Trois histoires sacrées:

In circumcisione Domini

Sacrificium Abrahae: une histoire forte, celle d'Abraham et de son fils Isaac (dans un casting peu convaincant hier soir, on a du mal à voir en Lesne en enfant et un tout jeune homme en un vieillard)

Mors Saülis et Jonathae. Ce pour quoi on est venu. Un oratorio guerrier, encore plus impressionnant en direct qu'au disque. Saül, cerné dans la bataille par les Philistins, fait invoquer son père Samuel par une magicienne. Celui-ci lui révèle que Dieu l'a abandonné et qu'il va mourir. Après la mort de son fils, Saül cherche en vain à se tuer et implore un de ses serviteurs de l'aider à mourir. Un oratorio hanté par la répétition (pour notre plus grand bonheur d'auditeur) et l'échec : celui de la magicienne qui s'y reprend à deux fois avant de réussir à faire apparaître Samuel (avec, la seconde fois, des cordes fantomatiques ); celui de Saül, qui n'arrive pas à s'ôter la vie; celui du messager qui n'arrive pas à avouer qu'il a tué le roi (et qui, pour raconter ce qui s'est passé, suit la même ligne mélodique que le roi). Musicalement, on a du mal à trier ce qu'on préfère, tant chaque scène est dramatiquement juste et pleine d'émotion. L'invocation d'une magicienne qui songe à la vengeance est peut-être la scène la plus célèbre; mais l'irruption de Samuel, en voix de basse de commandeur venant dire l'absence de Dieu est saisissante; de même la déploration de David apprenant la perte de son frère bien-aimé.