celle du 1er mouvement du concerto de Beethoven est un bouchon de champagne (4 mesures de passage du néant au fortissimo, avec la superposition frénétique du beau thème hymnique au mètre des quatre noires, à fond à fond).

* No, no, no. G et moi en balade sur le quai de xxx, ce midi. Je disais "Non, non, non" avec une certaine véhémence à la dernière proposition de G (j'ai déjà oublié ce que c'était, enfin, un truc pas possible genre randonnée avec massages enveloppants) quand nous avons croisé un type qui m'a regardé avec un air chafouin en me disant distinctement: "No, noooo.... yes?" (y en a qui sont gonflés)

* Refuge: une curieuse histoire de filiation, très bien menée. Un art pauvre (comme cette rengaine que chante le héros) mais très efficace. L'histoire va à l'essentiel, genre situation de laboratoire (je place X et Y dans tel environnement et je regarde ce qui se passe). La façon dont Ozon retourne le vieux cliché "un hétéro saoul se fait un mec, sans faire exprès" est très touchante. Marie Rivière (dans le rôle d'une martienne souriante) et Melvil Poupaud ne jouent pas plus de cinq minutes chacun. L'acteur principal est mignon mais plus fade qu'Isabelle Carré, que j'avais rarement vue si aggressive, si Petra von Kant.

* Hexenlied Deux belles versions de Hexenlied de Mendelssohn, ici et ici. (je préfère quand même Schreier)

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26 janvier 2010

tchesti snova papalam! poum

Tout ici est magnifique et émouvant ici (c'est Cathy Berberian qui chante et c'est Berio qui dirige) mais c'est encore mieux de voir les Liroulirouliroulilala auvergnats (vers 6'30") et la chorégraphie avec des subtils décentrements du cou - façon Bollywood  - pour cette chanson azérie finale, dont personne - pas même Berberian - ne comprend les paroles.

24 janvier 2010

La recette pour un concert de musique contemporaine archi-comble (sans tricher avec le label Festival d'automne)

Il suffit de demander à un très bon violoncelliste de jouer des pièces de musiciens contemporains vivants (venant chacun avec sa meute: oh, salut, trucmuche, comment tu vas?) dans la très petite salle de concerts d'un musée ouvert gratuitement le dimanche (oh! chéri, une salle d'enchères! on y va ?) au profit d'une association de lutte contre le sida (qui aura fait de la pub à toutes les associations homo de la planète), le tout au tarif ridicule de 10€. Aucune chance de pouvoir rentrer.

(Pour se consoler, on peut toujours écouter Messagesquisse sur le site du très bon violoncelliste (et regarder ses photos))

22 janvier 2010

La Terre de la folie, de Luc Moullet

Une enquête de Luc Moullet sur le "pentagone de la folie" dans les Alpes de Haute Provence. Pas exactement le genre de film subventionné par l'office de tourisme local.... Le tout entrelardé de commentaires d'une autochtone à la voix de Claire Chazal chez Mozinor. Pas reconnu Moullet au début (en train de dire des choses effrayantes sur sa lourde hérédité; je me suis demandé de bout en bout si ce qu'il racontait était du lard ou du cochon). Quelques histoires vraiment atroces: celle de la jeune fille qui tombe malade après avoir passé trois jours dans une porcherie; celle du tueur en série qui prend un bus, entre deux cartons, sans que la gendarmerie daigne intervenir; celle de ce boucher de Gap allant semer à gauche à droite des rondelles de sa fille. Il y a pire que la Vologne natale de ma grand-mère, on dirait....

 

 

21 janvier 2010

A la mémoire de Camille Maurane

Je suis triste d'apprendre la mort de Camille Maurane, le grand baryton français, à l'âge de 99 ans (c'était une jeunesse à côté de Hugues Cuénod). Pour moi il restera l'incarnation parfaite de la voix du beau-jeune-homme, en français...

C'était d'abord et surtout le plus grand Pelléas que je connaisse et ça n'est pas rien; c'est en l'écoutant que je suis tombé amoureux de cette musique, de cette partition. Je préfère toutes les versions avec Maurane à la version Désormière de référence, même si la distribution de cette dernière est plus homogène. Maurane est Pelléas: ce qu'il chante est direct, compréhensible, lumineux (à l'exact opposé des zones d'ombre de cette embrouilleuse de Mélisande), sans affectation d'ailleurs. Il désamorce toutes les critiques - que je n'ai jamais comprises- sur le livret de Maeterlinck.....


(un petit bout de la scène 2 de l'acte IV)


(et un autre petit bout de la scène 1 de l'acte II)

C'était aussi un grand chanteur de mélodie française, et en particulier un des grands interprètes de Fauré. C'était mon meilleur choix dans Adieu, loin devant Stutzmann et Kruysen. Je vous propose ici de l'entendre dans la Bonne Chanson opus 61 (Verlaine), dans le n°3, La lune blanche:


et dans les Berceaux 


qui mettent en valeur, davantage que dans Pelléas, ses délicates qualités lyriques (élégiaques (?)).

20 janvier 2010

Bois ton café il va être froid

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