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zvezdoliki

13 mars 2012

Vu

  • Oslo 31 août. Un film magnifique, étonnamment tonique pour le récit des 24 dernières heures d'un jeune homme. Que de séquences marquantes: un entretien d'embauche avec un éditeur torpillé en quelques mots; la confession d'un ami proche qui s'enlise dans la vie de famille; un petit matin au bord d'une piscine; un dernier morceau de Bach Haendel au piano. Et Oslo comme terrain d'un jeu de go.
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  • Albert Nobbs: Glenn Close en vieux serveur qui cache son jeu. L'émotion qui naît de voir la souris pousser le caillou qui bouche le tunnel vers la sortie....
  • La taupe: pas tout suivi, mais je serais capable de raconter la fin à qui veut.
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7 mars 2012

Stravinsky (Noces et Oedipus Rex) au TCE

  • Noces. J'avais une envie furieuse de voir Noces après le documentaire de l'autre jour, et je n'ai pas été déçu, même si c'était loin d'être parfait. Pris très vite par Gergiev (on est souvent près de la sortie de route), avec des percussions qui couvrent tout (au fond ça ne me dérange pas, on entend mieux que d'habitude les peaux, le métal). Un peu déçu de voir que quatre voix solistes se partagent les rôles, qui ne sont pas individualisés (incidemment, la basse fait semblant d'ignorer ce qu'est une voix de fausset). On ne le croirait pas en écoutant le disque, mais les résonances de la fin, crotales et cloches, font toujours un effet physique étrange sur la salle: tout le monde se demande s'il n'y a pas une attaque magnétique en cours. La première toux, qui interrompt sans excès de pudeur la dernière résonance, ramène sur terre le public.
  • Oedipus Rex. Evidemment, après le génie de Noces, c'est la déprime assurée (Oedipus Rex est une oeuvre qu'il faut programmer après une partie d'airs de Massenet et Verdi, et qui semblerait bien alors (ou pas, d'ailleurs)). Tout pue le second degré (l'air à tiroirs de Jocaste.....) Stravinsky trouve même le moyen de s'épuiser dans l'assez belle fin à oscillations (sur un ostinato de triolets aux violoncelles, comme au début), qui est dépourvue de la moindre ambiguïté. Les chanteurs sont meilleurs que dans la première partie et Depardieu, l'idole des banquiers kazakh, est très bien. 
6 mars 2012

Didon et Enée à l'Opéra Comique

Vu Didon pour sa deuxième mort de la soirée (quelle jeunesse! quelle santé !). La mort en trois passacailles: l'une au début de l'opéra; l'autre pendant la scène à la campagne (Here Actaeon met his fate, Pursued by his own hounds, And after mortal wounds, Discover'd, discover'd too late., tout un programme; je ne suis pas près d'oublier cet arbre et cette scène de repos à la campagne), et la dernière, la plus belle, la plus dolente, à la fin de l'opéra. Cette production de Deborah Warner est tout simplement idéale. Le grand souffle de la tragédie et de la bouffonnerie mêlées.

(Tiens, plus d'accord avec Aligateau qu'avec Laurent, sur ce coup-là)

2 mars 2012

Gershwin à Pleyel

La suite Catfish Row (de Porgy and Bess); Rhapsody in Blue puis le concerto en fa et une floppée d'improvisations de l'indébranchable Stefano Bollani en bis. Un grand merci à Laurent, j'avais oublié à quel point le concerto en fa est un chef d'oeuvre. 

1 mars 2012

Pelléas à Bastille

Reprise de la production Bob Wilson (que je crois avoir vue à Garnier, donc en 1997)

Magnifique première apparition de Mélisande, mi-proue de navire, mi allégorie de la Musique. Tsagallova est l'une des meilleures Mélisande dont je me souviens: un timbre un peu corsé, une belle diction avec une pointe d'accent, un sourire énigmatique. Wilson lui réserve des torsions et des gestes dignes des figures de vases de l'école de Nancy. Degout est très bien, évidemment, mais c'est un timbre trop riche et trop grave pour être un Pelléas complètement idéal.

Beaucoup de bonnes idées dans la mise en scène. A l'acte IV: Golaud traversant la scène au fond, menace souterraine. Très réussi aussi, le jeu sur l'espace qui se réduit brutalement scène 2 de l'acte II; ou qui réapparaît acte III scène 2. Un des ressorts de cette mise en scène est sa croyance dans l'invisible (les cheveux dans la scène de la tour, l'enfant dans le dernier acte), mais c'est un jeu dangereux (au fond on aime bien aussi que la mise en scène montre quelque chose). J'ai été aussi un peu gêné par les partis-pris de rupture dans certaines scènes: tout d'un coup, un geste brutal, une lumière plus électrique, sans que cela corresponde systématiquement à une vraie rupture dans le discours musical (qui, lui, est souvent plus fluide, plus en demi-teinte). Et puis je me suis dit pendant une bonne partie de l'opéra qu'il y avait aussi de la trivialité dans Pelléas: des enfants qui vont à la plage à midi, un vieil homme qui raconte n'importe quoi, un petit garçon très excité, des gens riches qui détestent voir des gens pauvres mourir près de chez eux. Bref, autre chose que des pharaons et des ciels bleu électrique 

(Il y a pire qu'une mise en scène de Wilson: une mise en scène de Wilson mal réglée. Le soir de la première, les ombres des servantes dans la dernière scène étaient dignes d'un concours d'ombres chinoises de canards en grande section de maternelle)

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26 février 2012

Vu:

2 très bons films français: 

  • La désintégration: 16 de tension et du psoriasis avant d'aller sauter (très bon comme tout ce que fait Faucon)
  • Un monde sans femmes (Rohmer/Houellebecq et des acteurs excellents, notamment Vincent Macaigne)

2 films qui parlent des Malouines:

  • La dame de fer (même le pseudo-documentaire sur Alzheimer est raté)
  • El Chino (l'amour vache entre un quincailler de Buenos Aires et un immigré chinois tombé du ciel; une comédie gentille qui vaut aussi pour son pesant d'insultes; "pedazo de ñoqui" par exemple me paraît digne d'une ample diffusion)
20 février 2012

20 ans de Court-circuit

Pour ce concert-nostalgie (j'aime bien ça, je ne m'intéresse qu'à l'histoire ancienne):
  • Christophe Bertrand: Sanh (P°, Vc, Cl.b)
  • Gérard Grisey: Talea (P°, Vn, Vc, Cl et Fl)
  • Tristan Murail: La Mandragore (pour piano seul)
  • Philippe Leroux: Continuo(ns) (encore P°, Vn, Vc, Cl et Fl)
  • Philippe Hurel: Pour l'image

Un concert avec beaucoup de notes, beaucoup de microintervalles et de modes de jeu (on a un peu mal pour le violoncelle d'Alexis Descharmes). Surtout aimé la pièce de Leroux (très vive, une série de petits jeux très volubiles avec des séquences de petite mécanique rythmique très délectable) et la pièce de Murail (avec ses pédales insistantes et ses harmonies très modales sonnant comme du Messiaen, un Messiaen qui serait plus botaniste qu'ornithologue). Talea, de Grisey, le début sonne comme "1, 2, 3, soleil!" (il se passe des trucs ahurissants en un très court laps de temps, puis on laisse résonner) et après ça se complique (le motif qui monte et celui qui descend, leurs réseaux, que vont-ils devenir.... un développement de particulièrement grande ampleur au violon dans l'aigü, sur la fin). Dans la pièce de Hurel (pour un ensemble beaucoup plus vaste), il y a un moment étrange de contrebasse solo qui dialogue avec le trombone, et ça sonne comme un bruit d'avion au loin.... la fin est très marquante, avec ses accords répétés. Rétrospectivement, la pièce de Christophe Bertrand était l'une des plus sages de ce concert, avec ses textures en hoquets et son passage de bravoure.

 

10 février 2012

Vu

* L'amour dure trois ans (Beigbeder, plutôt une bonne surprise, en fait)

* Mission Impossible 4: un vrai chef d'oeuvre (avec en prime l'humour qui faisait défaut aux précédents)

* Tahrir (à la Eisenstein, pour la fille au smiley)

* Les chants de Mandrin (trouvé ça très peu convaincant. Chez RAZ, RAS: le dragon se fait buter comme dans un jeu vidéo. Et puis quelle horrible bande-son) 

* Noces. Un documentaire sur le travail de Mirella Giardelli à partir de Noces, de Stravinsky. Ce sont ici les noces.... de Stravinsky et Ramuz (leur photo est promenée comme une icône dans la représentation....), même si de mon point de vue c'est un couple déséquilibré et le film donne un peu trop la parole à Ramuz). Le film est magnifique dans ce qu'il donne à comprendre de la musique: on regrette juste qu'il ne passe pas plus de temps sur tous ces passionnants exercices de préparation, en petit ou grand effectif (les roulements de grosse caisse, les scènes où tous comptent des choses différentes, la scène lunaire mère-fille). C'est bon aussi d'entendre Noces en français (hélas, le russe semble avoir gagné la partie au disque, à part la version Ansermet, c'est du russe partout), ce qui permet au spectateur francophone de se rendre compte davantage de la dimension bouffonne, villageoise de l'oeuvre. Le parti pris de la représentation de Noces qui clôt le film est de mêler dans une arène close les percussionnistes aux chanteurs, de traiter la partition comme un opéra (un mystère?), pas comme un ballet (comme le voulait Stravinsky, mais pas Diaghilev); ça marche bien notamment parce que les chanteurs (la mariée, le marié, le père, la mère) jouent très bien. La fin de Noces est sidérante (pianos, crotales et cloches) et l'oeuvre me laisse toujours euphorique.

9 février 2012

Encore du Kazakhstan (ce blog, ça tourne en rond)

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-40°C à Astana, mon record personnel à ce jour

Une petite scène comique se répète chaque matin dans le hall des immeubles de bureaux: sur un sol en marbre immaculé débarque une horde d'employés en moonboots laissant des traces de neige, de boue et de gravats. Deux employées avec un traîneau en Kärcher tentent d'effacer les traces, mais c'est un travail sans fin.

Enfin compris qu'il ne fallait pas employer kazakh (l'ethnie) pour kazakhstanais (kazakhstani en anglais, la nationalité).

(là-bas aussi, ça bouge).

 

7 février 2012

La dame de pique, à l'Opéra Bastille

Pas mieux

Le mystère des три карты enfin dévoilé: c'est тройка, семëрка и туз (mais que ça reste entre nous, hein)

Musique à la fois claire (l'orchestre est rarement monstrueux, les effets sont très perceptibles) et chaotique, avec bizarreries: des syncopes brésiliennes; l'irruption d'une une trompette flamboyante dans une messe des morts; des bariolages furieux (la Neva, sans doute) et des contretemps de folie (un pastiche du Baiser de la Fée, sans aucun doute). Pour la bonne bouche, ce morceau de bravoure d'un oy-oy-oy très pur et ce passage tchaïkovskissime (violons divisés, altos en tête chercheuse et ploums obsessifs; on se dit que ça ne va pas très bien dans la tête de ce pauvre H.).  

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